Olivier Coone, Délégué à la formation au sein de Syntec numérique a répondu à nos questions sur les préconisations de Syntec numérique pour former plus dans le numérique et rendre plus simple l’accès aux formations.
Vous venez de publier un Cahier de campagne à destination des candidats à l’élection présidentielle. Qu’est-ce qui vous a motivé à le consacrer uniquement à la formation ?
Nous avons à ce jour publié 3 cahiers différents à l’attention des candidats à l’élection présidentielle : un sur l’éducation et la formation, un sur la E-santé, et un sur l’industrie du futur.
Les thèmes de l’emploi et de la formation sont des priorités pour Syntec Numérique de longue date, et ces nouvelles propositions prolongent un travail entamé il y a bientôt 4 ans, avec à l’époque la publication d’un premier cahier qui comportait déjà 10 propositions en faveur de la formation par et pour le numérique.
Sur quels aspects souhaitez-vous alerter dans le domaine de la formation au numérique /dans le numérique ?
Nous souhaitons tout d’abord développer l’attractivité des métiers du numérique auprès du grand public en renforçant la communication autour d’un secteur qui est l’un des principaux créateurs d’emploi nets en France. Cela passe à notre sens par la reconnaissance du numérique en tant que matière enseignée dès l’école primaire au même rang que le français, la géographie, les maths…et donc par la formation et l’information des enseignants et des professionnels de l’orientation au numérique.
Côté formation professionnelle, nous avons d’excellents résultats concernant la formation et la reconversion de demandeurs d’emploi aux métiers du numérique, notamment au travers de nos actions conjointes avec Pôle Emploi par le biais du dispositif de Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE), que nous pensons encore pouvoir développer.
Que pensez-vous de la place accordée aux formations numériques dans les listes éligibles au CPF ?
Notre branche professionnelle est aujourd’hui l’une des plus actives pour faire inscrire les certifications en lien avec les métiers du numérique à l’inventaire de la CNCP. Cependant nous n’avons la maîtrise que de la liste CPF de notre propre branche, et nous ne pouvons donc toucher que nos salariés, et pas les demandeurs d’emploi.
Les certifications numériques inscrites sur la liste nationale interprofessionnelle ou sur les différentes listes régionales restent en nombre largement insuffisant, bien que des circuits de communication commencent à se mettre en place entre notre Branche et les différents Coparef.
Quels sont les points d’amélioration possibles du CPF, selon vous ?
Nous militons pour une ouverture du dispositif à tout type de formation professionnelle et permettant d’obtenir une qualification, ce qui ne passe pas nécessairement par l’obtention d’un diplôme ou d’une certification. C’était le cas pour le DIF, et nous pensons également qu’une large communication devrait être faite par les pouvoir publics auprès des salariés et des demandeurs d’emploi afin de les sensibiliser plus largement sur le dispositif.
Vous prônez un choix de formation totalement libre pour la personne qui souhaite se former. Pourquoi ? Et comment financer ces formations ?
Ouvrir le choix d’utiliser ses heures de CPF pour toute formation professionnelle n’entraîne pas de modification en termes de financement du dispositif. Une contribution spécifique au CPF a déjà été créée par la réforme de mars 2014, il n’apparaît pas nécessaire d’y toucher.
En revanche, cette ouverture en termes de choix de formation aurait déjà pour atout majeur de cesser ce système de listes complexes à 3 couches (au niveau des branches, au niveau régional, et au niveau national interprofessionnel), couplé avec la création de l’inventaire des certifications, qui apparente le tout parfois à une usine à gaz.
Surtout, cela simplifierait énormément l’utilisation des heures CPF pour les individus qui n’auraient ainsi pas à se demander où, et sur quelle liste, chercher la formation qu’ils peuvent suivre.
Comment souhaiteriez-vous voir évoluer le système de formation dans les années à venir ?
Nous espérons que nos propositions seront suivies ! Mais tout dépendra du candidat vainqueur des prochaines élections présidentielles. Difficile pour le moment de savoir quelle orientation prendra notre système de formation tant que le gouvernement pour les 5 prochaines années n’est pas connu.