Le Baromètre de l’Observatoire Cegos 2016 se penche sur la formation professionnelle en France et en Europe. Il propose également un 1er bilan des effets de la mise en place du CPF. Zoom sur les principaux enseignements de cette étude.L’Observatoire Cegos a conduit cette étude entre les mois de mars et avril 2016, auprès de :
- 2640 salariés (tous ayant bénéficié d’une formation) dans 6 pays : France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Portugal et Italie (440 salariés ont répondu à l’enquête dans chaque pays) ;
- 120 DRH-RF français (tous en activité au sein d’entreprises du secteur privé de plus de 50 salariés).
A noter : 54 % des personnes interrogés travaillent dans une entreprise de moins de 500 salariés.
Les salariés et entreprises se mobilisent autour du CPF
Bonne nouvelle : l’information sur le CPF semble s’installer au sein des entreprises. Ainsi 80 % des personnes interrogées se disent informés sur le dispositif, la première source d’information indiquée étant l’entreprise elle-même (75 %) devant les médias (40 %).
Cependant seuls 54 % sont informés que c’est à eux de créer un compte sur moncompteformation.fr.
Voici les principaux résultats de la question “Dans votre entreprise, la réforme du financement de la formation professionnelle a pour effet de” :
- Développer la formation interne : 60 %
- Développer le recours à la formation informelle : 43 %
- Permettre l’augmentation de formations certifiantes : 38 %
- Développer la digitalisation de la formation : 31 %
- Renforcer vos relations avec votre OPCA : 28 %
- Réduire les dépenses de formation : 28 %
CPF : une bonne image mais une mise en oeuvre timide
34 % des salariés pensent que le CPF les aide à développer leurs qualifications, et 26 % affirment que le CPF les aide à maintenir leur employabilité. Par contre seuls 23 % estiment qu’il est facile à mobiliser au sein de l’entreprise.
Sur la mise en place du CPF, 35 % déclarent ne pas vouloir mobiliser leurs droits à la formation, et 27 % déclarent avoir repéré une formation… mais non éligible au titre du CPF.
Bon à savoir : quel que soit l’âge, 56 % des salariés sont prêts à effectuer leur formation totalement ou partiellement hors temps de travail. Par contre, seuls 29 % sont prêts à financer une partie des coûts de formation.
Côté DRH, 51 % sont tout à fait d’accord pour dire que les salariés de leurs entreprises sont demandeurs de formations éligibles au CPF.
44 % affirment accompagner les salariés dans la mobilisation de ce droit.
Et l’entretien professionnel ?
Depuis mars 2014, 65 % des salariés ont bénéficié d’un entretien professionnel.
Parmi ces 65 % : « Considérez-vous que les obligations qui sont associées à l’entretien professionnel sont de nature à… »
- 41 % Améliorer l’accès à la formation des salariés qui en bénéficiaient peu jusqu’à présent.
- 36 % Contribuer à un meilleur maintien de l’employabilité des salariés, en général.
- 32 % Améliorer l’accès à la qualification / certification des salariés peu qualifiés.
Au final, DRH et salariés interrogés semblent satisfaits du CPF, mais la mobilisation des droits n’est pas encore majoritaires.
Téléchargez l’intégralité du Baromètre Cegos :
http://static2.cegos.fr/solutions/etudes/Documents/cegos-barometre-formation-professionnelle-2016.pdf
le CPF (piloté par l’entreprise) commence à prendre mais dès qu’il aura atteint un plafond de 5% de demandes les fonds manqueront et plus rien ne sera possible (il est impossible de former avec une administration très lourde à moins de 30 à 40 euros par heure et par personne)
En créant une micro cotisation de 0,2% les partenaires sociaux ont limité les ambitions du CPF à n’être qu’un DIF plus cher et plus compliqué et qui ne sera jamais généralisé.
J’ai des interrogations sur l’interprétation de ces statistiques :
Vous écrivez en titre :
CPF : une bonne image mais une mise en oeuvre timide
“34 % des salariés pensent que le CPF les aide à développer leurs qualifications, et 26 % affirment que le CPF les aide à maintenir leur employabilité. Par contre seuls 23 % estiment qu’il est facile à mobiliser au sein de l’entreprise.”
On pourrait en fait argumenter exactement le contraire, par exemple :
“Seul un salarié sur trois (34 %) pense que le CPF l’aide à développer ses qualifications, et seul un sur quatre (26 %) affirme que le CPF l’aide à maintenir son employabilité.”
Je trouve que l’interprétation des chiffres des enquêtes est vraiment sujette à caution dans notre métier!