L’accord constitutif du 21 décembre 2018 a abouti à la création de l’Opérateur de compétences du secteur financier et du conseil aux entreprises. Il prend pour nom provisoire « Atlas », et a pour objectif dès aujourd’hui de relever le défi des compétences lié à la réforme professionnelle en cours.
Alexis Meyer, Directeur des Affaires sociales de la FFA, Fédération française de l’assurance, a accepté de répondre à nos questions sur la création de l’Opco Atlas, dont la signature résume l’ambition de l’Opco : « soutenir les compétences » tel le géant Atlas soutenant la voûte céleste pour l’éternité !
Qui a signé l’accord constitutif aboutissant à la création de l’Opco du monde financier ?
Après plusieurs mois de discussions et d’échanges, ce sont 16 fédérations d’employeurs représentant une douzaine de branches professionnelles qui ont signé l’accord constitutif de l’Opco Atlas. Il s’agit de l’Opco du secteur financier et du conseil aux entreprises.
Les signataires sont :
- Pour les branches de l’assistance et de l’assurance : la Fédération française de l’assurance (FFA) et le Syndicat national des sociétés d’assistance (SNSA).
- Pour les intermédiaires financiers : la Fédération nationale des syndicats d’agents généraux d’assurances (Agéa), la Chambre syndicale des courtiers d’assurances (CSCA) et Planète Courtier.
- Pour les bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs-conseils et sociétés de conseils ainsi que les géomètres-experts et économistes de la construction : la fédération Syntec, le Cinov, l’Union Nationale des Economistes de la Construction (UNTEC), l’Union Nationale des Géomètres Experts (UNGE).
- Pour la branche des cabinets d’experts-comptables et de commissaires aux comptes : l’Institut Français des Experts-Comptables et des Commissaires aux comptes (IFEC) et le Syndicat des Experts-Comptables et des Commissaires aux comptes (ECF).
- Pour les branches des activités de marchés financiers et du secteur bancaire : l’Association Française des Banques (AFB), la fédération Banque Populaire, la fédération Caisse d’Epargne, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), l’Association Française des Marchés Financiers (AMAFI) auxquelles devraient bientôt se greffer la Banque de France et l’Association Française des Sociétés Financières (ASF)
Notre seul regret : le Crédit Agricole n’a pas rejoint notre Opco, souhaitant rester en dehors de la sphère financière, et se positionnant dans le domaine de l’agriculture comme avant la réforme.
Nous sommes, en revanche, très heureux de voir le secteur bancaire mutualiste rejoindre l’Opco.
Quels sont les éléments fondateurs de cet accord constitutif ?
Pour créer cet Opco, nous nous sommes appuyés sur le rapport de MM. Jean-Marie Marx et René Bagorski dont les recommandations ont inspiré les éléments fondateurs de notre projet :
- Une cohérence sectorielle forte en rapprochant le secteur financier (banques, assurances) avec celui du conseil aux entreprises, et ce pour le bénéfice tant des entreprises que des salariés ;
- Une proximité maximale des métiers, des types d’emplois et des compétences ;
- Des problématiques RH et sociales communes avec, en particulier, un fort impact de la transformation numérique, avec des enjeux de transformation, de reconversion, de renouvellement des compétences mais aussi une proportion importante de cadres (supérieure à 50 %), une mobilité forte professionnelle entre les différents secteurs.
- La mutualisation d’outils (réseau de proximité, certification, etc…) pour des actions transverses en faveur de l’apprentissage et des TPE-PME notamment.
A quoi correspondent les 5 sections paritaires professionnelles créées ?
Pour respecter les particularismes, nous avons créé 4 SPP (sections paritaires professionnelles : audit ; assurance et assistance, intermédiaire financier ; expertise comptable) ainsi qu’une filière d’activité pour le secteur bancaire.
Nous travaillons actuellement avec les partenaires sociaux sur l’organisation précise de chaque SPP ainsi que des commissions des Commissions transverses paritaires thématiques (apprentissage, proximité, évolution des métiers à l’ère du digital, etc.).
Quels sont les objectifs 2019 pour l’Opco ?
Notre objectif prioritaire est de réussir la montée en puissance tout au long de l’année 2019, qui est une année de transition cruciale, tant pour la mise en place des nouveaux Opco que pour la mise en œuvre de la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle.
Nous sommes dès à présent en phase de préfiguration et en train de constituer la nouvelle équipe, en s’appuyant sur les compétences des deux OPCA existants, Opcabaia et Fafiec. Il faut s’accorder sur de nombreux sujets : RH, financier, juridique, communication, offre de services, etc. De plus, la création de l’Opco avec ses nouvelles missions implique également de monter en compétences, par exemple sur les métiers des économistes de la construction ou de l’expertise comptable, qui rejoignent l’Opco et qui n’étaient pas dans le périmètre des deux anciens Opca.
Le conseil aux salariés, aux entreprises et aux branches sera au centre des missions de l’Opco. Il faut que chacun s’adapte, renforce ses compétences pour répondre à cet objectif. Comme Muriel Pénicaud, ministre du Travail le répète régulièrement « il faut remettre au centre du dispositif les salariés, les entreprises, les branches ».
Par ailleurs, nous attendons tous les décrets relatifs aux Opco et à la réforme de la formation professionnelle pour répondre de façon efficiente aux problématiques de terrain. Nous sommes aussi dans l’attente d’éclaircissements sur France Compétences, ou sur la mise en place des nouveaux flux financiers relatifs à la formation.
Pour conclure, comment pourriez-vous résumer l’ambition de l’Opco Atlas ?
Nous avons choisi comme signature au nom Atlas (dont la dimension mythologique n’échappe à personne !) : « soutenir les compétences ». Avec la création de l’Opco Atlas, nous voulons l’outil le plus efficace possible, au service des salariés, des entreprises et des branches. Relever le défi des compétences dans un contexte de réformes sera notre challenge pour 2019 ! La transformation de nos métiers, particulièrement concernés par les mutations technologiques et l’accélération de la révolution digitale, sera au cœur de notre réussite, et l’Opco est un outil à créer pour atteindre cet objectif.
Propos recueillis le 17/01/2019.