Une enquête IPSOS / Wall Street English révèle que les personnes interrogées s’opposent à un possible reste à charge pour le CPF. Zoom sur les résultats de cette enquête.
Le CPF vit-il ses dernières heures de gloire ? Après les déboires des fraudes au CPF, le temps s’annonce incertain avec l’annonce d’une très prochaine régulation du CPF… faute de budget suffisant pour faire face à la demande des adultes de se former via ce dispositif. Quel avenir imaginent les Français pour le CPF ?
Les Français et la formation continue : où en est-on ?
Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1500 Français, cette enquête IPSOS / Wall Street English révèle une très forte appropriation du CPF par les Français :
- 94 % d’entre eux connaissent le CPF,
- 70% indiquant savoir précisément ce dont il s’agit,
- 92% d’entre eux saluent le fait qu’un salarié puisse utiliser son CPF sans en informer son employeur.
La notoriété du CPF est en nette progression, de 27 points par rapport à l’enquête de 2019 et sans distinction notable selon le niveau d’étude ou la catégorie socio-professionnelle du répondant.
Attachés au CPF, les Français souhaitent également en conserver un usage libre et désintermédié. Chez les moins de 35 ans, un Français sur deux exprime le désir de se former.
Une opposition forte au reste à charge pour le CPF
Les résultats de l’enquête montrent que 69 % des personnes interrogées sont largement opposés à l’idée d’un reste à charge systématique à payer par le salarié qui mobilise son CPF pour monter en compétences. Cette opposition est d’autant plus forte au sein des catégories socio-professionnelles inférieures (73 %) ou chez les Français dont le niveau de diplôme est inférieur au bac (74 %).
Selon Fédérico Vacas, Directeur adjoint du Département politique et opinion d’IPSOS :
“Les chiffres de l’enquête montrent que les Français rejettent la mise en place d’un reste à charge systématique pour les formations professionnelles. Cette opposition est non seulement large (elle est partagée par environ 7 Français sur 10), mais également intense : pas moins d’un tiers d’entre eux (33%) se déclarent tout à fait opposés à une telle mesure.“
A retenir également : 83 % adhèrent à l’idée de responsabiliser davantage les apprenants en instaurant un reste à charge pour les seuls actifs qui n’iraient pas au bout de leur parcours de formation.
Et Natanael Wright, Président de Wall Street English de conclure :
“Cette opposition aux nouvelles pistes envisagées pour restreindre l’usage du CPF est confortée par le fait que les mesures actuelles semblent avoir porté leurs fruits. Les derniers chiffres de la Caisse des Dépôts montrent en effet une baisse de plus de 55% des montants engagés au titre du CPF entre novembre 2021 et novembre 2022. Si la baisse se confirmait, les mesures seraient allées trop loin, au détriment des Français et de leur besoin de se former. Il semble donc urgent d’attendre avant d’instaurer de nouvelles mesures réduisant l’accès au CPF des Français.”