Regards sur l’éducation est une publication de l’OCDE. Elle permet de savoir où en sont les pays de l’OCDE en matière d’éducation et de formation tout au long de la vie. A bien y regarder, la France ne semble pas briller dans le domaine de la formation des adultes…
Dans ce rapport, les systèmes de formation sont examinés à la loupe afin de déterminer s’ils sont en mesure de fournir les compétences requises, et s’ils permettent un accès à la formation dans des conditions d’égalité. Les indicateurs mis en place par l’OCDE rendent compte des moyens humains et financiers mobilisés en faveur de l’éducation, du fonctionnement et de l’évolution des systèmes d’éducation et d’apprentissage, et du rendement des investissements consentis dans l’éducation.
Le capital humain en question
Dans son rapport “L’importance des compétences” (édition 2016), l’OCDE rappelle que :
“S’il est important de disposer d’un système d’éducation et de formation garantissant que les adultes développent les compétences nécessaires sur le marché du travail, il importe également que ce même marché permette aux travailleurs d’occuper un emploi adéquat dans lequel ils peuvent mettre pleinement à profit leur capital humain. Cette adéquation est primordiale si les pays/économies souhaitent tirer le meilleur parti de leurs investissements en capital humain et favoriser une croissance aussi solide que globale. Il s’agit également d’un résultat souhaitable pour les individus. L’inadéquation entre les compétences des travailleurs et les exigences de leur emploi a des implications économiques potentiellement significatives. Au niveau individuel, elle affecte la satisfaction professionnelle et la rémunération. Au niveau de l’entreprise, elle augmente le taux de rotation du personnel et peut grever la productivité. Au niveau macro-économique, elle augmente le chômage et affaiblit la croissance du PIB en gaspillant le capital humain et en diminuant la productivité.”
En France, 14 % d’adultes âgés de 25 à 34 ans ont un niveau de formation inférieur au 2e cycle du secondaire ce qui correspond à la moyenne de l’OCDE.
A noter : Les débouchés sur le marché du travail sont meilleurs pour les plus instruits : en moyenne, dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage des adultes dont le niveau de formation est inférieur au deuxième cycle de l’enseignement secondaire s’établit à 12,4 %, contre 4,9 % chez les diplômés de l’enseignement tertiaire.
Ainsi, l’élévation du niveau de formation accroît la probabilité de travailler.
Se former tout au long de la vie
L’apprentissage à l’âge adulte peut jouer un rôle important pour aider les individus à entretenir et à enrichir des compétences, et à acquérir de nouveaux savoirs et savoir-faire tout au long de leur vie.
Plusieurs questions se posent :
- Forme-t-on suffisamment en France ?
- Les publics les plus fragilisés sont-ils bénéficiaires des formations mises en place ?
- Quels organismes forment les adultes ?
Dans les pays qui ont participé à l’évaluation des compétences des adultes, administrée dans le cadre du Programme de l’OCDE pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC), 50 % des adultes participent à des activités formelles et/ou non formelles de formation chaque année. La France en compte 40 % bien loin derrière La Nouvelle-Zélande, la Finlande ou le Danemark qui flirtent avec les 70 %.
Ce sont les individus les plus instruits qui sont aussi plus susceptibles de participer à des activités de formation pour adultes, et ce quel que soit leur niveau de compétences.
En moyenne, dans les pays et entités infranationales de l’OCDE à l’étude, les diplômés de l’enseignement tertiaire sont 2,7 fois plus susceptibles de participer à des activités de formation que les adultes dont le niveau de formation est inférieur au 2e cycle de l’enseignement secondaire.
Pour se renseigner sur les formations pour adultes, les Français sont un peu plus de 50 % à le faire en ligne (contre 70 % de moyenne pour l’OCDE). Arrivent ensuite l’employeur (40 %) puis un établissement de formation (- de 20 %).
Quel investissement consenti au niveau national ?
L’investissement national total – consenti par les individus, les pouvoirs publics et les entreprises – peut s’évaluer en fonction du nombre d’heures de formation non formelle par adulte et par an. Cet investissement représente 54 h par adulte, en moyenne, dans les pays de l’OCDE et moins de la moitié pour la France.
On entend par formation non formelle, des cours privés, libres ou dispensés à distance, des séminaires ou des ateliers, ou encore des formations structurées en rapport avec une activité professionnelle organisées sur le lieu de travail.
En France, 30 % de ces formations non formelles sont assurés par les employeurs.