Le permis de conduire B est souvent considéré comme un passage obligé pour progresser professionnellement. Pour aider les salariés à financer cette dépense souvent élevée, le Compte personnel de formation (CPF) a été mis en place. Il permet à chaque travailleur de cumuler des fonds, pour financer des formations diverses, dont le permis de conduire qui est très rapidement devenu la première utilisation du CPF, dans la limite de 5000€ à 8000€. Cependant, certaines auto-écoles profitent de cette aide pour augmenter abusivement leurs tarifs. Nous allons tenter aujourd’hui de vous expliquer ce phénomène et de vous apporter des éléments de compréhension.
Adrian de San Isidoro, journaliste de 60 Millions de Consommateurs, a révèlé il y a quelques jours des pratiques contestables de certaines auto-écoles qui profitent du CPF de leurs élèves pour augmenter les prix. Il cite l’exemple d’une auto-école qui facture 1400€ pour les 20 heures de conduite nécessaires pour passer le permis B aux élèves payant de leur poche, mais 1920€ pour ceux utilisant leur compte CPF, soit plus de 500 euros supplémentaires. Il en est de même pour un autre réseau d’auto-écoles qui facture 1499€ pour ses élèves bénéficiant du CPF, contre 1049€ pour les autres.
Cependant, ces explications ne convainquent pas Laurent Durain, directeur de la formation professionnelle et des compétences de la Caisse des Dépôts, qui assure qu’il n’y a “aucun surcoût entre un forfait CPF et toute autre formule”. Il souligne toutefois que si une auto-école souhaite différencier ses prix, elle en a le droit.
60 Millions de Consommateurs rappelle que les forfaits incluant le code et 20 heures de conduite coûtent en moyenne entre 1000 et 1400 euros et conseille aux élèves de faire jouer la concurrence, les offres étant particulièrement nombreuses dans ce domaine.
Il est donc important de rester vigilant et de comparer les offres. Il est également recommandé de vérifier les tarifs pratiqués pour les élèves payant de leur poche et pour ceux utilisant leur CPF avant de choisir une auto-école. Les consommateurs ont également la possibilité de se plaindre auprès des autorités compétentes en cas de pratiques abusives ou trompeuses. Il est donc important de faire preuve de prudence et de vigilance lors de l’utilisation de son CPF pour financer son permis de conduire, afin de s’assurer d’obtenir une formation de qualité à un prix juste.
50% plus cher avec son CPF
Financement du permis de conduire par le compte personnel de formation
− 29 décembre 2022. − M. Hervé Maurey attire l’attention de M. le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion sur les prix pratiqués par certaines auto-écoles spécifiquement pour le permis de conduire financé par le compte personnel de formation (CPF). L’association « 60 millions de consommateurs » attire l’attention sur les prix plus élevés pratiqués par certaines auto-écoles lorsque le permis de conduire est financé par le CPF. Elle relève ainsi que des auto-écoles indépendantes et des réseaux d’auto-écoles prévoient des tarifs majorés parfois de 50 % (1 500 € contre 1 000 €) lorsque le client opte pour ce mode de financement.
Certains professionnels justifieraient cette majoration par le mode de facturation dans le cadre du CPF – à la séance de conduite effectuée – contre une tarification au forfait appliquée aux autres clients. Ainsi, les séances non réalisées sont facturées à ces derniers quand ça ne peut pas être le cas pour un client qui utilise le CPF, rappelant ainsi que les auto-écoles facturent à leurs clients des prestations non effectuées. Aussi, il souhaiterait savoir s’il est en mesure de quantifier l’ampleur de cette pratique et s’il compte l’encadrer.
Source : Senat
Plutôt que de combattre, tentons de comprendre cette pratique
Il est important de comprendre les raisons qui peuvent expliquer les différences de prix entre les forfaits pour les élèves payant de leur poche et ceux utilisant leur Compte Personnel de Formation (CPF). La trésorerie n’arrive généralement au prestataire de service qu’à la fin de la formation, contrairement à ce que peut penser l’utilisateur. Cela signifie que les auto-écoles doivent avancer les coûts liés à la formation avant d’être remboursées par les organismes gestionnaires du CPF. Cela peut entraîner des problèmes de trésorerie pour les auto-écoles, qui peuvent être amenées à augmenter les prix pour les élèves utilisant leur CPF afin de compenser ces coûts avancés.
Il est également possible que les auto-écoles aient des coûts supplémentaires liés à la gestion des dossiers CPF, comme la gestion administrative et les démarches pour obtenir le remboursement. Ces coûts supplémentaires peuvent également entraîner une augmentation des prix pour les élèves utilisant leur CPF. Il est donc important de comprendre que les différences de prix entre les forfaits pour les élèves payant de leur poche et ceux utilisant leur CPF peuvent être justifiées par des coûts supplémentaires liés à la gestion de ces dossiers.
Le cofondateur d’un réseau d’auto-écoles justifie ces différences de prix en évoquant le coût administratif de suivi des dossiers CPF, ainsi que le fait que certains élèves ne passent pas l’intégralité des heures de cours de conduite proposées dans le forfait. Il souligne également que les élèves bénéficiant du CPF ne règlent que les séances effectuées, et non l’intégralité comme les élèves “standard”.
Une solution simple pour mettre fin à ces pratique : Les règles du CPF doivent changer en faveur du prestataire.
La solution pour éviter les différences de prix injustifiées entre les forfaits pour les élèves payant de leur poche et ceux utilisant leur Compte Personnel de Formation (CPF) serait de payer les prestataires de formation à 100% en amont, que la formation soit réalisée ou non. Cela permettrait aux auto-écoles de ne pas avoir à avancer les coûts liés à la formation et de ne pas être contraints d’augmenter les prix pour les élèves utilisant leur CPF afin de compenser ces coûts avancés.
De plus, cette solution garantirait que les élèves ne paient pas des tarifs plus élevés simplement parce qu’ils utilisent leur CPF pour financer leur formation. Il n’y aurait plus de différence de prix compréhensible entre les forfaits pour les élèves payant de leur poche et ceux utilisant leur CPF. Cela contribuerait à éviter les abus potentielles (CF plus haut 50% d’augmentation), et garantirait que les élèves bénéficient d’une formation de qualité à un prix juste.
Le CPF a pour objectif d’aider les salariés à financer des formations pour évoluer professionnellement, et non pas de permettre aux auto-écoles de gonfler leurs prix. Il est donc essentiel que les prestataires de formation soient rémunérés de manière juste et transparente, indépendamment de la source de financement utilisée par l’élève.
Le permis est-t’il toujours indiqué sur les offres d’emploi des actifs d’île de France ?
Plutôt que de réfléchir à donner son CPF à son enfant pour qu’il passe le permis de conduire, ne devrait-on pas se demander si le permis permet encore d’obtenir un emploi en IDF.
Question qui serait légitime de se poser d’autant que selon les données de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), la distance moyenne parcourue par les Français pour se rendre au travail est de 14,7 km en voiture et de 7,2 km en transports en commun.
Dans le cadre environnemental que nous connaissons tous, ne serait-ce pas plus logique d’utiliser des fonds publics pour aider les citoyens à moins polluer ? Nous pourrions envisager que le permis ne soit plus éligible pour les habitants des grandes métropoles à minima Paris et sa banlieue qui regroupe 1 habitant sur 5.
L’argent qui serait alors économisé pourrait être consacré à l’aide à l’achat de véhicules non polluants et sans permis. Que ce soit des vélos ou mêmes des voitures comme La Citroën AMI qui atteint une vitesse maximale de 45 km/h et peut effectuer sans recharge plus de 70 KM.
Conclusion :
En conclusion, comprendre les raisons qui peuvent expliquer les différences de prix entre les forfaits pour les élèves payant de leur poche et ceux utilisant leur Compte Personnel de Formation (CPF) est crucial. Assurer que les prestataires de formation soient rémunérés de manière juste et transparente, indépendamment de la source de financement utilisée par l’élève est primordial. Il est également essentiel de se poser la question de l’utilité de se déplacer en voiture dans les grandes villes, comme l’Ile-de-France, où les alternatives de transport en commun sont nombreuses et efficaces. Il est intéressant de se demander pourquoi le permis de voiture est éligible au financement par le CPF alors que d’autres types de permis, comme celui pour les motos, ne le sont pas. Cela soulève la question de l’adéquation entre les formations financées par le CPF et les besoins professionnels réels.
Il est important de noter que le gouvernement vient de décider de faire payer une partie de la formation en amont. Cette décision pose de nouvelles questions telles que : où ces fonds seront-ils payés, à l’organisme de formation ou à la Caisse des Dépôts? Est-ce que les actifs qui abandonnent leur formation perdront-ils ces fonds? Y aura-t-il des pénalités financières pour les actifs qui suivent une formation? Le CPF va mélanger argent personnel et argent public, il est donc temps de se pencher sur ces problèmes pour s’assurer que les actifs bénéficient d’une formation de qualité à un coût juste et que les fonds publics soient utilisés de manière efficace.
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