Réforme CPF : on ne parle plus de baisse de chiffre d’affaire…
L’arrivée du CPF déclenche une vague de problème et Ouest France ouvre le bal aujourd’hui : Liquidation judiciaire de Success Story Pro. Les 13 salariés de deux sites d’enseignement linguistique stopperont définitivement leur activité après 10 ans d’activité demain samedi 9 mai 2015.
« Le remplacement du DIF par le CPF nous a pénalisés. Pendant cinq mois, quasiment aucun dossier n’a été accepté et comme 80 % de notre clientèle est professionnelle, ça a forcément eu un effet »
Pauline Lacroix, directrice des deux établissements.
Pendant que nos dirigeants font le pont, nos écoles n’arrivent plus à Joindre les deux bouts
Les témoignages de la pétition sont unanimes, ça n’est que le début de l’hécatombe. Notez bien que ces commentaires ont tous étés postés aujourd’hui seulement !
Nous sommes un OF spécialisé sur les jeunes en contrat aidé. Non seulement la réforme va bientôt faire fermer notre structure mais elle ne permet pas à des jeunes en difficulté de se pré former avant de commencer une formation diplômante.
Zenou Elsa, posté le vendredi 8 mai 2015
Les indépendants qui ne se font pas entendre :
Je suis formatrice en anglais et cette réforme ne correspond pas aux besoins des entreprises en apprentissage de l’anglais.
Kathryn Bohme, posté le vendredi 8 mai 2015
Un autre :
Depuis la création du CPF je n’ai eu aucun nouveau contrat en entreprise pour enseigner l’anglais !
Clare Deny, posté le vendredi 8 mai 2015
Qu’en penses les titulaires :
“J’ai besoin de me former pour évoluer dans ma carrière.”
Jessica Audinot, posté le vendredi 8 mai 2015
Un autre :
“Je ne trouve aucune formation compatible avec mon projet professionnelle. Seule des formations longues sont possible.”
Florent Almirall, posté le vendredi 8 mai 2015
Qu’en pense le ministre :
J’entends les critiques qui sont faites et qui déjà disent que le CPF piétine… 4 mois après sa date d’entrée en vigueur ! Mais c’est parce que la réforme de la formation professionnelle est profonde, structurelle, qu’elle demande du temps pour que les acteurs s’approprient les enjeux et qu’ils aient conscience des transformations qui en découlent.
Extrait du discours de François Rebsamen du 4 mai 2015. Discours commenté par Antoine un #Hiboux Anonyme :
Monsieur le Ministre,
Pourquoi le nom « Pangloss » me tourne dans la tête en lisant votre discours?
Monsieur le Ministre, permettez moi de vous ramener un peu sur terre. Ayez la bonté d’écouter pendant quelques instants ce que votre réforme signifie pour les gens ordinaires, que vous dites vouloir protéger.
Un organisme de formation qui coule en attendant la mise en place de votre réforme, c’est :
– un traumatisme brutal pour un entrepreneur, souvent ancien formateur parmi les plus dynamiques, qui a travaillé 18 heures par jour pendant des années pour développer son entreprise,. Du jour au lendemain, il passe de créateur d’emplois à gestionnaire de plan sociaux et voit tout ce qu’il a crée se liquéfier. Au Tribunal de Commerce, on parle des 3 D dans ces cas-là – dépot de bilan, dépression, divorce,
Ils vous saluent, ces entrepreneurs-là, Monsieur le Ministre.– des formateurs, salariés, souvent avec des statuts précaires et des revenus modestes, aujourd’hui sans travail, se préparant à faire la queue devant Pôle Emploi dans l’hypothétique espoir de trouver un autre poste à l’avenir.
Eux vous saluent aussi.– des formateurs indépendants, qui jonglent avec des contrats et des statuts – un peu de vacatariat par-ci, un peu de CDD par là, quelques contrats en sous-traitance ou en direct, aujourd’hui les bras ballants faute de contrats (ils sont les premiers à pâtir lorsque le travail baisse), incapables de payer leur loyer ou de nourrir leur famille, sans indemnité de chômage.
Eux aussi vous saluent bien bas.– des familles de toutes ces personnes qui vont se trouver dans des situations précaires, avec un avenir incertain, avec la crainte de perdre leur logement, de ne plus pouvoir rembourser leurs crédits, de se retrouver en surendettement.
Eux vous saluent aussi.– des salariés qui hier pouvaient choisir (un peu) leur formation, qui avaient enfin compris le dispositif du DIF et qui aujourd’hui ne comprennent plus rien, perdus dans une machinerie infernale de démarches conçues par des gestionnaires éloignés de la réalité du terrain, et qui ne trouvent aucun interlocuteur capable de les renseigner.
Eux vous saluent aussi, Monsieur le Ministre.Vous qui bénéficiez de confortables revenus à vie, d’une situation sociale enviable et de toute la considération de la République française, avez-vous pensé un instant à ces gens -là et aux dégâts que votre réforme , qui a totalement ignoré les acteurs sur le terrain, est en train de causer dans un pays déjà mal en point, où le record du chômage vient d’être à nouveau battu? Fallait-il ajouter encore quelques dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires au bilan déjà peu reluisant de votre gouvernement? N’avez-vous pas pensé qu’une restructuration économique de cette envergure nécessite un minimum d’accompagnement et de temps pour les acteurs du marché?
Monsieur le Ministre, de grâce, venez constater sur le terrain la situation dans laquelle vous avez plongé les acteurs de ce marché, ayez la bonté de les écouter et de les aider à trouver des solutions aujourd’hui, ne dites pas, à l’instar de Marie-Antoinette « Qu’ils mangent de la brioche ».
Parce qu’en lisant votre beau discours, c’est cette phrase-là qui m’est venue à l’esprit.
Que peut-on faire ?
N’attendez pas qu’il soit trop tard pour vous faire entendre et signez la pétition.
Contactez aussi tous vos amis journalistes, amis d’amis de journalistes, blogueurs, amis de blogueurs pour qu’il se penchent sur ce sujet qui semble trop souvent ne pas les concerner et qui pourtant nous touche tous !