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Traduction instantanée d’Apple : pourquoi apprendre une langue reste essentiel pour les actifs

Arnaud Portanelli 2025

Mercredi soir, l’émission Le téléphone sonne sur France Inter s’est penchée sur une question qui dépasse la simple innovation technologique : faut-il encore apprendre une langue étrangère à l’heure de la traduction instantanée ?

Avec l’arrivée, dès décembre, d’une fonctionnalité permettant aux AirPods d’Apple de traduire en direct les conversations entre deux interlocuteurs, la promesse semble séduisante : parler à n’importe qui, dans n’importe quelle langue, sans effort.

Autour de la table, l’animatrice Claire Servajean recevait notamment Marion Carré (Ask Mona), Valérie Zenatti (autrice et traductrice) et Arnaud Portanelli, cofondateur de Lingueo et du certificat de langue LILATE, reconnu par France Compétences. Ce dernier a rappelé que la langue ne se résume pas à un outil de communication.

L’apprentissage des langues, une compétence culturelle et stratégique

« Apprendre une langue, ce n’est pas traduire des mots. C’est adopter une manière de penser, une culture, une sensibilité. Et ça, aucune intelligence artificielle ne le remplacera », a expliqué Arnaud Portanelli au micro de France Inter.

La technologie peut faciliter les échanges, mais elle ne permet pas de créer du lien humain ni de comprendre les subtilités culturelles d’un interlocuteur.
Et surtout, dans le monde professionnel, la compétence linguistique demeure un levier de compétitivité et d’employabilité.

Le CPF, levier majeur pour la formation linguistique

Depuis plus de quinze ans, Lingueo accompagne les salariés et les demandeurs d’emploi via le Compte Personnel de Formation (CPF).
Ce dispositif permet à chaque actif de financer tout ou partie de sa montée en compétences linguistiques, notamment par des formations certifiées par le LILATE, un test de langue oral, contextualisé et centré sur les usages réels en entreprise.

« Les personnes qui mobilisent leur CPF pour apprendre une langue ont compris l’intérêt humain et stratégique de cette compétence : parler avec ses clients, négocier, ouvrir des marchés », souligne Arnaud Portanelli.

Loin d’être un luxe, la maîtrise des langues étrangères est devenue un atout concurrentiel dans un environnement économique où les échanges internationaux s’intensifient.

L’intelligence artificielle au service du positionnement linguistique

Arnaud Portanelli en 2025 au micro de France Inter

Lingueo s’est aussi imposé comme un acteur innovant dans l’intégration de l’IA au service de la formation. Sans remplacer les enseignants, l’entreprise a conçu des outils capables de mesurer avec précision le niveau linguistique d’un salarié avant le début d’un parcours de formation.

C’est l’objectif du FlashLevel, un test de positionnement linguistique automatisé par intelligence artificielle.
En une trentaine de minutes, l’outil évalue les compétences linguistiques selon le cadre européen (CECRL) et propose un plan de progression personnalisé.
Le FlashLevel sera intégré à la plateforme du LILATE à la fin de l’année, à destination des entreprises et des organismes de formation partenaires.

« L’IA n’est pas là pour remplacer l’humain, mais pour lui faire gagner du temps », résume Arnaud Portanelli.
« Chez Lingueo, elle est présente à tous les étages, sauf dans l’apprentissage lui-même. La relation pédagogique reste au cœur de la progression. »

Entre prouesse technologique et illusion de facilité

Si la traduction instantanée d’Apple fascine, elle pose une question plus large : celle de la dépendance à la technologie.
« On entre dans une ère de la paresse intellectuelle, alimentée par le fantasme de pouvoir tout faire sans effort », estime Portanelli.
Pour lui, croire qu’on peut “parler” toutes les langues grâce à un outil revient à confondre communication et compréhension.

Il rappelle d’ailleurs que la plupart des pays exigent un niveau minimal de compétence linguistique pour l’obtention de la nationalité, preuve que maîtriser une langue reste un marqueur d’intégration et d’intelligence culturelle.

Une révolution technologique, mais pas une révolution humaine

L’intelligence artificielle bouleverse les pratiques d’apprentissage et les modes de communication.
Mais pour Arnaud Portanelli, elle ne change pas la nature même du langage :
« Une langue, c’est une émotion, un rapport à l’autre, une façon de penser. La technologie, aussi brillante soit-elle, ne remplacera jamais cela. »

Alors que la traduction automatique se perfectionne, l’enjeu n’est pas de renoncer à apprendre, mais de réaffirmer la valeur de l’effort, de la nuance et de la rencontre humaine.

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