Dans son rapport « Getting Skills Right: Future-Ready Adult Learning Systems » l’OCDE met en lumière la nécessité de développer la formation des adultes dans les années à venir.
Le monde du travail change. Il ne cesse de se transformer. Mais comment y faire face et s’y préparer ? Le rapport « Getting Skills Right: Future-Ready Adult Learning Systems » de l’OCDE fait un constat alarmant. Les nouvelles technologies, la mondialisation et le vieillissement de la population vont faire évoluer la quantité et la qualité des emplois, ainsi que les compétences requises pour les exercer. Pour relever un tel défi, il sera essentiel de développer la formation des adultes. Pourtant, aujourd’hui peu d’adultes continuent de se former. Pire encore ceux qui sont le plus susceptibles de voir leurs métiers évolués suivent peu de formation.
Qui se forment aujourd’hui ?
Chaque année, deux adultes sur cinq seulement suivent une formation. Les analyses les plus récentes menées par l’OCDE donnent à penser que près d’un emploi sur sept risque d’être totalement automatisé, près de 30% des emplois pourraient subir des transformations. Toutefois, les personnes qui occupent les emplois les plus menacés se forment moins (40 %) que les travailleurs qui exercent un emploi peu menacé (59 %).
Source : OCDE.
La recherche d’adéquation entre les métiers et les compétences
Les adultes les plus défavorisés sont ceux qui sont le moins susceptibles de se former : les adultes peu qualifiés ont trois fois moins de chances de participer à une formation que les adultes hautement qualifiés (soit une probabilité de 20 % contre 58 %). D’autres groupes de population sont aussi désavantagés à cet égard, parmi lesquels les personnes plus âgées, les travailleurs à bas salaire, les travailleurs temporaires et les chômeurs.
Zoom sur la situation de la France en matière de formation professionnelle
Dans le cadre de ce rapport, l’OCDE a publié une note spécifique à la France.
En France, ce sont le vieillissement de la population et l’automatisation grandissante qui devraient engendrer des tensions dans le système de formation. Près de 49 % des employés ont un risque d’automatisation considérable de leurs postes de travail.
L’OCDE estime que seuls 32 % des Français se forment contre une moyenne de 41 % pour l’ensemble de l’OCDE. Le taux de participation est 2 fois plus faible pour les adultes peu qualifiés (15 %) et les séniors (13 %) ainsi que pour les demandeurs d’emploi de longue durée (16 %). Et quand ils sont formés, ils sont 49 % à trouver leur formation très utile à leur emploi.
Toutefois, l’OCDE fait ressortir quelques points forts du système de formation en France :
- La formation en situation de travail est plus fréquente ;
- La France est l’un des pays les plus performants en termes d’adéquation entre formation professionnelle et besoin en compétences ;
- Seuls 29 % des employeurs en France déclarent avoir des difficultés de recrutement.
Source : OCDE
Comment faire face à cet enjeu de formation pour les adultes ?
Ainsi, l’OCDE fait part de pistes de réflexion et d’action :
- Optimiser la couverture et l’inclusivité en mettant en avant les avantages de la formation des adultes et en proposant un soutien ciblé sur les adultes peu qualifiés, les chômeurs, les immigrés et les personnes plus âgées.
- Aligner plus étroitement les contenus de formation sur les besoins du marché du travail, et élaborer des programmes ciblés sur les adultes dont les compétences devraient devenir obsolètes à l’avenir.
- Améliorer la qualité et l’efficacité de la formation. Cela peut passer, par exemple, par la mise en place de labels de qualité afin d’aider les individus et les entreprises à faire des choix éclairés quant aux investissements à réaliser dans la formation.
- Assurer un financement public adapté et inciter les employeurs à contribuer avec des prélèvements destinés à financer la formation et des incitations fiscales, et encourager les individus à suivre une formation au moyen de subventions et de congés de formation rémunérés.
La réforme de la formation professionnelle qui se déploie depuis le début 2019 en France saura t’elle faire face à ces enjeux ? La monétisation du CPF va-t-elle réellement permettre à chacun de se former selon ses aspirations d’évolution professionnelle ?
Qu’en pensez-vous ?
Lire l’intégralité du rapport : « Getting Skills Right: Future-Ready Adult Learning Systems »
Lire la note sur la France :
http://www.oecd.org/france/Future-ready-adult-learning-2019-France.pdf