L’enjeu crucial pour l’avenir de l’industrie du développement des compétences et de la qualification des salariés est de penser la formation comme un investissement.
En 2015, l’avis rendu par le CNI, Conseil national de l’industrie sur la formation initiale a permis de mieux appréhender la relation emploi/formation. Articulé autour de 6 recommandations, il visait à améliorer l’interaction entre l’industrie et le système éducatif. Aujourd’hui, ce sont 4 recommandations qu’édicte le Conseil national de l’industrie, portant sur le développement des compétences des salariés.
La formation continue au coeur des stratégies de l’industrie
Les actions portées par le programme d’investissement d’avenir 2 (PIA 2) doivent
permettre de mieux anticiper la formation aux compétences, qu’il s’agisse de développer la qualification des salariés ou de constituer des ressources nouvelles pour créer des emplois.
L’appel à projets “Partenariats pour la formation professionnelle et l’emploi” a été lancé le 1er décembre 2014 par le Commissariat général à l’investissement. Il était doté d’une enveloppe de 126 M€ pour “créer des dynamiques de territoires sur le sujet de la formation autour de consortiums entreprises/opérateurs de formation en anticipation des mutations économiques” dans l’optique d’entraîner des synergies entre actions pédagogiques et gestion des ressources humaines.
Par ailleurs, lors du lancement de la Nouvelle France Industrielle, le capital humain et les enjeux de formation ont été identifiés comme des éléments clés de réussite. La formation des salariés constitue ainsi l’un des 5 piliers du projet Industrie du Futur piloté par l’Alliance pour l’industrie du futur.
Selon le Conseil national de l’industrie, la formation tout au long de la vie doit être vue comme un développement continu des compétences individuelles et collectives préparant et accompagnant les transitions professionnelles.
La formation est à penser comme un investissement au même titre que les investissements productifs et technologiques.
Les 4 recommandations du Conseil national de l’industrie
- Recommandation 1
Faire le choix d’une stratégie collective d’investissement massif dans le développement des compétences et de la qualification des salariés pour le futur de l’industrie. - Recommandation 2
Responsabiliser les comités stratégiques de filière (CSF) dans leur mission d’accompagnement des PME/TPE. - Recommandation 3
Soutenir et valoriser la transmission des savoirs et savoir-faire. - Recommandation 4
Dans une phase de « révolution industrielle », accompagner les processus d’expérimentation et organiser les coopérations entre tous les acteurs pour réinventer le contenu des formations.
Quelle stratégie adopter en matière de formation ?
Une feuille de route stratégique commune entre le CNI/CSF et l’Alliance pour l’Industrie du futur permettrait de croiser les travaux et d’avoir une vision commune de l’écosystème de l’industrie du futur.
Il reste également à engager et à organiser le dialogue entre les CSF et la gouvernance régionale emploi et formation (CREFOP), qui donne un avis sur le contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP). Ce contrat, qui peut être proposé à la signature des partenaires sociaux, peut faciliter la prise en compte des problématiques de filière, donner les moyens aux entreprises de comprendre et s’impliquer dans le système de formation.
La coopération inter-branches et inter-CSF doit aussi être recherchée pour construire au niveau des bassins d’emploi les réponses en formation les plus pertinentes pour les employeurs et les salariés.
Il est actuellement prévu que le PIA 3 consacre une enveloppe de 100 millions d’euros au développement des compétences et à la formation des salariés. Le CNI, dont le rôle est d’éclairer les pouvoirs publics sur la situation de l’industrie, souhaite être consulté en amont de la rédaction du cahier des charges de l’appel à projets du PIA 3. Il plaide pour que ces financements servent à accélérer la construction de solutions réactives, innovantes, expérimentales, mutualisables, qui irrigueront les évolutions de l’offre de formation.
Le CNI propose en complément que les pouvoirs publics et/ou les partenaires sociaux prennent l’initiative d’un tableau de bord qui capitalise les expériences et les projets innovants dans le champ de la formation et du développement des compétences. Cela favoriserait aussi des points de contact permettant d’avoir une vue d’ensemble des actions soutenues par les financements publics dans le domaine de la formation, et des actions d’accompagnement des mutations économiques soutenues par le FPSPP.
Pour aller plus loin :
http://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/conseil-national-industrie/Publications/Avis_et_rapports/Avis_n2_CNI_Formation_continue_et_professionnelle.pdf