Le Groupe Cegos vient de présenter les résultats de son Baromètre international 2020 “Transformations, Compétences et Learning”. Et il semblerait que l’appétence à se former soit en hausse.
Pour cette édition 2020 du baromètre 2020 Cegos, 1783 salariés et 254 Directeurs ou Responsables des Ressources Humaines / Directeurs ou Responsables de la formation (DRH/RRH/RF), travaillant tous dans des entreprises du secteur privé de 50 collaborateurs ou plus, ont été interrogés en juillet 2020 dans quatre pays : France, Allemagne, Italie et Espagne.
Le covid a accéléré la tendance à la digitalisation des formations
88 % des DRH français et 89 % des DRH européens disent avoir adapté leur offre de formation en ligne pour continuer à former leurs équipes pendant ou depuis la crise du Coronavirus. Pour 86 % des DRH français interrogés, la montée en puissance des formations à distance est inéluctable. Le même constat se fait au niveau européen ou 81 % des DRH estiment que les formations désormais organisées pour les salariés de leurs entreprises auront lieu davantage à distance qu’avant la crise sanitaire.
Un salarié sur deux dit avoir été formé pendant le confinement. La classe virtuelle ou le webinaire a été particulièrement plébiscité (63 % en France ; 74 % de moyenne pour les 4 pays avec un pic à 85 % pour l’Espagne).
Sur ces formations, 46 % étaient prévues avant la crise (prévue en salle mais finalement faites en ligne), 32 % ont été proposées durant la crise sans avoir été planifiée avant.
« Bien télétravailler » et « gérer son stress » ont été les deux thématiques les plus développées en formation interne en France (respectivement 61 % et 56 %). A noter : en Allemagne, les priorités ont été différentes, avec la thématique « pilotage de projet à distance » largement suivie (65 % contre seulement 6 % pour « gérer son stress ».
A noter : En France le dispositif FNE-formation a permis de renforcer les formations pour 36 % des DRH interrogés.
Une envie forte de se former chez les salariés
Toutes les organisations sont assujetties à des transformations permanentes. 27 % des personnes interrogées considèrent que les transformations liées aux évolutions technologiques pourraient faire disparaître leur métier (l’an passé, 24 %). Et ils sont 81 % des Français à penser qu’elles pourraient modifier leur métier (contre une moyenne de 77 % pour le panel complet européen).
Ils sont moins nombreux que l’an passé à déclarer se sentir dépassés par la transformation digitale alors que côté RH le niveau de perception est plus élevé. Les RH portent une attention de plus en plus forte sur les enjeux de montée en compétences par rapport à ces transformations.
Conscients de l’impact des transformations sur leur métier et prêts à se former pour s’y adapter (90 % en France comme en Europe), les salariés sont de plus en plus acteurs de leur propre développement. Ils voient le développement des compétences comme une responsabilité partagée entre l’entreprise et le salarié (65 % pour les profils français soit + 16 points par rapport à 2019 ; 62 % Europe).
A noter : 35 % des salariés déclarent être prêts à financer une partie de leur formation en France, contre 45 % pour le panel complet européen. C’est 10 points de moins que l’an passé.
Pour le DRH, la montée en compétences est le premier levier à activer pour faire face à l’impact des transformations technologiques sur les métiers. Pour les entreprises, l’enjeu d’accompagnement des transitions professionnelles est de plus en plus prégnant : nécessité de former massivement, dans un temps court, sur des compétences fortement challengées par les transformations.
Quelle place pour le CPF dans la formation des salariés ?
En France, 49 % des salariés ont déjà utilisé ou pensent utiliser la somme disponible sur leur Compte Personnel Formation (CPF) pour développer leurs compétences dans leur poste actuel ; 34% pour un autre projet, personnel ou professionnel. Pour choisir la formation qu’ils vont suivre avec leur CPF, les répondants indiquent que les « débouchés liés à la formation » est le critère le plus important pour choisir sa formation sur l’application “Mon Compte Formation“, devant la réputation de l’organisme de formation (22 %) et le prix de la formation (22 %).
A noter : près d’un tiers des DRH compte négocier un accord d’abondement du CPF et 50 % déclarent qu’ils vont abonder au cas par cas, en fonction des projets des salariés concernés.
Par ailleurs, seuls 27 % des DRH pensent que les salariés vont consommer rapidement le « budget CPF » à leur disposition.
Quelles compétences développer pour l’avenir ?
L’upskilling (c’est-à-dire la capacité à enrichir ses compétences pour conserver le même métier) constitue le premier levier que les DRH/RRH souhaitent activer pour faire face à l’impact des transformations sur les métiers :
- L’accompagnement des collaborateurs pour les faire monter en compétences sur leur poste actuel (75 % des répondants français ; 69 % au niveau européen),
- Le recrutement de nouveaux profils (48 % France et Europe),
- L’accompagnement des collaborateurs pour développer leurs compétences sur un autre métier (36 % France, 41 % Europe).
Selon les DRH/RRH, les compétences comportementales (softskills) sont celles qui doivent être impérativement renforcées (34 %) : dans des environnements en transformation permanente, plus complexes et plus transversaux, ces compétences sont effectivement clés pour les organisations.
Viennent ensuite les compétences digitales (33 %), qu’il s’agisse de compétences techniques pour résoudre les tensions existantes sur certains métiers (intelligence artificielle, les data…) ou de compétences liées à l’usage même des outils.
Les compétences managériales (22 %) constituent la troisième priorité, pour accompagner les transformations des modèles de management, suivies de près des compétences métiers (19 %) pour que les salariés puissent se concentrer sur les tâches à plus forte valeur.
Par ailleurs les principaux facteurs-clés d’engagement en formation pour les salariés interrogés sont :
- Ancrage de la formation en situation réelle de travail (59 % pour les Français),
- Facilité d’accès aux contenus de la formation (57 %),
- Accompagnement par un tuteur ou un formateur (45 %)
- Accès aux ressources pédagogiques à tout moment, sur tous les supports (45 %).
Et vous, envisagez-vous de vous former en 2021 ?
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