Muriel Pénicaud, Ministre du travail, est intervenue mercredi 30 janvier 2019, à la 16e Université d’hiver de la formation professionnelle (UHFP), organisée par Centre Inffo. Morceaux choisis de son discours.
L’UHFP 2019 s’est déroulé du mercredi 30 janvier au vendredi 1er février 2019. Cette université d’Hiver de la formation professionnelle était consacrée aux transformations issues de la Loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » promulguée le 5 septembre 2018, à sa mise en œuvre, et aux enjeux qu’elle implique en matière de nouvelles gouvernances et de nouvelles compétences.
Autour d’ateliers et de conférences, dirigeants d’entreprise, responsables des RH, responsables de formation en entreprise publique ou privée, dans des organismes de formation, décideurs et acteurs du champ de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles ont ainsi pu :
- s’approprier les enjeux de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel,
- acquérir les conditions de mise en œuvre du plan d’investissement dans les compétences.
Intervention de Muriel Pénicaud : “Pourquoi cette réforme de la formation professionnelle ?”
« La formation continue tout au long de la vie est une aspiration depuis longtemps sur lequel la France a eu un temps une longueur d’avance. Je pense à ce que Jacques Chaban-Delmas et Jacques Delors ont fait en 1971 en créant ce concept dans la Loi de la formation tout au long de la vie. Mais il est vrai que le constat que nous pouvions tous faire, depuis un bon moment, est que notre système n’arrivait plus à progresser dans ses ambitions. »
« Aujourd’hui il y a un consensus sur le fait qu’on est au devant d’un bouleversement très fort et très profond du monde du travail, de son contenu, de son organisation et des compétences nécessaires. (…) J’ai été étonnée de voir que ce sujet des compétences était un sujet à Davos ; de très nombreux acteurs ont insisté sur ce défi des compétences. C’est la première fois que l’Humanité va faire face à un défi, où à la fois tous les secteurs d’activités, toutes les tailles d’entreprises, et tous les pays sont dans une évolution extrêmement rapide du travail. Cela veut dire que le sujet Compétences n’est pas quelque chose en plus, c’est quelque chose qui va devenir indispensable pour éviter d’abord que des pans entiers des personnes qui travaillent soient déqualifiés (…) et en même temps qu’on saisisse les opportunités de ces changements pour que ce soit une chance de promotion, d’évolution, de progression du travail (…) Cinq points sont structurants de la révolution de la formation que nous appelons de nos vœux pour être à la hauteur du défi des compétences : le CPF, le système proA (alternance), le renforcement du rôle des régions en matière d’orientation, la définition de l’action de formation, la Gouvernance ».
Intervention de Muriel Pénicaud : l’importance du Compte personnel de formation
Nous ne sommes pas le seul pays au monde à le faire, l’autre pays qui a la même inspiration est Singapour. Ils ont décidé la création d’un compte de formation de 500 dollars, versés en une seule fois à chaque salarié. C’est différent du cumul au fil des années décidé pour la France (…) A taux plein pour les temps partiels qui travaillent à mi-temps. C’est un point important parce que c’est un point qui rejoint le volet de la Loi pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (…), le temps partiel étant à 80 % occupé par des femmes.
Selon le baromètre publié récemment par la Cegos sur le CPF, 52 % des salariés pensent capitaliser pour bénéficier d’une formation plus longue, 30 % pensent l’utiliser chaque année, et seulement 18 % ne savent pas. Nous avons fait des sondages, et je peux vous dire qu’il y a une appétence pour la formation dans notre pays. »
« Le CPF répond à la logique de personnalisation, de choisir son destin, faire des choix qui nous concerne ». Il faut oser la modernité du compte personnel de formation. L’élément clé sera en novembre prochain quand l’application sera en place. Tout d’un coup 26 millions d’actifs auront accès à leur droit, auront la capacité à décider pour eux. »
« L’entreprise, doit et continuera à développer la formation pour préparer l’avenir, adapter les qualifications aux métiers de demain, mais elle ne va pas promettre à vie un emploi à chacun. (…) Avoir une population active dont le niveau de qualification va monter, et qui est motivée parce qu’elle fait des choix – et c’est l’ancienne RH qui va parler – c’est toujours avec les gens motivés et formés qu’on réussit. Le pari du CPF, c’est ça aussi ! »
La définition de l’action de formation par Muriel Pénicaud
« Cela fait des années que tout le monde est d’accord pour dire que les actions de formation, ça ne peut pas être qu’unité de lieu, de temps, le stage, etc. Mais là on passe à une définition d’un plan de développement de compétence, allant du stage au tutorat, à la formation à distance, au mix de tout ce qu’on veut comme processus. Si on veut changer l’échelle et changer de vitesse, il faut énormément d’innovations, que toutes formes d’acquisition de compétences soit valorisée et valorisable. (…).
Pour visionner l’intégralité de l’intervention de Muriel Pénicaud :
Intervention de Muriel Pénicaud en 2018 : https://www.cpformation.com/muriel-penicaud-uhfp/
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