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l’apprentissage des langues étrangères : un atout pour l’individu, l’entreprise et l’économie

l’apprentissage des langues étrangères : un atout pour l’individu, l’entreprise et l’économie

Le cabinet ASTERES a été mandaté par la Fédération de la formation professionnelle pour travailler sur l’impact économique de l’apprentissage des langues étrangères. Les économistes d’ASTERES ont bénéficié d’une totale indépendance dans la conduite de cette étude. Les sources de l’ensemble des données utilisées sont disponibles dans l’étude. Le document a été rédigé par Alice Bouleau et Charles-Antoine Schwerer, économistes chez ASTERES.

l’apprentissage des langues étrangères : un atout pour l’individu, l’entreprise et l’économie

L’apprentissage des langues étrangères est un moteur de croissance. Les neurosciences et l’économie des langues ont de longue date démontré, les bienfaits cognitifs et économiques d’une meilleure maîtrise des langues par les actifs. Plus créatifs et plus adaptables, les bilingues, c’est-à-dire les personnes maîtrisant une langue étrangère, naviguent plus facilement dans l’acquisition d’autres langues et d’autres compétences que les monolingues. Ces gains neurologiques se traduisent par des gains économiques. Au niveau individuel, les salariés ayant appris une langue étrangère affichent une meilleure employabilité. Considérées comme précieuses par les entreprises, les compétences linguistiques sont récompensées par des salaires plus élevés, allant crescendo avec la maîtrise de la langue. Au niveau macro-économique, la maîtrise par les actifs de langues étrangères stimule les exportations d’un pays et les gains de productivité au sein des entreprises.

Le premier modèle d’évaluation développé par Asterès montre qu’une augmentation de 1% du nombre de multilingues en France s’accompagnerait d’une hausse des exportations de 0,7%. Cela représente 4,5 Mds€ de biens et de services supplémentaires exportés chaque année. Basé sur 600 cas de figure couvrant les échanges commerciaux de la France avec 50 pays, ce modèle s’appuie sur la recherche pour prédire l’impact d’une augmentation du nombre d’anglophones de 1%, 5% et 10% sur les exportations ; il exclut l’impact sur les importations. Les exportations évolueraient différemment selon les types d’échanges : les services, qui représentent une part conséquente des exportations françaises en l’état, augmenteraient plus rapidement que les biens du fait de leur dépendance aux échanges interpersonnels. Certains produits ou prestations demeureraient, au contraire, stables malgré une meilleure maîtrise par les actifs d’une langue étrangère. C’est le cas notamment des exportations d’énergie ou d’armement, qui dépendent peu d’échanges de gré-à-gré.

Selon un second modèle développé par Asterès, une entreprise dont 10% des salariés maîtriseraient une langue étrangère verrait son chiffre d’affaires croître de 1,53%. Les travaux issus de l’économie des langues ont permis de chiffrer les conclusions des neurosciences : les gains cognitifs que confère l’apprentissage des langues se traduisent par une hausse du salaire net. Asterès s’appuie sur ces gains pour calculer les hausses de salaire super-brut et, par extension, les gains productifs pour les entreprises. Ces derniers s’établiraient à environ 1% pour chaque année d’enseignement en langues étrangères supplémentaire effectuée par les salariés. Plus, et mieux, une entreprise formera ses salariés aux langues étrangères, plus elle peut espérer des gains de productivité, même si les gains productifs croissent plus lentement après 6 ans d’enseignement.

L’impact cumulé d’une augmentation de 1% du nombre d’anglophones en emploi sur les exportations et la productivité se chiffrerait à 5 Mds€ supplémentaires annuels. Les entreprises généreraient 4,5 Mds€ d’exportations supplémentaires et 568 M€ de productivité supplémentaire. Ces gains pourraient augmenter plus rapidement sous deux conditions : en cas d’augmentation du volume d’anglophones en France ou en cas d’amélioration de leur niveau. Les entreprises françaises ont donc tout intérêt à favoriser la formation en langues étrangères de leurs salariés.

Constat : l’apprentissage des langues étrangères profite à l’individu et à l’économie

L’impact de l’apprentissage des langues étrangères sur les individus et les entreprises se situe au carrefour de deux disciplines : les neurosciences et l’économie des langues. Les deux s’accordent sur les retombées positives de l’apprentissage et de la maîtrise des langues étrangères. Les neurosciences ont établi les bienfaits du bilinguisme et de l’apprentissage des langues sur le cerveau, parmi lesquels une proactivité, une concentration, une créativité et une adaptabilité accrues par rapport aux monolingues. L’impact de ces atouts ne peut cependant être quantifié. L’économie des langues, elle, a identifié les conditions d’utilisation de langues étrangères au travail et leurs effets. Davantage employées lorsqu’une entreprise possède des clients ou des dirigeants internationaux, les langues étrangères sont perçues comme un gage d’adaptabilité et de productivité. Récompensés pour leur rareté, les bilingues perçoivent en moyenne des salaires plus élevés et jouissent d’une meilleure employabilité.

Modélisation macroéconomique, l’apprentissage des langues étrangères stimule les exportations

Le modèle développé par Asterès montre qu’une hausse de 1% du nombre d’anglophones en France ferait augmenter les exportations françaises de 0,7%, soit 4,5 Mds€ d’exportations de biens et de services supplémentaires par an. Ce modèle est issu des données présentes dans les publications scientifiques et appliqué aux exportations de la France avec ses 50 principaux partenaires, à l’exclusion des importations, dont l’évolution conséquente à l’apprentissage des langues étrangères n’est pas abordée par la recherche. La formation d’actifs à la maîtrise de l’anglais conduirait à une plus grande probabilité que la France et ses partenaires commerciaux puissent communiquer efficacement. Selon la recherche, les exportations de services bénéficieraient davantage d’une hausse du nombre d’anglophones que les biens, du fait de leur plus grande dépendance aux flux humains et de capitaux et à l’importance des relations interpersonnelles.

Modélisation microéconomique : les progrès en langues étrangères génèrent des gains productifs pour les entreprises

L’apprentissage des langues étrangère provoque des bienfaits neurologiques, qui se traduisent par une productivité accrue. Le modèle développé par Asterès a permis de chiffrer cette productivité supplémentaire au niveau de l’individu et de l’entreprise. Selon la recherche existante, chaque année d’apprentissage supplémentaire de langues étrangères donne lieu à une augmentation de 1% du salaire en moyenne. A l’échelle individuelle, cela signifie des gains salariaux de 4 300€ nets annuels pour un multilingue par rapport à un salarié monolingue. A l’échelle de l’entreprise, cela se traduit par une hausse du chiffre d’affaires de 1,53% en cas d’augmentation de 10% du nombre de salariés maîtrisant l’anglais.

Bilan : 5 mds€ de gains économiques pour une hausse de 1% du nombre d’anglophones en emploi

Si le nombre de personnes en emploi maîtrisant l’anglais augmentait de 1%, les entreprises verraient leur chiffre d’affaires augmenter de 5 Mds€ annuels. Elles génèreraient 4 Mds€ d’exportations supplémentaires, auxquelles viendraient d’ajouter 760 M€ de productivité supplémentaire. L’impact de l’apprentissage des langues se ferait donc surtout ressentir sur les exportations. Ces gains pourraient augmenter sous l’effet d’une hausse du nombre d’anglophones dans la population française ou d’une amélioration de leur niveau de maîtrise.

Si vous souhaitez augmenter votre productivité en tant qu’entreprise, ou augmenter votre employabilité ainsi que votre salaire en tant qu’individu : effectuer une formation linguistique et devenez bilingue !

Consultez l’étude intégralement

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