Comment apprendre à apprendre à ceux qui ne savent pas apprendre ?

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J’ai dans mon réseau la chance d’avoir de nombreux professionnels de la formation à l’exemple de Thierry MATHIAS, responsable de projets formation et formateur tuteur LMS EDAe2C Socle CleA. Filière restauration à l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille.

Thierry a partagé un document cette semaine qui, selon ses propos, est :

“le fruit d’une situation professionnelle complexe et … apprenante : comment apprendre à ceux qui ne savent pas apprendre ?”

Thierry MATHIAS au sujet de la note : FORMATION DE BASE & APPRENANTS EN DIFFICULTÉS : UNE CERTAINE APPROCHE PAR COMPÉTENCES

LinkedIn est un réseau social intéressant mais qui n’a pas, selon moi, mis suffisamment en avant son travail. Vous en retrouverez donc ici un résumé ainsi que le document PDF de 11 pages intitulé “FORMATION DE BASE & APPRENANTS EN DIFFICULTÉS : UNE CERTAINE APPROCHE PAR COMPÉTENCES”.

Apprendre à apprendre ou l’ingénierie des capacités d’apprentissage

Accueillir un public en difficultés d’apprentissage génère pour un chargé de formation une situation complexe mais potentiellement apprenante : comment leur apprendre à apprendre s’ils ne savent pas apprendre ?

Grande est la tentation de rester dans sa zone de confort et d’imputer l’origine de ces difficultés à des causes indépendantes du formateur : manque de motivation, défaut d’implication…

L’ingénierie des capacités d’apprentissage est pourtant un chantier qui intéresse tous les publics, dépassant la seule formation professionnelle pour impacter tous les domaines des Ressources Humaines.

Il a été démontré que les apprenants autonomes ont développé une posture réflexive » associée à des compétences “métacognitives” faisant le lien entre la situation-problème, les manières de, et la confiance pour, la gérer.

Même quand la situation n’est pas “verbale” le support de cette réflexivité est le langage. La développer amène donc le formateur à viser chez l’apprenti une autonomie non pas au niveau des savoirs-faire mais dans sa manière de communiquer avec les autres et avec soi-même (qu’on appellera ici définitivement “sa posture”).

La mise en oeuvre d’ateliers productifs et collectifs dans des domaines attractifs permet d’atteindre cet objectif sous l’action de plusieurs leviers :

  • des activités plus ou moins complexes permettant des situations toujours apprenantes.
  • des “objets intermédiaires”, correspondants aux différentes étapes de la production, supports de réflexivité entre la connaissance de l’objet fini et la réalisation du moment,
  • une dynamique de groupe comme stimulation sociale.
  • un formateur devenu à la fois animateur, “tuteur d’apprentissage”, “sujet intermédiaire”, verbalisant et réflechissant postures et productions.

On retrouve ici le modèle du chef d’orchestre guidant l’activité d’une entreprise devenue idéale, responsable, apprenante et compétitive, où la qualité de la production est corrélative aux relations humaines qui y sévissent.

Typologie des compétences 

Avec cette conception dynamique de la compétence il est possible de les classifier selon les ressources ( propres ou disponibles dans l’environnement) qu’elle mobilise : instrumentales, relationnelles, cognitives, d’usages ou métacognitives : 

Compétences instrumentales

Ce sont celles qui mènent à la maîtrise “psychomotrice” des outils, ici de l’instrument de musique, là de l’ordinateur, enfin pour le véhicule au niveau de la direction, embrayage, frein, etc. 

Compétences cognitives

Mobilisation des connaissances: en lien avec la mécanique, l’entretien du véhicule, l’économie de carburant, le Code. Elles interagissent avec les premières dès le début : maîtrise des accélération, distance de freinage, anticipation, respect du code…. 

Compétences métacognitives

Permettent de passer d’une action “automatisée” reproduite ou exécutée de manière irréfléchie à la capacité de verbaliser, communiquer et réfléchir des situations passées et à venir. Elles interagissent avec les compétences d’usage, s’en nourrissent autant qu’elles conditionnent leur apprentissage. Elles rendent autonome l’apprenant ou le futur collaborateur et plus que pour les précédentes, les rôles de l’ingénierie de formation d’abord, du tuteur/animateur (moniteur pour la conduite ) ensuite, sont ici déterminants pour leur développement. 

Compétences d’usages : 

D’usage privé : trajets connus, plus ou moins “exposés” ( à risques), dans sa ville ou son quartier. Ces compétences peuvent éventuellement être acquises en autonomie, comme la musique sans solfège ou souvent l’informatique. Les nombreuses applications disponibles en ligne fournissent aux jeunes quantité de ces compétences d’usage : traduction automatique, tutos vidéo, calculatrice, modèles de lettres…. Les capacités d’adaptation et de collaboration sont cependant limitées sans le développement concomitant des compétences métacognitives. 

D’usage Professionnel : Maîtrise de la conduite quelque soit le véhicule, les passagers, le pays. Le musicien ici peut intégrer un orchestre. Elles peuvent difficilement avoir été acquise sans métacognition, à l’instar des nouvelles modalités d’exercice des métiers dits “manuels” : digitalisation, Normes, exigences d’hygiène et de sécurité, groupements franchisés. Ainsi l’obtention possiblement complaisante du permis de conduire dans certaines zones rurales du monde ( compétences d’usage “privé” ) va se heurter aux exigences occidentales. 

Apprendre à apprendre, compétences métacognitives, compétences…

Télécharger la note de Thierry MATHIAS

5 réponses

  1. Avatar de michel
    michel
    1. Avatar de Arnaud
      Arnaud
  2. Avatar de michel
    michel
    1. Avatar de Arnaud
      Arnaud
  3. Avatar de Thierry MATHIAS
    Thierry MATHIAS

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