La loi relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a été définitivement adoptée par le Parlement en un temps record. Le compte personnel de formation devrait donc bien être mobilisable dès 2015. Cette adoption est une excellente nouvelle. Elle marque le succès d’un débat parlementaire de grande qualité, dans des délais resserrés et confirme la réussite d’une méthode, le dialogue social à la française, pour faire naître des réformes de grande ampleur. Michel Sapin
Le projet de loi, adopté en Conseil des ministres le 22 janvier, était issu de l’accord national interprofessionnel sur la formation professionnelle conclu entre les partenaires sociaux le 14 décembre dernier et des nombreux exercices de concertation sur l’apprentissage, la représentativité patronale, le financement des organisations syndicales et patronales.
Grâce à cette adoption intervenue le 27 février, et donc comme escompté avant la fin de la session parlementaire, des réformes de grande envergure pourront rapidement être mises en œuvre :
- La refondation de la formation professionnelle, avec la création d’un compte personnel de formation, appelé à se substituer au DIF à compter du 1er janvier 2015, qui suivra chaque individu pendant toute sa carrière. Ce compte rattachera les droits à la formation à la personne, et non plus au contrat de travail. Les parlementaires ont choisi d’accélérer le rythme d’alimentation du CPF, permettant l’acquisition du plafond de 150 heures en un peu plus de 7 ans au lieu de 9 ans initialement.
- La réforme de l’apprentissage : pour former 500 000 apprentis par an plus efficacement, les règles de gestion et d’affectation de la taxe d’apprentissage sont revues. Une fraction de la nouvelle taxe sera gérée par les régions.
- Une nouvelle gouvernance fait des régions l’instance de pilotage centrale en matière de formation professionnelle.
- La réforme du financement de la formation professionnelle, par la création d’une contribution unique de 1% sur la masse salariale pour toutes les entreprises de plus de 10 salariés.
- Une meilleure représentativité des organisations patronales et la transparence du financement des organisations représentatives, pour une légitimité durable de notre démocratie sociale.
Loi Formation professionnelle : l’objectif d’une mise en oeuvre rapide
L’objectif d’une mise en œuvre rapide de la réforme n’a pas permis de conserver dans le texte final l’article 20 renforçant les pouvoirs de l’inspection du travail. Le ministre a réaffirmé au Parlement sa détermination à poursuivre cette réforme, comme depuis 18 mois, dans le dialogue et la concertation. Michel Sapin a donc annoncé qu’un projet de décret relatif à l’organisation de l’inspection du travail sera soumis à la concertation dans les jours à venir et que les dispositions législatives relatives aux pouvoirs des inspecteurs du travail feront l’objet d’une proposition de loi débattue ce printemps.
Suite à l’adoption de la loi sur la formation professionnelle en février 2014, les réformes prévues ont rapidement été mises en œuvre. La création d’un compte personnel de formation, qui remplace le Droit Individuel à la Formation (DIF), a été effective dès le 1er janvier 2015. Ce compte permet à chaque individu de suivre une formation tout au long de sa carrière, avec une alimentation accélérée pour atteindre le plafond de 150 heures en un peu plus de 7 ans.
La réforme de l’apprentissage a également été mise en place pour former plus efficacement 500 000 apprentis par an. Les règles de gestion et d’affectation de la taxe d’apprentissage ont été revues, avec une fraction de la nouvelle taxe gérée par les régions. De plus, les régions ont été désignées comme l’instance de pilotage centrale en matière de formation professionnelle.
La réforme du financement de la formation professionnelle a été réalisée par la création d’une contribution unique de 1% sur la masse salariale pour toutes les entreprises de plus de 10 salariés. Cette contribution permet de financer les formations des salariés et de favoriser leur évolution professionnelle.
Enfin, la loi sur la formation professionnelle a également mis l’accent sur une meilleure représentativité des organisations patronales et la transparence du financement des organisations représentatives, pour une légitimité durable de notre démocratie sociale.
Malgré l’objectif d’une mise en œuvre rapide de la réforme, l’article 20 renforçant les pouvoirs de l’inspection du travail n’a pas été conservé dans le texte final. Cependant, le ministre a annoncé qu’un projet de décret relatif à l’organisation de l’inspection du travail sera soumis à la concertation dans les jours à venir et que les dispositions législatives relatives aux pouvoirs des inspecteurs du travail feront l’objet d’une proposition de loi débattue ce printemps.
Comment les régions ont-elles été désignées comme l’instance de pilotage centrale en matière de formation professionnelle ?
Les régions ont été désignées comme l’instance de pilotage central en matière de formation professionnelle à la suite de la loi sur la formation professionnelle adoptée en février 2014. Le texte de loi a prévu la création des Comités Paritaires Interprofessionnels Régionaux pour la Formation (CPIRF), qui ont pour mission de piloter la mise en œuvre de la politique de formation professionnelle au niveau régional.
Ces comités sont composés à parité de représentants des organisations syndicales et patronales, ainsi que de représentants de la région et de l’État. Ils ont pour mission de définir les orientations régionales en matière de formation professionnelle, de répartir les fonds de la formation professionnelle et de veiller à l’efficacité des dispositifs de formation.
Le choix des régions comme instance de pilotage central en matière de formation professionnelle s’inscrit dans une logique de décentralisation et de territorialisation des politiques publiques, visant à rapprocher les décisions des citoyens et des acteurs locaux.
Quels sont les avantages de la décentralisation des politiques publiques ?
La décentralisation des politiques publiques présente plusieurs avantages :
- Une meilleure adaptation aux spécificités locales : les décisions prises au niveau local prennent en compte les spécificités du territoire et des populations, ce qui permet de mieux répondre aux besoins des citoyens.
- Une plus grande proximité entre les citoyens et les décideurs : en rapprochant les décisions des citoyens, la décentralisation permet de renforcer la participation citoyenne et la démocratie locale.
- Une répartition plus équitable des ressources : la décentralisation permet une répartition plus juste des ressources, en fonction des besoins de chaque territoire.
- Une gestion plus efficace des politiques publiques : les acteurs locaux disposent d’une connaissance fine des enjeux et des besoins de leur territoire, ce qui leur permet de mettre en place des politiques plus efficaces et mieux adaptées.
- Une meilleure coordination des politiques publiques : la décentralisation favorise la coordination des politiques publiques entre les différentes collectivités territoriales et les acteurs locaux, ce qui permet d’optimiser l’utilisation des ressources et de mieux répondre aux enjeux locaux.
En somme, la décentralisation des politiques publiques permet une gestion plus efficace, plus juste et plus proche des citoyens, ce qui contribue à renforcer la démocratie et la cohésion sociale.
Quels sont les inconvénients de la décentralisation des politiques publiques ?
La décentralisation des politiques publiques peut également présenter certains inconvénients, notamment :
- La fragmentation des politiques publiques : la décentralisation peut entraîner une fragmentation des politiques publiques, avec des orientations différentes selon les territoires. Cela peut rendre difficile la mise en place d’une politique publique cohérente à l’échelle nationale.
- Le manque de ressources : la décentralisation peut entraîner des inégalités de ressources entre les différents territoires, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur la qualité des services publics.
- La complexité administrative : la décentralisation peut entraîner une complexité administrative accrue, avec un nombre plus important d’acteurs impliqués dans la mise en place des politiques publiques.
- L’absence de coordination : si la coordination entre les différents acteurs n’est pas assurée, la décentralisation peut entraîner une multiplication des initiatives, sans cohérence ni efficacité.
- Le risque de conflits d’intérêts : la décentralisation peut entraîner des conflits d’intérêts entre les différents acteurs locaux, notamment les collectivités territoriales et les entreprises locales.
En somme, la décentralisation des politiques publiques présente des avantages et des inconvénients, qui doivent être pris en compte pour assurer une mise en œuvre efficace et équitable des politiques publiques à l’échelle locale.
Conclusion
En conclusion, la décentralisation des politiques publiques présente à la fois des avantages et des inconvénients. Elle permet une meilleure adaptation aux spécificités locales, une plus grande proximité entre les citoyens et les décideurs, une répartition plus équitable des ressources, une gestion plus efficace des politiques publiques et une meilleure coordination entre les acteurs locaux. Cependant, elle peut également entraîner une fragmentation des politiques publiques, un manque de ressources, une complexité administrative accrue, une absence de coordination et des conflits d’intérêts.
Il est donc important de prendre en compte ces enjeux pour assurer une mise en œuvre efficace et équitable des politiques publiques à l’échelle locale. La décentralisation doit être considérée comme un outil au service de la démocratie et de la cohésion sociale, et doit être mise en place de manière réfléchie et concertée pour répondre aux besoins des citoyens et des territoires.