A quelques semaines des élections présidentielles, le Medef fait part de ses propositions pour la France dans le domaine économique et social. L’objectif ? Réformer pour créer les conditions du développement des entreprises en France et donc de l’emploi. Zoom sur les actions préconisées en matière de formation des adultes par le Medef.
Pour le Medef, l’élection présidentielle est la période idéale pour les candidats de dire aux Français ce qu’ils comptent faire en faveur des entreprises. Quel environnement économique et social veulent-ils pour créer les conditions de leur développement ? Cela implique ainsi des réponses en matière de formation et de développement des compétences.
Fin 2021, des forums régionaux réunissant des chefs d’entreprises adhérents du Medef se sont tenus dans tous les territoires. Ils ont permis de faire remonter les attentes et les idées de chacun. Les 15 commissions thématiques du Medef et ses comités ou groupes de travail ont également apporté leurs contributions. Le document « Faire réussir la France : les propositions du mouvement des entreprises de France » en est la synthèse.
Et pour le Medef, le capital humain doit sans nul doute être au cœur des enjeux :
« Le développement des compétences sera le nerf de la guerre économique. Or, dans ce domaine, la France va souffrir de deux handicaps : une démographie qui s’essouffle et qui va tendre son marché du travail et un recul préoccupant du niveau scientifique. Dans une économie où l’innovation est indispensable, former des élèves, des étudiants et des salariés au monde de demain est un enjeu majeur ».
Les défis à relever selon le Medef
- Une nouvelle mondialisation qui implique de repenser la place de la France dans le monde et le cadre des échanges.
- Les transitions, numériques et climatiques, qui supposent des investissements massifs et de nombreux paris technologiques.
- Des investissements qui ne peuvent être financés que par des gains de compétitivité, c’est-à-dire la baisse de prélèvements obligatoires et la politique de l’offre.
- Produire en France : le déficit du commerce extérieur français depuis 30 ans en est le symbole absolu.
- La montée en compétences de l’ensemble de la population est indispensable dans l’économie de la connaissance.
Recentrer la stratégie et les financements de la formation professionnelle sur les enjeux de compétitivité et de compétences attendues
Parmi les nombreuses propositions du Medef, voici les principales sur le champ de la formation professionnelle :
- Elargir les recettes et optimiser l’allocation des fonds pour continuer à soutenir le développement de l’alternance.
- Créer une incitation fiscale (de type crédit d’impôt) pour les entreprises investissant dans la formation de leurs salariés au-delà de l’obligation légale.
- Mobiliser le compte personnel de formation (CPF) en priorité vers les compétences attendues sur le marché du travail. Il faut simplifier la codécision entre le salarié et l’employeur sur l’utilisation du CPF. l’objectif ? Orienter cette utilisation vers les formations répondant aux besoins des entreprises.
- Identifier et anticiper au niveau national et avec les observatoires des métiers de branches, les évolutions de l’emploi par secteur. Puis orienter les salariés en transition vers les secteurs en demande d’emplois. Les partenaires sociaux, les régions et Pôle emploi doivent mettre en œuvre cet accompagnement.
- Favoriser la mobilité intersectorielle des salariés sur les bassins de compétences locaux.
- Régionaliser Pôle emploi pour améliorer son efficacité dans le retour à l’emploi. Notamment en développant une logique de contractualisation par objectifs entre les directions régionales de Pôle emploi et leurs parties prenantes locales.
- Populariser et renforcer les aides financières proposées par Pôle emploi afin de permettre aux demandeurs d’emploi d’accéder à des emplois ou des formations éloignés de leur lieu de résidence.
- Réformer le financement de la formation des demandeurs d’emploi par le PIC. Financé par les entreprises à hauteur de 1,5 md€/an, le PIC finance des actions qui ne relèvent pas de la formation des salariés et doit donc être abondé exclusivement par le budget de l’État.
- Sécuriser le parcours professionnel des salariés en contrats courts en améliorant leur accès aux droits à la protection sociale, et en accompagnant leur mobilité professionnelle et géographique (meilleur accès à la formation pour un public mal connu des opérateurs du service public de l’emploi, ainsi qu’aux dispositifs d’aide à la mobilité géographique et au logement).
Parmi ces propositions, lesquelles vous semblent opportunes ?
Quelles actions pourraient découler de ces propositions de réforme ?
On attend vos idées en commentaire !