Stéphanie Véloso, étudiante à l’Ena fait partie de l’une des deux équipes primées lors du hackathon organisé autour du CPA. Elle évoque pour nous ce challenge auquel elle a participé, et nous parle du projet en cours de développement.
Comment avez-vous eu connaissance de l’organisation de ce hackathon autour du CPA ?
C’est à partir d’un partenariat entre l’Ecole 42 et l’Ena, que les étudiants ont été informés de la mise en place de ce hackathon, invitant étudiants de différentes écoles et experts à venir mettre en commun leurs compétences et connaissances au service d’une mission d’intérêt général.
Pourquoi avez-vous été volontaire sur ce projet ?
J’ai travaillé au ministère de l’emploi, alors ce projet autour du CPA correspondait à mes appétences pour les politiques de l’emploi, et répondait en même temps à une certaine envie de vivre un hackathon. J’étais assez curieuse de découvrir cette nouvelle forme de travail et de monter un projet dans ces conditions particulières, avec des personnes d’horizons variés et présentant des compétences tout à fait différentes des miennes. J’ai beaucoup appris !
Comment s’est déroulé le hackathon ?
Nous avons été convoqués la veille du hackathon. Des professionnels nous ont présenté la thématique. De mon côté, j’avais travaillé le sujet en lisant des rapports et les actualités sur le CPA.
L’idée était de partir du point de vue de l’utilisateur, et pas de celui de l’expert. C’est un peu la méthode d’innovation disruptive.
Dès le samedi matin, des ateliers thématiques ont été organisés, et de façon informelle, les groupes se sont formés par affinité de sujet….
Dans mon équipe, nous étions au départ 2 étudiants de l’Ena, 3 communicants et un startuper. Il nous a fallu “vendre” notre concept à un développeur durant la 1re journée de réflexion pour avoir un pro du développement avec nous… C’est tout le charme d’un hackathon !
Un pitch de chaque équipe devant les participants, experts et le jury a clôturé le hackathon. Une 1/2 heure après, nous avions les résultats… et j’ai eu la chance de voir notre projet primé !
Quel est le projet que vous avez imaginé ?
Durant les 2 jours, nous avons énormément échangé avec les experts. Nous avons ainsi réussi à faire émerger notre projet de “simulateur d’avenir”, un outil de calcul qui permet de déterminer les financements d’une formation en fonction des droits acquis par un actif tout au long de son parcours professionnel (compte personnel de formation, DIF, compte de pénibilité …).. C’est en fait donner à l’utilisateur une idée du montant qui resterait à sa charge pour financer sa formation.
Et depuis le hackathon, comment vous êtes-vous mobilisée sur le projet ?
Depuis la fin des épreuves, nous avons fédéré de nouvelles personnes autour de notre projet : 2 développeurs, 1 graphiste, 1 nouvelle étudiante de l’Ena.
Les organisateurs mobilisent les équipes dans le cadre de rencontres de travail à l’Ecole 42. Ces moments de regroupement et d’échanges entre les participants et les experts sont l’occasion de faire part de l’avancement des différents projets, et des difficultés à surmonter.
Par exemple, nous faisons face à la complexité du paysage de la formation professionnelle. Notre enjeu sur le simulateur est de pouvoir accéder aux données des financeurs mais aussi des organismes de formation pour être en capacité d’appliquer une règle de calcul.
C’est désormais à nous d’établir un plan de travail, avec des réunions (Opca, Pôle Emploi, ministère du Travail, etc.), des déplacements en régions, et un phasage du développement de l’appli.
Nous développons actuellement un site web, d’abord un site vitrine pour communiquer sur le projet qui va évoluer par la suite pour devenir une plateforme communautaire d’utilisateurs. Cela devrait nous permettre de tester l’appli lors des phases intermédiaires du développement.
Comment financez-vous cette appli ?
La recherche du financement fait partie intégrante du projet. Si aujourd’hui nous avons les compétences pour développer l’appli et un site web, nous allons rechercher des financements pour couvrir les dépenses informatiques et les frais de déplacements.
Quel premier bilan pouvez-vous tirer de votre participation à ce hackathon autour du CPA ?
C’est une expérience stimulante. C’est toujours intéressant et riche de travailler avec des personnes qui ont des compétences différentes et qui sont issus d’univers variés. C’est assez formateur.
Adopter de nouvelles méthodes de travail, se projeter du point de vue de l’utilisateur me semble essentiel pour envisager toute entreprise de modernisation de l’action publique.