Afin de permettre une meilleure reconnaissance de l’expérience acquise pour une formation à l’exercice de métiers en tension, Carole Grandjean a lancé fin juin 2023 une expérimentation sur la “validation des acquis de l’expérience, VAE inversée ».
L’expérimentation devrait permettre à 5 000 personnes de bénéficier de ce dispositif. Son principe ? financer une formation en contrat de professionnalisation à une personne en reconversion et en attente d’insertion professionnelle dans les secteurs en tension (notamment les secteurs sanitaire et social, santé, services, grande distribution, énergie, hôtellerie restauration, transports, la logistique etc).
Une prise en charge renforcée de ces contrats est assurée par les opérateurs de compétences. Elle peut atteindre jusqu’à 9 000 € par an.
- Pour les personnes bénéficiaires, l’objectif est de s’insérer durablement dans l’emploi, et d’acquérir un diplôme, un titre à finalité professionnelle ou un certificat de qualification professionnelle inscrits au répertoire national des certifications professionnelles, ou une qualification reconnue dans les classifications d’une convention collective nationale. Le salarié peut viser une certification complète ou partielle (un ou plusieurs blocs de compétences).
- Pour les entreprises, c’est l’opportunité de pourvoir les postes dans les métiers et les secteurs en tension et d’accompagner les salariés engagés dans l’expérimentation, le cas échéant, à l’obtention d’une certification ou d’une qualification professionnelle.
Qui peut proposer la “VAE inversée” ?
Comme l’indique le ministère du travail sur son site, le projet expérimental peut être porté par une branche, un opérateur de compétences, une entreprise, un groupement d’employeur pour l’insertion et la qualification, un organisme de formation. Ce porteur de projet est chargé de définir le projet expérimental :
- il formalise la fiche projet,
- il détermine le secteur concerné,
- il démontre dans quelle mesure celui-ci rencontre des difficultés particulières de recrutement
- il argumente sur la façon dont le projet entend répondre à ces difficultés,
- il définit les certifications ou qualifications professionnelles concernées et dans quelles mesures celles-ci concourent au besoin de recrutement dans son secteur,
- il identifie les potentiels bénéficiaires de l’expérimentation (employeurs et salariés ou futurs salariés) ainsi que les partenaires impliqués,
- il assure l’animation des partenariats mis en place dans le cadre du projet et le pilotage opérationnel du projet.
Comment bénéficier de l’expérimentation de VAE inversée ?
L’arrêté du 26 juin 2023 “relatif au cahier des charges de l’expérimentation permettant la conclusion de contrats de professionnalisation associant des actions de validation des acquis de l’expérience” expose les différentes phases de l’expérimentation pour chaque bénéficiaire potentiel.
Le porteur de projet informe les candidats et entreprises potentiellement intéressés pour bénéficier de l’expérimentation des finalités et des modalités de déroulement du processus expérimental. Ensuite, il réalise ou fait réaliser un diagnostic visant à identifier les besoins des candidats et entreprises intéressées et à évaluer la pertinence et la faisabilité de la mise en place du dispositif expérimental.
Chaque candidat identifié est adressé à un accompagnateur de parcours qui le conseille dans la faisabilité du projet, la définition de la certification ou la qualification professionnelle visée et les étapes du parcours. Cet échange permet d’identifier les écarts entre les compétences requises pour la qualification professionnelle visée et celles déjà acquises par le candidat. Un parcours de formation le plus adapté est alors proposé à chaque candidat.
A l’issue de cette phase préalable, le contrat de professionnalisation est signé par l’employeur et le salarié (durée maximum de 36 mois), puis adressé par l’employeur à l’opérateur de compétences accompagné du document annexé à ce contrat mentionné à l’article D. 6325-11 du Code du travail afin de permettre sa prise en charge financière.
L’accompagnement se poursuit tout au long du parcours et en fonction des besoins de chaque bénéficiaire. L’accompagnateur de parcours évalue régulièrement et durant la totalité de la durée du contrat de professionnalisation, la progression dans le parcours du salarié, afin de pouvoir le faire évoluer en conséquence. L’organisme de formation met également en place une évaluation régulière des acquis de la formation.
Le candidat peut déposer son dossier de recevabilité à la validation des acquis de l’expérience auprès du ministère ou de l’organisme certificateur, dès la conclusion du contrat de professionnalisation, en cours de contrat ou à l’issue du contrat. Le ministère ou l’organisme certificateur se prononce sur la recevabilité du dossier du candidat à la validation des acquis de l’expérience.
Bon à savoir : l’accompagnateur à la validation des acquis de l’expérience accompagne le candidat dans la préparation de son passage devant le jury.
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