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Faire payer les Français pour mobiliser leurs droits à la formation “c’est NON !” pour l’un des pères du CPF.

Dans la lignée de notre réaction pour Liaison sociale “Un ticket modérateur à 20 ou 30%, c’est la fin du CPF”, c’est l’ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud qui prend la parole sur BFM business jeudi 10 novembre et sur son LinkedIn hier (dimanche).

Père du CPF, cet ancien directeur des relations sociales du Medef, Antoine Foucher à été par la suite directeur de cabinet de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Il est ni plus ni moins que l’un des architectes de Compte Personnel de Formation et maîtrise parfaitement le sujet. Voici sa position sur la piste évoquée par le gouvernement lundi dernier :

Le CPF est un beau succès populaire. Régulons l’offre de formation, oui, mais ne cassons pas la demande de compétences ! 8 min sur BFM Business pour expliquer.

Antoine Foucher (Quintet Conseil) : Le gouvernement souhaite réduire le coût du CPF – 10/11

En substance, le CPF est un succès populaire car :

Donc le pari de la simplicité et de la démocratisation de la formation par la suppression des barrières intermédiaires (employeur, Pôle emploi, OPCO…) est réussi.

Mais la meilleure nouvelle, c’est le changement de culture que le CPF est en train d’enclencher : se former tout au long de sa vie, considérer la formation comme la meilleure protection contre le chômage, comme un moyen de changer de vie professionnelle, comme un droit accessible et concret, comme la santé par exemple. Bref, notre culture française centrée sur le diplôme initial est en train de changer, et l’appli CPF en est à la fois un moteur et un symptôme.

Donc la pire chose à faire serait de freiner ce changement de culture en cassant la dynamique de la demande, par exemple en imposant un ticket modérateur ou une nouvelle barrière administrative. Il n’y aurait rien de plus contraire au projet macronien d’émancipation par l’accès aux compétences. Ce serait pure tartufferie que d’accuser ensuite les personnes de ne pas vouloir changer, évoluer, prendre des risques…

En revanche, il y a bien un problème d’offre, qu’on doit mieux réguler, au moins de deux manières. D’une part, en améliorant l’information : taux de satisfaction, taux de complétude, taux de certification, taux d’insertion dans l’emploi (pour les chômeurs) par exemple. Toutes ces données existent : les rendre accessibles permettra à chacun de mieux choisir sa formation. D’autre part, en étant plus exigeant sur la qualité : par exemple, un cahier des charges obligatoire pour les formations à la création d’entreprise ou le déréférencement des formations qui n’ont manifestement aucun lien avec l’emploi ou le développement des compétences professionnelles (on peut travailler par faisceau d’indices).

Mais de grâce, ne cassons pas la dynamique d’appétit de formation, notre pays en a plus que jamais besoin. N’oublions pas qu’au classement PIAAC (le PISA des actifs), nous sommes 25ème en littératie et numératie, sans parler des transitions énergétique et numérique, qui appellent des reconversions massives..Nous n’avons sans doute jamais eu autant besoin de formation. L’augmentation de 50% de la dépense publique nationale en trois ans (de 13 à 20 milliards entre 2018 et 2021) était nécessaire. C’est durable et il faudra même aller plus loin, étant donné notre retard…

Vidéo de sa prise de parole sur BFM https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-morning-business/antoine-foucher-quintet-conseil-le-gouvernement-souhaite-reduire-le-cout-du-cpf-10-11_VN-202211100127.html 

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