L’étude “Les organismes de formation des demandeurs d’emploi Des effets différenciés sur l’accès à l’emploi ?” (Dares -Août 2021) éclaire sur la probabilité de retrouver un emploi après une formation durant sa période de chômage.
Historiquement, les demandeurs d’emploi accèdent moins souvent à la formation que les actifs occupés. Pourtant la formation reste un outil privilégié dans la gestion des transitions entre les périodes de chômage et d’emploi. Les effets de la formation sur le retour à l’emploi des personnes en recherche d’emploi sont bien documentés dans la littérature. Mais peu d’études s’intéressent en revanche à l’impact de la formation sur le retour à l’emploi des stagiaires en fonction de l’organisme qui les délivrent. En collaboration avec Pôle emploi, la Dares a lancé des travaux en ce sens. Ils visent à construire des indicateurs de valeur ajoutée des organismes de formation ainsi qu’une mesure de leur sensibilité aux hypothèses retenues :
« Ces indicateurs de valeur ajoutée visent à évaluer l’action propre d’un organisme de formation, ce qu’il a « ajouté » au parcours initial des chômeurs qu’il a reçus. En d’autres termes, si un organisme de formation présente un taux d’insertion élevé, est-ce dû au fait qu’il a accueilli des stagiaires ayant de meilleures chances de retrouver un emploi rapidement (récemment au chômage ou recherchant un emploi dans un secteur d’activité en tension par exemple) ? ou bien est-ce dû au fait qu’il a su, tout au long de leur formation, apporter à ses stagiaires les connaissances et les capacités qui leur ont permis de (re) trouver un emploi ? »
A noter : Ce travail porte sur les organismes dispensant des formations ayant accueilli suffisamment de stagiaires en recherche d’emploi pour permettre une estimation d’une précision acceptable.
Quels dispositifs de formation sont proposés par Pôle Emploi ?
Si vous êtes inscrit à Pôle Emploi, votre conseiller vous présentera un ou plusieurs dispositifs mis en avant dans cette étude en fonction de vos besoins et de votre projet professionnel :
- AFC : les actions de formations conventionnées sont des formations destinées à répondre à des besoins de qualification identifiés au niveau territorial ou professionnel, ou à des tensions du marché du travail pour certains métiers.
- POE : les préparations opérationnelles à l’emploi individuelles concernent des formations préalables à des embauches dans le cadre de contrats d’une durée supérieure ou égale à un an.
- Les POE collectives forment des personnes en recherche d’emploi à des métiers dont les besoins en recrutement ont été identifiés par les branches professionnelles.
- AFPR : les actions de formation préalable au recrutement couvrent des formations menant à l’embauche dans le cadre de contrats plus courts.
- AIF : les aides individuelles à la formation contribuent à la prise en charge des frais pédagogiques de projets de formation à l’initiative du demandeur d’emploi, auxquels les formations préalablement achetées par Pôle emploi ne répondent pas mais dont la pertinence est validée par le conseiller.
Bon à savoir : Dans le cadre des AFPR et des POEI, Pôle emploi verse une aide au financement de la formation aux employeurs qui s’engagent à former ou à faire former des personnes en recherche d’emploi avant de les recruter.
Il existe également d’autres formations prescrites mais non financées par Pôle emploi. Il s’agit essentiellement de formations agréées par l’Etat ou les conseils régionaux. Ces formations vont de la remise à niveau général à l’obtention d’un diplôme (principalement de niveau CAP et Bac pro).
A noter : l’étude ne prend pas en compte les formations financées par le CPF, Compte personnel de formation, et utilisées par la personne en recherche d’emploi. Les abondements au CPF par Pôle Emploi sont par ailleurs trop récents pour apparaître dans cette étude.
Retrouve-t-on un emploi avec une formation durant sa période de chômage ?
En 2018, sur le champ de l’étude, plus de 229 000 stagiaires sont sortis de formation. Ils ont été formés dans plus de 5 000 organismes de formation (recensés au niveau établissement), soit en moyenne 45 stagiaires par établissement de formation.
En premier lieu, le taux d’accès à l’emploi salarié à six mois après la fin de la formation sont très diversifiés selon le domaine de la formation choisie :
L’étude met également en avant les résultats suivants :
- Les demandeurs d’emploi dont l’âge est compris entre 20 et 49 ans sont davantage susceptibles d’accéder à un emploi dans les six mois suivant leur sortie de formation que les demandeurs d’emploi de moins de 20 ans ou ceux dont l’âge est supérieur à 55 ans.
- Les demandeurs d’emploi de sexe féminin semblent également avoir plus de chance d’accéder à un emploi que les demandeurs d’emploi masculins.
- La probabilité de retrouver un emploi diffère également selon la durée de la formation suivie, les plus courtes (de moins de 450 heures) semblant permettre une moins bonne insertion sur le marché de l’emploi à six mois.
- Les demandeurs d’emploi sortant de formation durant les six premiers mois de l’année ont également plus de chance d’avoir un accès à l’emploi à six mois que les demandeurs d’emploi sortant de formation à partir du mois de juin.
Le choix de l’organisme de formation a-t-il un impact sur le retour à l’emploi ?
Mobilisant une approche par les modèles multiniveaux, largement utilisés dans le champ de l’éducation, des valeurs ajoutées ont pu être calculées pour 2 610 organismes de formation ayant formés des personnes en recherche d’emploi qui ont achevés leur formation entre 2016 et 2018.
Le taux d’accès à l’emploi attendu tient compte des caractéristiques individuelles des stagiaires et du contexte local de l’organisme de formation. La modélisation des taux attendus peut être confrontée aux taux constatés pour déterminer des valeurs ajoutées.
Reste à mettre en place cet indicateur de suivi des organismes de formation pour permettre à chacun.e de choisir l’organisme de formation le plus pertinent pour son projet de retour à l’emploi via une formation !