Alerte chiffres – Suite à notre article d’hier sur les financement de la formation. Profitons de l’étude de la DARES pour faire un focus sur le financement des formations par les utilisateurs du CPF. Selon une étude publiée le 5 juin 2025 par la Dares, 84 % des utilisateurs du CPF finançaient, en 2022, l’intégralité du coût pédagogique de leur formation uniquement grâce à leur cagnotte. Un chiffre intéressant… mais à manier avec précaution.
📅 Des données d’avant réforme
L’étude, très complète, analyse les pratiques de financement des bénéficiaires du CPF inscrits à une formation en septembre 2022, soit près de deux ans avant l’instauration du ticket modérateur obligatoire (mai 2024). Il est donc essentiel de lire ces chiffres à la lumière de l’évolution réglementaire.
Depuis mai 2024, tout titulaire du CPF doit s’acquitter d’une participation financière, sauf exceptions. L’objectif affiché ? Responsabiliser davantage les utilisateurs, lutter contre les fraudes et orienter les achats vers des formations à forte valeur ajoutée professionnelle.
💶 Une autonomie d’achat encore très marquée
À la date de l’enquête, l’achat direct via la plateforme Mon Compte Formation représentait une modalité bien ancrée :
- 84 % des usagers couvraient l’intégralité du coût pédagogique via leur CPF,
- 12 % participaient en partie, souvent pour des montants inférieurs à 250 €,
- 4 % bénéficiaient d’un financement complémentaire externe (France Travail, employeurs, Opco…).
La Dares note aussi que 1 bénéficiaire sur 6 attendait sciemment d’accumuler davantage de droits avant de s’inscrire. En parallèle, 25 % choisissaient leur organisme en fonction du prix.
🔁 Une photographie à actualiser rapidement
Mais ces chiffres, aussi intéressants soient-ils, appartiennent déjà au passé. Ils illustrent un modèle dans lequel le 100 % CPF restait la norme. Ce modèle est aujourd’hui en pleine transformation.
D’ici la fin juin, plusieurs annonces sont attendues sur les nouvelles modalités d’abondement, les possibilités techniques offertes aux entreprises, et les perspectives de coconstruction CPF. Les lignes bougent, dans le bon sens, et des solutions plus fluides pour le cofinancement formation-employeur sont en préparation.
🧭 Vers un CPF mieux orienté ?
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la Dares publie des données sur les usages du CPF. Une précédente enquête en 2023 soulignait déjà que :
- 75 % des bénéficiaires étaient à l’initiative de leur inscription,
- 8 formations sur 10 poursuivaient un objectif professionnel (montée en compétence, reconversion…),
- 86 % étaient prêts à recommander leur formation.
Autrement dit, les Français savent pourquoi ils se forment, et le CPF, bien utilisé, renforce indéniablement l’employabilité.
⏳ Ce qu’il faudra observer désormais
Le vrai test de l’efficacité du nouveau CPF se jouera dans un ou deux ans, lorsque nous aurons les premiers résultats post-réforme.
Les données actuelles ne permettent pas encore d’évaluer :
- L’impact du ticket modérateur sur les inscriptions,
- Le recours aux abondements employeurs,
- L’évolution des typologies de formation.
Mais une chose est sûre : le modèle de financement CPF est en train de changer. Et les chiffres d’hier, s’ils éclairent le chemin parcouru, ne peuvent plus servir de boussole unique pour les arbitrages de demain.
Lien vers le site officiel de l’étude : Le financement de la formation pour les utilisateurs du CPF