Dans sa publication “Formations et emploi”, l’Insee livre ses principales analyses sur les sortants du système éducatif, leur insertion professionnelle et la formation tout au long de la vie. Zoom sur le volet de la formation continue.
La formation professionnelle continue est un levier pour améliorer sa situation au regard de l’emploi. En 2016, 39 % des personnes de 18 à 64 ans sorties de formation initiale ont suivi dans l’année au moins une formation à but professionnel.
Les formations concernent plus les personnes en début et en milieu de carrière et celles en emploi que les personnes au chômage.
De plus en plus de diplômes sont délivrés dans le cadre de la formation continue. En 2015, 146 000 diplômes ont été délivrés dans ce cadre par des établissements sous tutelle des ministères chargés de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, soit près de deux fois plus qu’en 2002.
Bon à savoir : une fois les études initiales terminées, les formations formelles (diplômantes) restent rares. Seuls 2 % des adultes ont suivi de telles formations au cours des 12 derniers mois. Il s’agit souvent d’une reprise d’études pour les plus jeunes après une interruption de plus d’un an.
Des salariés plus souvent formés que les demandeurs d’emploi
Les personnes en emploi ont plus souvent suivi une formation non formelle à but professionnel (certification, CQP, permis, habilitation) que les chômeurs. Pourtant, ces derniers auraient souhaité plus souvent que les personnes en emploi se former, ou se former davantage.
Les formations suivies par les salariés sont en grande majorité à l’initiative de l’employeur et financées intégralement par lui.
Les formations suivies par les chômeurs sont plus longues : 35 % durent plus de 60 heures, contre 5 % pour les formations suivies par des personnes en emploi.
A noter : dans 25 % des cas, les chômeurs ont participé aux frais liés à leur formation.
Les formations suivies par les demandeurs d’emploi mènent plus souvent à une certification autre qu’un diplôme ou un titre que les formations non formelles suivies par les personnes en emploi.
Par ailleurs, plus les personnes sont au chômage depuis longtemps, moins elles se sont formées :
- 37 % des personnes au chômage depuis moins d’un an à la date de l’enquête ont suivi une formation à but professionnel au cours des 12 derniers mois ;
- 30 % pour les personnes au chômage depuis un à deux ans ;
- 21 % pour celles qui y sont depuis plus de deux ans.
Pourquoi si peu de personnes en formation ?
Dans le cadre de l’étude menée par l’Insee, plusieurs motifs justifient l’absence de suivi de formation.
Pour les salariés, l’incompatibilité avec la charge de travail ou leur emploi du temps est le motif le plus souvent donné. Pour les demandeurs d’emploi, les raisons mises en avant sont le coût de la formation et une aide insuffisante du service de l’emploi.
L’étude met aussi en lumière le fait que les actifs en seconde partie de carrière et les peu ou pas diplômés se forment moins que les autres. Pour les personnes en emploi, les cadres sont près de deux fois plus nombreux que les ouvriers à s’être formés pendant l’année (66 % contre 35 %).
Faire partie d’un établissement de grande taille est également un atout pour accéder à la formation et les salariés du public ont davantage participé à des formations (62 %) que les salariés du secteur privé (45 %).
Quelle connaissance du CPF ?
Mis en place par la loi du 5 mars 2014, Le CPF, qui s’adresse à l’ensemble des actifs, est davantage connu par les salariés (47 %) que par les chômeurs (31 %).
Le dispositif du CPF n’est connu que par 4 actifs sur 10, contre près de 7 sur 10 pour celui de droit individuel à la formation (DIF) qu’il remplace. Les chômeurs, pourtant éligibles à ces dispositifs, les connaissent moins que les personnes en emploi.
Les salariés travaillant dans un établissement de grande taille connaissent plus souvent le CPF que les salariés des petits établissements :
- 53 % pour les établissements de 250 salariés ou plus ;
- 46 % des salariés des entreprises de 20 à 49 salariés ;
- 40 % des salariés des entreprises de 1 à 9 salariés.
De même, les cadres déclarent plus souvent que les ouvriers en avoir entendu parler (64 %, contre 30 %).
Consultez l’intégralité de l’étude de l’Insee : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3526086
Laisser un commentaire