Les derniers mois ont étés marqués par une intense activité pour le Compte CPF de Formation, avec des avancées significatives en termes de régulation, de certification et de lutte contre la fraude.
Plus de 5,7 millions de Français ont utilisé leurs droits pour se former, et plus de 800 000 demandeurs d’emploi ont bénéficié du dispositif depuis le 1er janvier 2022. Cet article fait le point sur les principales réalisations et les défis à venir pour le CPF pour cette année européenne de la formation.
Une année de régulation et de contrôle pour le Compte CPF :
Le premier trimestre 2022 a été marqué par la mise en place du contrôle de la certification Qualiopi, du contrôle des habilitations à former délivrées par les certificateurs et des modifications du répertoire spécifique décidées par France compétences au 31 décembre 2021.
Des résultats quantitatifs encourageants :
En 2022, plus de 2 millions de personnes se sont formées grâce au CPF, pour un budget alloué de 2,6 milliards d’euros. Le dispositif a finalement coûté 150 millions d’euros de moins que prévu, avec un total de 2,45 milliards d’euros dépensés.
Néanmoins, depuis décembre, les chiffres chutent : entre février et novembre, il y avait en moyenne 89 587 entrées en formation par mois, alors qu’en décembre ce nombre est tombé à 47 771 puis à 65 918 en janvier, et enfin à 60 228. Cela représente un différentiel de 31 615 entrées en formation, soit 35,2% du total, principalement dû à la diminution des démarchages abusifs.
Par ailleurs, une étude réalisée par CPFormation sur les recherches Google des mots-clés “CPF” et “Mon Compte Personnel de Formation” montre un manque d’intérêt croissant des Français pour ce dispositif. Cependant, cette chute des chiffres n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle.
En maintenant un niveau de 60 000 dossiers par mois, on dépasse légèrement le milliard de dépenses annuelles, ce qui est très raisonnable et trois fois moins que durant les années fastes du CPF. Ainsi, il n’y aurait plus aucun intérêt à imposer un CPF payant pour limiter la dépense et préserver les ressources du dispositif.
Le Compte CPF et la lutte contre la fraude et le démarchage abusif :
Le gouvernement et les opérateurs de formation ont travaillé conjointement pour mettre en place des mesures visant à lutter contre la fraude et le démarchage abusif. La mise en place de France Connect Plus et la promulgation de la loi contre la fraude ont permis d’améliorer la sécurité du dispositif et de réduire le démarchage agressif.
On constate une nette diminution des campagnes agressives de démarchage, au point que vous vous demandez peut-être depuis quand vous n’avez pas reçu un appel de ce type. Ces actions conjointes ont permis d’améliorer la sécurité du dispositif CPF et de réduire les pratiques abusives.
La qualité des formations et la certification :
Le CPF a pour vocation de rendre éligibles toutes les formations conduisant à une certification. Les opérateurs de formation doivent s’assurer que les stagiaires soient en capacité de présenter et réussir leur certification à la fin de leur formation.
Au cœur des préoccupations pour les 24 prochains mois, les certificateurs intensifieront les contrôles sur leurs réseaux de partenaires organismes de formation. Il est devenu crucial d’aborder la question de la certification, qui est encore trop souvent considérée comme une option par certains organismes.
La qualité des formations et la certification sont des éléments essentiels pour garantir la pertinence et la valeur des compétences acquises par les stagiaires dans le cadre du Compte Personnel de Formation (CPF). Afin d’assurer que les formations éligibles au CPF mènent à une certification reconnue, les certificateurs joueront un rôle accru dans le suivi et l’évaluation de leurs partenaires organismes de formation.
Les organismes de formation devront adapter leurs programmes pédagogiques et leur accompagnement des stagiaires pour les préparer au mieux à la réussite de leur certification. Ils devront également se conformer à un ensemble de critères qualité en matière d’ingénierie pédagogique, d’évaluation des acquis et de suivi des stagiaires.
Parallèlement, France Compétences, l’autorité nationale de régulation et de financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage, continuera d’évaluer et de mettre à jour les certifications éligibles au CPF, garantissant ainsi leur adéquation avec les évolutions des métiers et des compétences requises.
Enfin, il est recommandé aux utilisateurs du CPF de consulter les avis et les évaluations des formations et des organismes de formation sur la plateforme Mon Compte Formation, afin de s’assurer de la qualité des formations proposées et de choisir un parcours adapté à leurs besoins.
Conclusion :
L’année 2022 a été dense et fructueuse pour le CPF, avec des avancées notables en termes de régulation, de certification et de lutte contre la fraude. En 2023, le CPF devra continuer à s’adapter aux enjeux du marché du travail et à accompagner les travailleurs français dans l’acquisition de nouvelles compétences.
Toutefois, l’avenir du CPF s’écrira également en fonction de la décision concernant la transformation éventuelle du dispositif en une formule payante. Beaucoup d’acteurs se détournent du CPF en prévision d’une telle modification, déjà annoncée par le gouvernement et souhaitée par la Cour des comptes. Ainsi, les prochains mois seront décisifs pour déterminer la direction que prendra le CPF et son impact sur la formation professionnelle en France.