Isabelle Gentilhomme vous éclaire sur le futur Opco Afdas suite à l’accord constitutif signé le 3 décembre dernier. Quels sont les objectifs et l’ambition de cet Opco ?
Isabelle Gentilhomme, Déléguée générale du Syndicat national du théâtre privé (SNDTP), et Vice-présidente de l’Afdas, s’est prêtée au jeu des questions/réponses sur la constitution de l’Opérateur de Compétences Afdas, et de sa mise en œuvre en 2019.
Qui a signé l’accord constitutif aboutissant à la création de l’Opco Afdas ?
Ce sont 57 organisations professionnelles patronales et 21 organisations syndicales (fédérations et syndicats autonomes) qui ont signé l’accord constitutif du nouvel opérateur de compétences dans le champ de la culture, des industries créatives, des médias, de la communication, du sport, des loisirs et du divertissement.
Cet accord du 3 décembre 2018 est le fruit d’un travail d’écoute, de négociation et d’un dialogue constructif sur la cohérence des filières respectives. L’Afdas a rencontré chaque branche ayant souhaité faire partie du futur Opco. L’objectif était de présenter ce que fait l’Afdas actuellement, et ce que le futur Opco pourrait faire à l’avenir. C’est ainsi que 3 nouvelles branches ont valablement ratifié l’accord : les agences de mannequins, les casinos et le sport.
L’accord est actuellement en cours de dépôt.
Quels sont les éléments fondateurs de cet accord constitutif ?
Quatre éléments forment l’ADN qui unit l’ensemble des branches de l’Opco :
- Un même rapport au public;
- Un fonctionnement par économie de projet ;
- Des métiers atypiques par leur rythme d’activités et des enjeux communs de pérennisation de l’emploi ;
- Une diversité́ de structures de branches et de tailles d’acteurs au sein d’un même secteur.
Le futur Opco n’est pas un agrégat de différentes branches qui n’ont rien à voir ensemble, mais ce sont au contraire des branches qui ont en commun ces différents éléments constitutifs. On a une cohérence de champ qui fait notre force.
Quelle est l’ambition de l’Opco Afdas ?
Avec la constitution de l’Opco, nous avons l’ambition de faire aussi bien que ce que nous faisions… et encore mieux, avec une réforme qui change la formation professionnelle en profondeur. Nous souhaitons être à l’écoute des entreprises et des salariés, de pouvoir tenir compte des spécificités de nos différents métiers et surtout à la spécificité de l’emploi (forte discontinuité de l’emploi pour une partie de nos salariés), dans une logique de sécurisation des parcours professionnels.
Nous avons une vraie capacité en interne pour répondre aux besoins des entreprises et des salariés.
Quels sont les objectifs 2019 pour l’Opco Afdas ?
Offrir une cohérence renforcée est le maître mot pour 2019 ! Dans le cadre de l’architecture de notre futur Opco, nous avons décidé de fonctionner par grands pôles qui vont regrouper plusieurs branches. Certaines branches pourront aussi se retrouver dans différents pôles en fonction des spécificités de ces pôles. L’idée est de faire travailler tout le monde ensemble.
Avec la réforme, on a un retour des décisions qui doivent être prises dans le cadre des branches professionnelles, et des orientations qui vont être données par les branches au travers de leur CPNE (commission paritaire national de l’emploi). Il faut savoir qu’à l’Afdas, nous faisions déjà un travail important dans le cadre de plateformes inter-CPNE ce qui nous permettait déjà de travailler dans une logique intersectorielle.
La logique intersectorielle est essentielle car il existe de nombreuses mobilités entre les différents champs professionnels.
Quels sont vos chantiers prioritaires pour le 1er trimestre 2019 ?
- Revoir les accords conventionnels de branches.
- Mettre en place les différentes obligations qui vont s’imposer à nous dans le cadre de cette réforme. Cela va se concrétiser par la définition des coûts Apprentis et par notre capacité à développer l’alternance, etc.
- Continuer à assurer un service de proximité. Le CEP est notamment conservé en 2019.
- Innover pour accompagner les entreprises qui ne se sont pas encore emparées de la transition numérique.
Et concernant le CPF ?
Le CPF est notre grand regret, notamment le CPF de transition ! Pour des publics spécifiques – typiquement pour les intermittents du spectacle – il va être extrêmement compliqué de ne pas pouvoir les gérer au sein de notre Opco. Jusqu’à présent nous gérions également les congés individuels de formation des intermittents du spectacle, et tout ce qui relevait de la reconversion ou des transitions dans l’emploi. Le fait de renvoyer à un niveau interprofessionnel sans tenir compte de spécificité Métier, est un vrai regret pour l’Afdas de ne pas réussi à obtenir a minima pour les intermittents la gestion de telles transitions au sein du futur Opco.
Pour nous, les modalités d’acquisition des droits du CPF sont à revoir.
Un mot de conclusion ?
L’Afdas a une vraie capacité en interne à répondre aux besoins de nos entreprises et de leurs salariés. Je crois que l’on a tous les atouts pour réussir à avoir un Opco compétent, innovant, et dynamique !
Crédit Photo : Grégoire Korganow/Afdas.