Le compte personnel de formation (CPF) est au cœur de l’actualité depuis que le gouvernement a évoqué son projet d’instaurer un reste à charge sur ce dispositif.
Cette mesure, qui vise à limiter les achats « plaisir », a suscité de nombreuses réactions, notamment de la part des syndicats. Une étude du ministère du Travail, publiée le vendredi 24 septembre 2021, met en lumière les bénéfices des formations financées par le CPF et fragilise le projet de reste à charge.
Les formations financées par le CPF : des bénéfices pour l’employabilité
L’étude, menée par la direction des études du ministère du Travail (Dares), s’est penchée sur les formations qui devaient se terminer en novembre 2021 et a interrogé les personnes qui les ont suivies huit à neuf mois plus tard.
Les résultats sont éloquents : huit formations sur dix avaient au moins un objectif professionnel, tels que l’amélioration des perspectives de carrière, la reconversion ou la création/reprise d’entreprise.
Neuf titulaires sur dix recommandent la formation suivie et les deux tiers ont utilisé ce qu’ils ont appris.
Plus de la moitié des personnes interrogées ont atteint au moins un de leurs objectifs, et 35 % des personnes qui étaient au chômage au début de la formation étaient en emploi lorsqu’elles ont été interrogées.
Les résultats sont encore plus éloquents pour les personnes qui ont utilisé leur CPF pour passer le permis de conduire : 50 % d’entre elles étaient en emploi lorsqu’elles ont été interrogées.
La Dares souligne également que le permis B est rarement mobilisé pour des raisons personnelles et que les personnes qui le préparent sont souvent jeunes, peu qualifiées et exercent les professions d’ouvriers ou d’employés. La formation financée par le CPF est donc un moyen pour ces personnes de se former et d’augmenter leur employabilité.
Le projet de reste à charge contesté
Le gouvernement a évoqué le projet d’instaurer un reste à charge sur le CPF afin de limiter les achats « plaisir ». Cependant, l’étude du ministère du Travail vient contredire cet argument en montrant que la grande majorité des formations financées par le CPF améliorent l’employabilité des titulaires.
De plus, l’étude révèle que 8 % des personnes devant entrer en formation en septembre 2022 ont accepté de mettre la main à la poche car elles n’avaient pas suffisamment de fonds sur leur compte CPF.
Ces personnes ont dû payer en moyenne 620 euros sur un coût total de 2 000 euros.
Cette situation met en évidence la difficulté que peuvent rencontrer certaines personnes pour financer des formations professionnelles, et souligne l’importance du CPF dans la formation continue.
La Caisse des dépôts a engagé 2,45 milliards d’euros au titre du CPF en 2020, marquant un coup de frein important. Cette somme a été allouée après un nettoyage des formations éligibles et l’arrêt des démarchages abusifs. Cependant, la principale fédération du secteur de la formation professionnelle, la Fédération de la formation professionnelle (FFP), estime que cette somme est insuffisante pour répondre aux besoins des demandeurs d’emploi et des salariés.
Pour conclure
L’étude du ministère du Travail met en évidence les bénéfices des formations financées par le CPF pour l’employabilité des titulaires. Elle souligne également l’importance du CPF dans la formation continue et met en lumière la difficulté que peuvent rencontrer certaines personnes pour financer des formations professionnelles.
Dans ce contexte, le projet de reste à charge sur le CPF proposé par le gouvernement suscite des inquiétudes, car il pourrait limiter l’accès à la formation pour les personnes ayant des ressources financières limitées.