Quelles sont les pratiques des TPE en matière de formation ? Une nouvelle enquête du Céreq fait la lumière sur les stratégies de développement des formations dans les petites entreprises.
La formation, reflet de la stratégie de développement des TPE
L’étude présentée ici est issue de l’exploitation du volet « Entreprises » de l’enquête Défis, et s’intéresse aux très petites et petites entreprises, celles de 3 à 49 salariés. Pour des raisons de taille d’échantillon, le champ a été restreint aux secteurs où les petites entreprises ont un poids important : industries alimentaires, construction de bâtiments, travaux de construction spécialisés, commerce et réparation automobile, commerce de gros, commerce de détail, hébergement et restauration, activités immobilières, activités juridiques et comptables, et activités d’architecture et d’ingénierie, de contrôle et analyse technique. Cette étude porte sur 1719 entreprises.
L’enquête Defis permet aujourd’hui de montrer que les pratiques de formation sont non seulement hétérogènes mais aussi qu’elles sont le résultat de leur stratégie de développement. Le Céreq a ainsi fait émerger 3 profils de TPE en fonction de leurs investissements dans la formation.
Les entreprises dites « managériales et formatrices »
Ce sont les TPE dont les pratiques de formation se rapprochent le plus de celles des grandes entreprises. Les entrepreneurs qui sont à leur têtes, accordent ainsi une forte importance à tous les leviers stratégiques, la compétitivité des prix comme l’innovation et l’originalité des produits ou services.
Dès lors, ces entreprises se distinguent par une politique de formation tout aussi développée et institutionnalisée que celle de grandes entreprises. Leur positionnement sur des stratégies innovantes et des services spécialisés, contribue en effet à faire du développement des compétences de leurs salariés un enjeu central.
La moitié des dirigeants de ces entreprises déclare analyser les besoins en qualifications et en compétences des salariés. La gestion des ressources humaines, intégrant souvent la politique de formation, est confiée, dans 71 % des cas, à un salarié identifié.
Bon à savoir : Elles sont plus d’une sur trois à être insérées dans un groupe, un réseau d’enseigne ou une franchise. Elles ont une moyenne de 9 salariés ce qui est supérieur aux 2 autres profils de TPE de l’étude.
Les petites entreprises « traditionnelles » qui se concentrent sur les exigences réglementaires
Ce profil regroupe les TPE où la formation se résume majoritairement aux aspects légaux et réglementaires. Recrutant peu, ces structures déclarent également avoir peu de besoins en formation. Seul un salarié sur quatre a accédé en 2014 à la formation, et pour des raisons principalement réglementaires lorsque c’est le cas.
Elles se distinguent par un ancrage territorial plus marqué que les autres, et rares sont celles qui déploient leur production au-delà de ce marché de proximité. Un quart d’entre elles se déclare en mauvaise santé, et seules 10 % ont un effectif en hausse depuis 3 ans.
Elles sollicitent moins fréquemment que les autres les OPCA, CCI ou consultants. Pour ces petites entreprises traditionnelles, la formation s’ajuste à une situation de production qui cherche à se maintenir, et s’y déploie a minima pour répondre aux exigences réglementaires.
Les petites entreprises misant sur les apprentissages au travail
Créées par leur dirigeant actuel, et reposant sur des orientations stratégiques de différenciation ou de spécialisation, ces entreprises peuvent ainsi être qualifiées d’entrepreneuriales. Mais elles présentent des points communs avec les « traditionnelles » : elles sont présentes sur les mêmes secteurs d’activité, et leurs salariés occupent des postes relativement peu qualifiés. Elles s’en distinguent cependant par leur création plus récente, un positionnement sur un marché plus vaste (23 % interviennent sur le marché national et 10 % sur le marché international), et de meilleures dynamiques économiques.
Leurs dirigeants, comme ceux des entreprises managériales et traditionnelles, estiment majoritairement que les compétences s’acquièrent principalement dans le travail. Mais, plus que les autres, ces entreprises recourent à l’apprentissage (34 %), et 41 % ont désigné un salarié comme formateur ou tuteur (contre seulement 23 % pour les entreprises traditionnelles).
Ce sont les entreprises dont les besoins en compétences, plus spécifiques, sont peu couverts par l’offre de formation. Ces entreprises développent davantage les apprentissages au travail. Elles prévoient majoritairement une formation à l’embauche : dans un quart des cas, les salariés recrutés n’avaient pas les qualifications adéquates. Pour ces recrutements qui doivent répondre à des besoins en compétences spécifiques, les dirigeants s’appuient principalement sur des réseaux personnels (47 %). Ils déclarent aussi fréquemment solliciter l’aide d’organismes extérieurs, pour les conseiller dans la mise en place de leur politique de formation.
Pour consulter l’étude en ligne : http://www.cereq.fr/La-formation-dans-les-petites-entreprises-reflet-de-leurs-orientations-strategiques
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