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Automatisation, numérisation et emploi, l’impact sur les compétences

Alors que le Gouvernement prépare un plan d’investissement pour les compétences, que la formation professionnelle comme la formation initiale sont également à l’agenda, le Conseil d’orientation pour l’emploi a adopté un second rapport consacré aux transformations des compétences attendues des actifs dans le contexte de la révolution technologique.

La vague actuelle d’automatisation et de numérisation de l’économie va profondément impacter l’emploi et le travail.

L’ampleur des enjeux justifie un diagnostic documenté et partagé. C’est pourquoi le Conseil d’orientation pour l’emploi, qui réunit notamment les représentants des employeurs et des syndicats, l’Etat, le service public de l’emploi, des économistes et experts du marché du travail a voulu s’en saisir.

Dans un premier rapport adopté en début d’année, le Conseil a examiné l’impact de la révolution technologique (automatisation et numérisation) sur l’emploi, en termes de destructions d’emplois, de créations d’emplois et de transformation de l’emploi à l’horizon de la décision publique, soit une quinzaine d’années. Il a montré que l’enjeu est moins la « fin du travail » que la « transformation des emplois » : si moins de 10 % des emplois actuels présentent un cumul de vulnérabilités qui en menace la pérennité, environ 50% des emplois actuels verront leur contenu se transformer notablement ou profondément.

Dans ce nouveau rapport, le Conseil a voulu identifier les moyens d’assurer l’ajustement entre les compétences des actifs et les besoins d’une économie en mutation. Et cela pour permettre à chacun d’avoir un bon emploi, pour ne pas creuser les inégalités et pour tirer tout le parti de la transformation en cours.

« Le Gouvernement, qui veut investir dans les compétences et faire bouger les lignes sur la formation professionnelle, a désormais entre les mains un état des lieux documenté et des propositions partagées, notamment par tous les partenaires sociaux », indique Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi.

Pour documenter son diagnostic, le Conseil a multiplié les sources d’information. Il s’est appuyé sur la littérature économique. Il a réalisé une étude sur les compétences des Français, en mobilisant pour cela des données de l’enquête PIAAC. Afin de mieux connaître les besoins émergents dans les branches professionnelles, il a mené une enquête auprès des OPCA. Concernant les compétences expertes en technologies, il a également demandé à LinkedIn des informations basées sur l’utilisation de son réseau social en France.

« La révolution technologique, c’est aussi une révolution des compétences », indique Marie-Claire Carrère-Gée.

Dans son rapport, le Conseil montre que trois groupes de compétences seront bien plus mobilisées dans une économie numérisée, mais que leur niveau de maîtrise en France doit progresser, rapidement et pour un nombre très important d’actifs :

« L’objectif,  c’est que chacun dispose des meilleurs atouts et que l’économie française fasse la course en tête. Pour y parvenir, la marche est haute mais tout à fait accessible, à condition de s’en donner les moyens », estime Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi.

C’est pourquoi, sur la base de ce diagnostic, le Conseil propose les grands axes d’une stratégie globale d’évolution des compétences dans le cadre de la révolution technologique.

Cette stratégie implique d’abord une méthode rénovée dans le cadre d’un « Grenelle des compétences » pour définir collectivement des objectifs – chiffrés-  à atteindre, pour placer la transformation liée à la révolution technologique au cœur du dialogue social et garantir une gouvernance adaptée pour surmonter les cloisonnements.

Elle repose ensuite sur plusieurs axes de changement qui devront guider les évolutions à venir de notre système d’éducation, de formation professionnelle, d’orientation et de certification :

le Conseil d’orientation pour l’emploi adoptera prochainement un troisième rapport examinant l’impact de la révolution technologique sur l’organisation et les conditions de travail. Si le progrès technologique n’est pas une option, l’objectif doit être de rendre le travail plus productif, plus intéressant et moins éprouvant, non l’inverse.

Télécharger le Rapport et la Synthèse

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