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Interview de Marc Alperovitch, président d’ISOGRAD (TOSA)

Marc-Alperovitch
Marc Alperovitch, président d’Isograd

Marc Alperovitch est  le président d’Isograd. La société a été créée il y a presque 6 ans avec pour ambition de créer un TOEFL de la bureautique.

Au delà de son rôle de dirigeant de la société, il participe au développement technique de la plateforme et gère la relation avec les spécialistes qui créent leurs questions sur les différents sujets des tests.

Marc Alperovitch, Peux-tu nous parler d’ISOGRAD et du TOSA ?

Isograd a 3 activités autour de l’évaluation. La première est l’édition et la distribution des évaluations et certifications TOSA. Les évaluations et certifications TOSA sont des tests sur les outils bureautiques (Excel, Word, PowerPoint, Outlook, VBA) auxquels nous venons d’ajouter un test plus généraliste sur les compétences digitales (Web, Logiciels et Fichiers, Matériel et OS, Communication Numérique, Sécurité, Réseaux Sociaux). Les évaluations et certifications TOSA utilisent un algorithme adaptatif où la difficulté des questions évolue en fonction des réponses du candidat. Le calcul du niveau ou du score se fait en utilisant un modèle mathématique très proche de celui du GMAT et basé sur l’Item Response Theory.

La seconde activité se situe dans le domaine des langages de programmation. Nous avons une série de tests sur les langages les plus courants : PHP, Java, C#, HTML5/ Javascript / CSS. Nous fournissons aussi une plateforme de concours de code qui permet à plusieurs milliers de développeurs de s’affronter simultanément sur des problèmes d’algorithmie dans de très nombreux langages (PHP, Java, C#, Ruby, Python, NodeJS, C, C++).

La troisième activité est la certification pour compte de tiers. Il s’agit de mettre à disposition notre plateforme et notre savoir-faire méthodologique à nos clients pour coproduire avec eux des tests ou des certifications dans leur domaine d’expertise. C’est une activité assez récente qui rencontre du succès. Nous avons créé un test avec l’IFIS sur les bonnes pratiques de fabrication pour les opérateurs travaillant sur les sites de production pharmaceutique. Avec Halifax et MoreHuman Partners, nous avons créé un test pour identifier les compétences de négociateur. Enfin, avec l’institut Mines-Telecom, nous allons produire la certification d’une série de MOOC qui vont être mis en ligne sur FUN.

Qui sont vos clients ?

Les certifications TOSA sont utilisées par des organismes de formation et des établissements d’enseignement supérieur essentiellement en France. Cependant nous avons maintenant des centres agréés en Belgique, Suisse, Tunisie et en Afrique Francophone. Les évaluations TOSA sont utilisées par les organismes de formation et par des entreprises comme test de recrutement. Il faut cependant admettre que l’utilisation du TOSA en recrutement se fait surtout à l’international. Nous avons près de 200 clients anglo-saxons sur ce segment. Des variations des évaluations TOSA sont aussi utilisées dans des concours administratifs en France et à l’international.

Les tests de langage de programmation sont utilisés par des SSII en recrutement. Quand au concours de code, la clientèle est plus diverse : job boards comme RegionsJob, organisateur d’événement comme le Meilleur Dev de France, ou des grandes sociétés qui souhaitent organiser un concours en interne.

Sur la certification pour compte de tiers, on va trouver des entités qui sont spécialistes d’un domaine donné et qui disposent d’une reconnaissance suffisante pour donner de la valeur à leur certification.

Quel a été l’impact de la réforme pour vous ?

Avant tout, il y a eu un impact indirect. Une des conséquences de la réforme a été l’ouverture de l’inventaire de la CNCP. Etre inscrit à l’inventaire nous a donné la crédibilité institutionnelle dont nous avions besoin. A la question “Qui vous reconnait ?” nous pouvons répondre “En France, il y a une Commission Nationale de la Certification Professionnelle et nous sommes inscrit sur son inventaire”. La valeur d’une certification c’est sa reconnaissance. Cela donc été très important pour nous.

Après l’inscription à la LNI, l’activité certification TOSA s’est beaucoup développée dans les organismes de formation en France.

Le TOSA est une certification listée dans la LNI, parcours du combattant ?

C’est beaucoup de temps et d’énergie. Nous avions travaillé très en amont sur l’inscription à l’inventaire de la CNCP. Mis à part quelques mois de retard dus à l’engorgement initial, on peut dire que cela n’a pas été trop compliqué. Ensuite l’inscription à la LNI a été plus difficile. Il faut se faire connaître des nombreux acteurs intéressés au sujet : DGEFP, Ministère du Travail, COPANEF et démontrer que la certification est à la fois Nationale et Interprofessionnelle. L’aspect interprofessionnel est relativement naturel puisqu’il s’agit de la bureautique qui est une compétence transverse. L’aspect national prend plus de temps, nous avons démarché tous les COPAREF un par un.

CLéA et le TOSA ?

Pour nous, Cléa s’apparente à une certification pour compte de tiers donc ce n’est pas un test TOSA. Le certificateur est le COPANEF à travers les organismes qu’il a agréé pour être évaluateurs. Nous sommes un “outilleur”. Nous fournissons aux organismes évaluateurs des outils d’évaluation respectant strictement le référentiel défini par les partenaires sociaux. Nous avons terminé 4 modules : Communiquer en Français (coproduit avec le certificat Voltaire), base du raisonnement mathématique, techniques de la communication numérique et travailler en équipe. Les 3 derniers modules sont en cours de production et devraient être prêts d’ici l’été. Nous sommes très optimistes sur ces tests car avoir un outil en ligne portant exactement sur le référentiel va être un besoin pour les organismes évaluateurs. Comme la plupart de ces organismes sont déjà utilisateurs du TOSA, l’appropriation du test devrait se faire assez naturellement.

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