Quels sont les nouveaux objectifs des entreprises en matière de formation continue ? Comment les organismes de formation peuvent-il se positionner comme des partenaires RH indispensables ? Zoom sur les principaux résultats de l’enquête menée par Topformation fin 2019.
En décembre 2019, Topformation a mené une enquête auprès d’acheteurs de formation (RH, RF…) de 200 entreprises (privé, fonction publique) et toutes tailles confondues (PME, ETI et grands groupes).
Cette étude avait pour but d’identifier les problématiques et les nouveaux enjeux auxquels les entreprises doivent faire face dans le contexte de la réforme de la formation professionnelle.
Quelles modalités sont privilégiées pour former les collaborateurs ?
Les salariés manquent de temps pour se former. Le choix des RH se tourne principalement vers des formations de moins de 2 jours, en intra-entreprises, à distance. Cela permet d’envisager plus facilement une formation par an par salarié, chacun se formant donc tout au long de sa carrière, et pas uniquement par à-coup. Pour sa part, l’Afest (action de formation en situation de travail) apparaît comme marginal étant cité par 7 % des RH :
« Gain de temps, salariés plus aisément mobilisables, économie d’échelle : la formation intra-entreprise reste la modalité privilégiée pour 62 % des personnes interrogées, alors que le e-learning prend la 2e position (41 %, contrairement à… 2 % dans l’enquête précédente), juste devant la formation inter (40 %). »
A noter : le blended learning (17 %) pourrait à l’avenir devenir une solution plus souvent préconisée dans les entreprises car il offre un bon ratio entre la durée passée en formation et le coût.
Quelles compétences développer ?
Au-delà des formation obligatoires (sécurité/santé), la gestion de projet et le développement des softskills sont au cœur des problématiques RH avec en toile de fond la réduction du turn-over et l’augmentation de la productivité :
« Le principal objectif des actions de formation menées par les entreprises reste le développement de compétences dans les domaines spécifiques des salariés (87 %), complété par l’adéquation aux nouveautés liées au secteur d’activité (57 %) et l’adéquation aux formations obligatoires (51 %) propres à plusieurs branches. »
Par ailleurs, dans un monde du travail de plus en plus flexible, « travail en équipe », « compétences émotionnelles et relationnelles », et « gestion du temps » apparaissent dans les priorités des responsables RH.
Objectifs des entreprises : mettre en place une politique CPF
Alors que 77 % des répondants affirment avoir communiqué sur le CPF, le recours à ce dispositif de formation est loin d’être connu et utilisé par les salariés. Pour plus de 50 % des acheteurs de formation interrogés, la priorité en 2020 est de bâtir une politique CPF :
« Les entreprises ont donc tout intérêt à inciter les salariés à utiliser leur CPF pour des formations leur permettant d’améliorer leurs compétences dans leur travail. Pour cela, plusieurs solutions sont possibles : l’abondement du compte pour des formations ciblées, autoriser la formation sur le temps de travail, mettre en place une plateforme digitale interne visant à renseigner sur le CPF et à inciter les salariés à s’en servir… Et pourquoi pas bâtir un accord d’entreprise, où les possibilités d’avancement ».
Si l’intention de promouvoir le CPF est bien là, le manque de temps à y consacrer est pointé, les entreprises ne disposant pas toutes d’un responsable de formation pouvant sensibiliser les collaborateurs. Les formations obligatoires prennent le dessus, faute de ressource dédiée à la construction d’un plan de compétences co-construit avec les collaborateurs.
Enfin, l’étude pointe le fait que l’accompagnement des salariés est un enjeu fort en termes de développement des compétences, et de l’utilisation du CPF :
« Les salariés ont besoin d’accompagnement humain pour penser leur propre compétitivité sur le marché du travail, un service que les OF ont tout intérêt à mettre en avant dans leur offre »
A noter : 14 % des salariés n’envisagent pas d’utiliser leur CPF et 11 % ne savent pas s’ils l’ont utilisé… autant de personnes à informer de toute urgence sur l’intérêt du CPF et de la formation tout au long de la vie ! Responsabiliser les salariés dans leur plan de formation pourrait être un enjeu dans l’entreprise pour 2021.