Le 14 mai 2025 marque une étape décisive dans la lutte contre les fraudes aux aides publiques, avec l’examen par l’Assemblée nationale du texte issu de la commission mixte paritaire (CMP) sur la proposition de loi portée par le député Thomas Cazenave. Ce texte, adopté en CMP le 6 mai, vise à renforcer les dispositifs de contrôle et de sanction pour protéger l’intégrité des aides publiques, notamment dans le domaine de la formation professionnelle.
📜 Un processus législatif en voie d’achèvement
Déposée le 15 octobre 2024, la proposition de loi a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 27 janvier 2025, puis par le Sénat le 2 avril 2025. La commission mixte paritaire, réunie le 6 mai, a permis de concilier les positions des deux chambres, aboutissant à un texte commun qui sera examiné par l’Assemblée nationale le 14 mai, puis par le Sénat le 21 mai 2025.

🔍 Les principales mesures du texte
Le texte adopté en CMP introduit plusieurs dispositions clés pour lutter contre les fraudes aux aides publiques :
- Suspension des aides en cas de suspicion de fraude : les administrations pourront suspendre temporairement le versement d’une aide publique dès lors qu’il existe des indices sérieux de fraude. Cette suspension pourra être renouvelée si nécessaire.
- Renforcement des échanges d’informations entre administrations : le secret professionnel sera levé dans certains cas pour permettre une meilleure coordination entre les services de l’État, facilitant ainsi la détection des fraudes.
- Lutte contre les fraudes à la rénovation énergétique : le texte prévoit des sanctions renforcées pour les professionnels ne respectant pas les obligations liées aux travaux de rénovation énergétique, notamment en matière de certification et de démarchage.
- Protection des consommateurs : l’interdiction du démarchage téléphonique pour les travaux d’adaptation du logement au handicap et à la vieillesse est étendue aux sollicitations par SMS, réseaux sociaux et courriels.
🔍 Analyse approfondie : des mesures ciblées pour assainir le secteur de la formation
Le texte élaboré par la Commission mixte paritaire, en cours d’examen à l’Assemblée nationale ce 14 mai 2025, introduit des dispositions significatives pour renforcer l’intégrité du secteur de la formation professionnelle. Parmi les mesures phares, l’article 3 bis AC prévoit le refus d’enregistrement des centres de formation d’apprentis (CFA) ne disposant pas de locaux physiques, visant à encadrer les établissements 100 % digitaux et à prévenir les fraudes potentielles liées à l’absence de structure tangible.
En outre, l’article 3 bis AD renforce les obligations des organismes de formation en matière de transparence et de qualité, en imposant des critères stricts pour l’accès aux financements publics. Ces dispositions visent à éliminer les acteurs malveillants et à valoriser les professionnels engagés dans une démarche de qualité.
Par ailleurs, l’article 11 étend les compétences de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) pour contrôler les entités réalisant des missions de service public dans les domaines du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
Ces mesures, en renforçant les contrôles et en instaurant des critères plus rigoureux, visent à assainir le secteur de la formation professionnelle, à protéger les bénéficiaires des aides publiques et à garantir une utilisation efficiente des fonds publics.
🎯 Un impact positif pour le secteur de la formation
Le secteur de la formation professionnelle, et en particulier le dispositif du Compte Personnel de Formation (CPF), a été la cible de nombreuses fraudes ces dernières années. Les mesures prévues par la proposition de loi permettront de :
- Assainir le marché : en renforçant les contrôles et les sanctions, les acteurs malveillants seront écartés, laissant place aux organismes de formation sérieux et compétents.
- Renforcer la confiance des bénéficiaires : les usagers du CPF pourront s’engager dans des formations en toute sécurité, sachant que les dispositifs de contrôle sont renforcés.
- Valoriser les professionnels engagés : les organismes de formation respectant les règles et offrant des prestations de qualité seront mis en avant, contribuant à l’amélioration globale du secteur.
🔄 Prochaines étapes
Après l’examen du texte par l’Assemblée nationale le 14 mai, le Sénat se prononcera le 21 mai 2025. Une fois adopté définitivement, le texte sera promulgué et les mesures entreront progressivement en vigueur, renforçant ainsi la lutte contre les fraudes aux aides publiques.
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