Contrairement à ce que prétendait le journal “le Parisien” il y a quelques semaines, la monétisation du CPF aura bien lieu dans 3 mois.
Le montant des droits acquis n’est pas fixé par la loi mais par décret qui sera proposé et voté dans les prochaines semaines. Il est grand temps de réaliser l’enjeu de ce choix car tout laisse à penser que l’on se dirige vers une catastrophe. En effet, le 5 mars 2018, le Ministère du travail annoncait une alimentation régulière fixée à 500 euros/an pour un plafond de 5000 euros et le 15 mars 2018, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, annoncait une valorisation d’environ 14,28 euros par heure pour la transition.
Traduction : si l’exécutif qui évoque un taux de conversion de 14,28€ de l’heure dans le cadre du nouveau CPF ne change pas d’avis rapidement : la valeur de votre CPF va s’effondrer… dans 3 mois !
C’est tout le succès de la monétisation qui est en jeu !
Se tromper sur le taux de conversion, qui va permettre de passer d’une logique d’heure à une logique monétaire de compte en €, c’est prendre le risque d’empêcher purement et simplement l’accès à 99% des formations, non plus comme cela avait été fait en janvier 2015 à l’aide d’une liste de “formations éligibles” non élaborée, mais à cause, cette fois-ci, de l’incapacité pour le titulaire de souscrire à l’offre de formation existante, par manque de fonds.
Au 1er janvier 2019, le site du CPF ne permettra pas d’afficher les comptes des Français en €. L’application CPF, qui doit permettre aux Français de sélectionner rapidement et payer sa formation, ne sera pas prête. L’individu motivé connaîtra t-il le nom de son OPCO ? Cet OPCO sera t-il joignable ? Quelles surprises réserve-t’on aux héros qui réussiront ce nouveau parcours : “Désolé, vos heures CPF n’ont plus la même valeur…”
Les partenaires sociaux sont unanimes sur ce point !
Le taux moyen de prise en charge d’une heure CPF équivaut à 41 euros de l’heure dans le cadre du nouveau CPF. Un écart qui risque de générer des difficultés quant au financement global d’une formation pour le salarié.
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