La Dares présente les premières données disponibles, issues de l’enquête sur les sortants de formation CPF et éclaire ainsi sur les usages du CPF.
Cette enquête sur les sortants s’est tenue huit à neuf mois après la fin prévisionnelle de la formation. Elle se concentre sur le déroulement de la formation et ce que les bénéficiaires en ont retiré au regard de leurs objectifs. Cette enquête a eu lieu au cours de l’été 2022.
Qui est à l’initiative de la mobilisation du CPF ?
- Le CPF semble désormais bien connu du grand public avec 75 % de mobilisation de leur CPF à la propre initiative de la personne formée.
- Un tiers des personnes ayant utilisé leur CPF ont bénéficié d’un accompagnement pour préparer leur entrée en formation. Le plus souvent cette aide a été apportée par un organisme de formation,
- Le service public de l’emploi et l’employeur ne sont respectivement cités que par 4 % et 3 % des personnes comme déclencheurs de l’usage du CPF. Le premier est un peu plus souvent cité par les personnes en recherche d’emploi (14 %). 7 % des salariés déclarent avoir été accompagnés par leur employeur.
- 6 % des formations ont été initiées par un démarchage.
Combien de temps entre la décision de recourir au CPF et l’inscription ?
- 12 % déclarent s’inscrire en formation via le CPF une journée au moins après sa prise de décision. Les formations obligatoires pour l’exercice d’une activité ou achetées suite à un démarchage sont légèrement surreprésentées parmi les inscriptions ayant eu lieu dans la journée suivant la décision de suivre une formation.
- 37 % prennent quelques jours de réflexion avant l’inscription finale.
- 30 % ont besoin de quelques semaines entre la prise de décision et l’inscription effective.
Pour quel projet le CPF est utilisé ?
- 35 % des personnes suivant une formation dans le cadre du CPF disent souhaiter améliorer leurs perspectives de carrière,
- 26 % pour se reconvertir,
- 26 % pour être plus efficace dans son travail,
- 25 % pour obtenir une certification afin d’être mieux reconnu,
- 22 % pour créer ou reprendre une entreprise,
- 22 % pour trouver du travail,
- 16 % pour se faire accompagner afin de se reconvertir,
- 16 % pour se faire plaisir, socialiser,
- 13 % pour augmenter ses revenus.
A la marge :
- 4 % pas d’objectif,
- 4 % pour ne pas perdre on travail,
- 2 % pour rendre légale une activité non déclarée,
- 1 % pour satisfaire les exigences d’un client.
Quel parcours pour ces formations ?
Sur 100 formations ayant une date de fin prévue en novembre 2021, au moment de l’enquête, 81 % sont terminées et 11 % ont été abandonnées.
Parmi les 81 formations arrivées à leur terme, 54 sont certifiantes, 14 concernent l’obtention du permis de conduire et 14 portent sur des formations relatives à la création d’entreprise ou le bilan de compétences.
On constate le taux le plus faible d’abandon avant le passage de la certification pour les personnes qui suivaient la formation avec une finalité professionnelle :
Qui serait prêt à payer sa formation CPF ?
Selon cette étude, “interrogée après la fin de la formation, une personne sur cinq aurait été prête à payer l’ensemble des frais pédagogiques de sa formation si elle n’avait pas pu utiliser son CPF.
C’est le cas plus souvent pour les hommes (22 %) que les femmes (15 %), pour les plus jeunes (25 % pour les moins de 30 ans, contre 8 % pour les 60 ans et plus), pour les personnes en recherche d’emploi (22 %) et pour les indépendants (21%, contre 17% pour les salariés du privé).
Parmi les salariés, les titulaires d’un CDD ou en intérim sont également plus nombreux à être prêts à financer l’intégralité de leur formation (29 % pour les CDD et l’intérim de plus de 3 mois, contre 16 % pour les CDI).
À l’inverse, les utilisateurs qui ont mobilisé leur CPF à l’initiative de leur employeur ou d’un démarchage commercial se déclarent rarement prêts à le faire. De même pour les utilisateurs qui ne mentionnent aucun objectif professionnel pour suivre la formation.
Les formations que les utilisateurs auraient rétrospectivement été prêts à payer intégralement sont en moyenne plus courtes, moins chères, avec un prix horaire inférieur, et plus souvent suivies en présentiel que les autres. Les formations RNCP sont rarement dans ce cas (12 %), en revanche les formations obligatoires (30 %), les formations au permis B (33 %) et les formations de français (26 %) le sont plus souvent que la moyenne.”
CPF utile ou non ?
Au final, l’enquête fait ressortir que 64 % des personnes ayant suivi une formation CPF déclarent avoir utilisé ce qu’elles ont appris pendant la formation et 19 % pensent l’utiliser plus tard. Seulement 5 % pensent ne pas utiliser du tout ces compétences.
A noter : Le permis de conduire B est la formation la plus utilisée avec un taux déclaratif de 75 %. A l’inverse les formations suivies suite à un démarchage semblent être les moins utiles : seulement 39 % ont été mobilisées 8 à 9 mois après la fin de la formation.
Autres enseignements :
- 35 % des personnes en recherche d’emploi à l’inscription en formation sont en emploi 8 à 9 mois après leur formation. Le retour à l’emploi est particulièrement fréquent pour les personnes ayant préparé le permis B : il concerne la moitié d’entre elles.
- Un tiers des personnes ayant suivi une formation « obligatoire » estiment qu’elle leur a permis de trouver un nouveau travail. Cette part s’élève à un peu plus de 20 % pour celles ayant préparé un permis de conduire, fait un bilan de compétence ou suivi une formation RNCP.
Lire l’enquête complète : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dossier/quels-sont-les-usages-du-compte-personnel-de-formation
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