La question de la formation professionnelle constitue un chantier européen porteur de forts enjeux politiques. Il concerne à la fois l’enseignement scolaire, l’enseignement et la formation professionnels, l’enseignement supérieur et la formation des adultes. Il s’applique à une large gamme de sujets qui vont de l’évolution des instruments européens de transparence et de certification à la mobilité en passant par la validation des acquis de l’expérience.
il s’agit d’investir dans des systèmes d’éducation, d’apprentissage et de formation professionnelle de qualité, ouvert à tous, et permettant une intégration et une mobilité sur le marché du travail
Dans le cadre de la Stratégie Europe 2020, les Lignes directrices pour l’emploi en date de 2015, établissent les principes directeurs qui doivent être mis en oeuvre par les États membres dans leurs politiques en matière d’éducation, de formation professionnelle dans le cadre d’un marché du travail évolutif et d’une économie numérique. Dans une économie ouverte et en mutation, il s’agit d’investir dans des systèmes d’éducation, d’apprentissage et de formation professionnelle de qualité, ouvert à tous, et permettant une intégration et une mobilité sur le marché du travail. Les personnes doivent pouvoir se former régulièrement non seulement pour améliorer leur compétitivité sur le marché du travail mais également pour être des citoyens bien informés et plus engagés. Une attention particulière doit être portée sur les compétences clé dont les compétences numériques et sur le développement des compétence transversale.
- Le guide des compétences transversales de l’agenda européen renouvelé dans le domaine de l’éducation et de la formation des adultes (AEFA)
- Qu’est ce qu’une compétence transversale ?
Le Skills Agenda pour l’Europe
Dans ce contexte, la Commission (DG emploi) a lancé en juin 2016, une initiative « une nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe » (Skills Agenda)
Ce nouveau rapport du Parlement européen présente une proposition de résolution sur une nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe. Cette proposition expose successivement :
- Comment développer des compétences pour la vie et des compétences pour l’emploi ;
- Le rôle de l’éducation dans la lutte contre le chômage, l’exclusion sociale et la pauvreté ;
- Stimuler les perspectives de formation tout au long de la vie ;
- Renforcer les liens entre éducation et emploi ;
- Le rôle clé de l’apprentissage non formel et informel ;
- Renforcer les compétences en matière numérique et entrepreneuriale et en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques ;
- Moderniser l’Education et la formation professionnelle et valoriser la formation par le travail ;
- Le rôle des enseignants et des formateurs ;
- Les défis et recommandations.
Rapport « une nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe »
Ce rapport qui invite les États membres à améliorer la qualité des compétences et leur adéquation aux besoins du marché du travail. Elle comprend les trois priorités suivantes :
- Améliorer la qualité et la pertinence de l’acquisition des compétences, qui a déjà abouti à une recommandation du 19 décembre 2016 relative à des parcours de renforcement des compétences : de
nouvelles perspectives pour les adultes ; - Renforcer la visibilité et la comparabilité des compétences et des qualifications qui s’est déjà traduit par la recommandation du 22 mai 2017 concernant le cadre européen des certifications pour l’apprentissage tout au
long de la vie, par le lancement d’un outil sur le profilage des compétences des ressortissants de pays tiers ; - Améliorer la veille stratégique sur les besoins de compétences, documentation et choix de carrière éclairés.
D’ici 2018 sont notamment prévus : une proposition visant à revoir les compétences clé (4e trimestre 2017), une éventuelle révision du cadre européen de référence pour l’assurance de la qualité (CERAQ) et du système européen de crédit d’apprentissages (ECVET) pour l’enseignement et la formation professionnels, une initiative en faveur des compétences et des emplois numériques (fin 2016), une proposition relative à la révision du cadre EUROPASS et une initiative concernant le suivi des diplômés.
Par ailleurs le rythme des travaux en cours s’accélère dont la promotion de toutes les possibilités d’apprentissage par le travail et sur le lieu de travail avec la validation de l’apprentissage non formel et informel, le soutien accru à la mobilité des apprenants et la poursuite des efforts de modernisation avec le soutien aux enseignants et aux formateurs. Cette priorité accordée par l’Union européenne aux thématiques de la formation professionnelle et de l’apprentissage tout au long de la vie, a été renforcée en 2017 à l’occasion de la publication de la proposition de Socle des droits sociaux le 26 avril 2017.
Cette proposition intègre une Recommandation de la Commission européenne et une proclamation institutionnelle composée de 20 principes, dont le premier principe consacre le droit de
« toute personne à une éducation, une formation et un apprentissage tout au long de la vie inclusifs et de qualité, afin de maintenir ou d’acquérir des compétences lui permettant de participer pleinement à la société et de gérer avec succès les transitions sur le marché du travail ».
Enfin, les recommandations adressées à la France dans le cadre de l’exercice du Semestre européen 2017, s’inscrivent dans la continuité des recommandations de l’exercice 2016 qui étaient centrées sur l’amélioration des systèmes de formation professionnelle et d’apprentissage. Elles s’attachent plus particulièrement à la formation des demandeurs d’emploi, des travailleurs peu qualifiés et des PME.
La promotion de la mobilité des jeunes à des fins de formation
Un ensemble d’initiatives menées au niveau européen et au niveau national visent à renforcer la mobilité européenne des apprentis.
La ministre du travail a adressé une lettre de mission à M. Jean Arthuis, ancien ministre et député européen, pour identifier les freins à la mobilité à partir des expérimentations menées et des propositions en cours de l’IGAS, dans l’objectif de porter à 15 000 le nombre d’apprentis mobiles d’ici 2022. Des propositions sont attendues en particulier sur l’adaptation du cadre juridique, des référentiels et des outils pédagogiques et sur la valorisation de la mobilité.
Extrait du PLF 2018 Formation professionnelle LES ORIENTATIONS, CRÉDITS ET LOIS DE FINANCES