Depuis plusieurs mois, l’annonce d’une nouvelle mesure destinée à améliorer la sécurité au travail suscite des interrogations et des inquiétudes : le passeport de prévention.
Il s’agit d’un document qui doit permettre de recenser les formations suivies par les salariés pour renforcer leur capacité à identifier et prévenir les risques professionnels.
Cette mesure vise ainsi à mieux protéger les travailleurs en les formant aux gestes et comportements à adopter en situation de danger.
Le passeport de prévention : le fonctionnement
Le principe de cet outil repose sur la collecte et la centralisation d’informations concernant les formations suivies par les salariés en matière de santé et de sécurité au travail.
Concrètement, chaque salarié se voit attribuer un passeport de prévention sur lequel sont indiquées les formations qu’il a suivies.
Ce document est destiné à être conservé tout au long de la carrière du salarié et à être transmis d’une entreprise à une autre en cas de changement d’employeur.
L’objectif du passeport prévention
L’objectif est de permettre aux entreprises de mieux connaître le niveau de formation de leurs salariés en matière de prévention des risques professionnels. Les employeurs pourront ainsi adapter les formations proposées en fonction des besoins identifiés et mieux évaluer les compétences de leurs salariés. Les salariés, quant à eux, pourront valoriser leur expérience et leur formation en matière de prévention des risques professionnels.
Les interrogations
Le passeport de prévention doit être obligatoire pour les salariés travaillant dans les secteurs présentant des risques professionnels élevés, notamment le BTP, l’industrie et la santé.
Toutefois, les modalités de mise en œuvre de cette mesure suscitent de nombreuses interrogations, tant du côté des employeurs que des formateurs.
Les premières incertitudes concernent les conditions de délivrance et de mise à jour du passeport de prévention. Il est en effet indispensable que le document soit actualisé régulièrement pour être efficace.
Or, il n’est pas encore précisé qui sera en charge de cette tâche et quelles seront les modalités de mise à jour du document.
De même, le coût de la mise en place du passeport de prévention reste à déterminer.
Qui prendra en charge la formation des salariés et la création du passeport ? Les employeurs seront-ils obligés de financer la formation de leurs salariés, ou cette charge sera-t-elle partagée avec les pouvoirs publics ?
Enfin, le calendrier de mise en place du passeport de prévention suscite également des inquiétudes. Initialement prévu pour octobre 2022, le décret d’application se faisait encore attendre en décembre 2022.
Le gouvernement a finalement reporté l’application du passeport de prévention en avril 2023.
Les informations nécessaires aux entreprises pour s’y préparer restent donc lacunaires.
En conclusion
Malgré ces interrogations, le passeport de prévention suscite également de l’espoir, car il est susceptible d’améliorer la sécurité et la santé des travailleurs.
En effet, en permettant une meilleure identification des risques professionnels et une formation adaptée, il devrait contribuer à réduire les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Il est donc important que les entreprises et les salariés s’informent sur le passeport de prévention et se préparent à sa mise en place.
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