Le décret 2025-500 ne se limite pas à modifier les critères d’enregistrement des certifications.
Il redéfinit aussi la façon dont chaque organisme doit suivre et piloter ses certifications au quotidien.
Dès la seconde partie de l’année 2025, la vigilance s’impose : contrôles plus fréquents, indicateurs actualisés, mises en demeure… Voici ce qu’il faut anticiper pour rester conforme.
1. Des renouvellements soumis à plus de conditions
Même une certification déjà inscrite au RNCP ou au Répertoire spécifique avant l’entrée en vigueur de la réforme devra, pour être renouvelée :
- Prouver un taux d’insertion suffisant (objectif autour de 60 % à 6 mois pour le RNCP)
- Intégrer les nouveaux thèmes obligatoires dans son référentiel : transitions écologique et numérique, santé-sécurité, accessibilité.
Un certificateur qui ne respecte pas ces nouvelles exigences s’expose à un refus de renouvellement.
2. Radiation possible avant l’échéance
Désormais, France compétences peut désinscrire une certification avant la fin de sa durée d’enregistrement, si des preuves objectives montrent qu’elle ne répond plus aux critères.
Avant, un titre restait inscrit jusqu’à son terme, même en cas de faibles résultats.
Aujourd’hui, un certificateur qui ne suit pas activement l’efficacité de ses certifications prend le risque d’une radiation anticipée.
3. Suivi renforcé des performances
La surveillance post-inscription devient un point clé.
Les certificateurs doivent transmettre régulièrement leurs indicateurs (taux d’insertion, poursuite d’études, etc.), au moins tous les 18 mois.
Ce suivi permettra à France compétences de :
- Détecter rapidement toute baisse de performance,
- Adresser une mise en demeure,
- Ou enclencher une radiation sans attendre la révision quinquennale.
4. Délais pour se préparer
Le décret prévoit une application progressive :
- Depuis le 8 juin 2025, les nouveaux pouvoirs de contrôle et les sanctions peuvent déjà s’appliquer.
- Les nouvelles règles d’enregistrement et d’habilitation (critères renforcés, conventions plus détaillées…) ne concernent que les demandes déposées à partir du 1er octobre 2025.
Un dossier déposé avant octobre reste instruit sous l’ancien régime.
Pour coller à ce calendrier, la Commission de certification se réunira une dernière fois fin septembre, puis basculera sur les nouvelles règles en octobre.
5. Habilitations existantes à mettre à jour
Pour les conventions signées avant octobre 2025, le texte reste flou sur la période transitoire.
Par prudence :
- Il est recommandé de réviser les conventions en cours pour y inclure les clauses obligatoires.
- Toute modification doit être notifiée à France compétences sous 2 mois.
- À partir d’octobre, toute nouvelle habilitation doit respecter strictement les nouvelles conditions.
6. Un régime de sanctions plus dissuasif
Le nouveau dispositif combine graduation et sévérité :
- En cas de manquement, une mise en demeure est adressée au certificateur, avec un délai minimum de 30 jours pour se conformer.
- Si la mise en demeure n’est pas levée, France compétences peut radier la certification concernée.
- Pour des manquements graves ou répétés, le retrait peut s’étendre à l’ensemble des certifications RNCP/RS du certificateur, avec une interdiction de déposer de nouveaux dossiers pendant deux ans maximum.
- Après trois refus en cinq ans, une interdiction automatique d’un an est prévue.
- Certaines infractions (comme le non-respect de l’exigence de moralité) entraînent une radiation immédiate, sans délai.
Conclusion
Derrière ces nouvelles obligations, l’enjeu est clair : maintenir la qualité, prouver l’efficacité réelle de chaque certification, et sécuriser les financements.
Mieux vaut anticiper dès maintenant pour éviter mises en demeure, radiations ou interdictions de dépôt dans les prochains mois.
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