Comment se faire financer une formation professionnelle ?

La France offre de nombreux dispositifs pour financer une formation professionnelle, mais les possibilités varient selon votre statut. Que vous soyez salarié, demandeur d’emploi, indépendant, jeune, en situation de handicap ou en reconversion, il existe des aides adaptées. Cet article fait le point en 2025 sur les solutions de financement disponibles, les conditions pour en bénéficier, les démarches à suivre et les dernières évolutions (comme le reste à charge CPF et la certification Qualiopi). Important : La plupart de ces financements exigent de choisir une formation auprès d’un organisme certifié Qualiopi (gage de qualité obligatoire depuis 2022).

Salariés du secteur privé

En tant que salarié du privé, vous disposez de plusieurs leviers pour financer vos formations :

  • Compte Personnel de Formation (CPF) : chaque actif cumule des droits formation sur son CPF (500 € par an, plafonné à 5 000 €, et même 800 € par an jusqu’à 8 000 € pour les salariés peu qualifiés ou reconnus handicapésservice-public.frservice-public.fr). Ces droits peuvent financer tout ou partie d’une formation éligible. Depuis mai 2024, un ticket modérateur est appliqué : une participation minimale d’environ 100 € est demandée au titulaire du CPF pour chaque formation (102,23 € en 2025, indexé sur l’inflationservice-public.frservice-public.fr). Ce reste à charge obligatoire vise à responsabiliser les utilisateurs. Exceptions : les demandeurs d’emploi n’ont pas ce reste à charge, et il est annulé si votre employeur ou un financeur tiers abonde votre CPF (complète le financement)service-public.fr. Concrètement, si vos droits CPF ne suffisent pas, d’autres acteurs peuvent cofinancer le coût : votre employeur, l’OPCO de votre branche, Pôle emploi (France Travail), la Région, etc.service-public.fr. Toutes ces démarches se font via le portail officiel Mon Compte Formation. Il vous suffit de choisir une formation (assurez-vous qu’elle est bien éligible et Qualiopi) et de la demander en mobilisant vos droits. En cas de reste à payer (y compris le ticket modérateur), vous serez invité à le régler en ligne ou à indiquer un abondement tiers le cas échéant.
  • Plan de développement des compétences (Plan de formation de l’entreprise) : votre employeur peut prendre en charge des formations, notamment pour développer vos compétences en lien avec votre poste ou pour vous adapter aux évolutions du métier. Ces formations internes ou externes, inscrites au plan de formation de l’entreprise, sont entièrement financées par l’employeur (qui mobilise son budget formation, éventuellement avec l’aide de son OPCO). Vous n’avez aucun frais à avancer et le temps de formation peut être considéré comme du temps de travail. Pour en bénéficier, vous pouvez proposer un projet de formation à votre service RH ou à votre manager. L’employeur reste libre de l’accepter en fonction des besoins de l’entreprise. Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent obtenir des financements de leur OPCO (Opérateur de compétences) pour ces formations. Les OPCO sont des organismes de branche chargés de collecter les contributions formation des entreprises et de financer des actions de formation mutualisées. En pratique, ce dispositif est idéal pour se former sans utiliser ses droits CPF, mais il nécessite l’accord de l’employeur et s’inscrit dans une démarche professionnelle.
  • Projet de Transition Professionnelle (PTP) : si vous envisagez une reconversion ou une formation longue sans lien direct avec votre poste actuel, vous pouvez solliciter un PTP (ex-CIF, géré par les commissions Transitions Pro). Le PTP permet à un salarié de s’absenter de son entreprise pour suivre une formation certifiante de longue durée, tout en étant rémunéré en partie. Conditions : justifier d’au moins 2 ans d’activité (consécutifs ou non) dont 1 an chez votre employeur actuel (pour un CDI) – des conditions spécifiques existent pour CDD et intérimaires. Démarches : contacter un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) pour monter un dossier de formation et de reconversion, puis le présenter à l’association Transitions Pro de votre région. Si le projet est accepté, vous bénéficierez d’un congé de formation. Le dispositif prend en charge le coût de la formation et votre salaire (généralement de 90 % à 100 % du salaire pendant la formation, dans la limite de 12 mois financés). Pendant ce congé, votre contrat de travail est suspendu mais non rompu. À l’issue, vous pouvez soit réintégrer votre poste initial, soit utiliser la nouvelle qualification pour changer de métier. Le PTP est un excellent outil pour financer une reprise d’études ou un diplôme coûteux, sans perdre entièrement son revenu.
  • Alternance (Pro-A et autres) : les salariés peu qualifiés (niveau bac ou inférieur) peuvent profiter du dispositif Pro-A (reconversion ou promotion par alternance). La Pro-A vous permet, avec l’accord de votre employeur, de suivre une formation en alternance (cours + travail) afin d’obtenir une qualification supérieure, tout en conservant votre CDI. La formation est financée par l’OPCO de l’entreprise et l’employeur, et vous conservez votre salaire. D’autres formes de formation en alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation) sont généralement destinées aux jeunes ou aux demandeurs d’emploi, mais un salarié en CDI peut, dans certains cas, rompre son contrat pour signer un contrat de professionnalisation avec son employeur (ou un autre) dans le cadre d’une promotion interne ou d’une reconversion. L’alternance a l’avantage de coûter 0 € au bénéficiaire (prise en charge totale des frais par l’OPCO/État) tout en lui versant un salaire. Nous détaillons ce mode de financement plus loin pour les jeunes et les demandeurs d’emploi, car il est très utilisé en début de carrière.

Agents de la fonction publique

Les agents du service public (fonctionnaires d’État, territoriaux, hospitaliers ou contractuels publics) bénéficient également de dispositifs de financement de la formation, avec quelques particularités :

  • Compte Personnel de Formation (CPF) public : les agents publics ont un CPF, généralement comptabilisé en heures de formation. Chaque année, un fonctionnaire acquiert un crédit d’heures (ex. 20h par an, converties en droits formation) qu’il peut mobiliser pour des actions de formation professionnelles à son initiative. Ces heures CPF sont utilisables pour préparer un diplôme, une évolution ou une reconversion professionnelle au sein de la fonction publiqueenseignementsup-recherche.gouv.fr. Les heures acquises restent valables tout au long de la carrière et peuvent être cumulées (plafond de 120 heures dans certains cas, à vérifier selon le versant public). Démarches : l’agent doit solliciter son administration en précisant la formation visée. L’utilisation du CPF dans la fonction publique nécessite souvent l’accord de l’employeur public quant à l’opportunité de la formation (notamment si sur temps de travail). Notons que, contrairement au privé, l’alimentation du CPF se fait en heures et non en euros, et le reste à charge de 100 € du CPF ne s’applique pas de la même manière aux agents publics (ils ne passent pas par la plateforme moncompteformation, sauf éventuellement les contractuels assimilés au régime privé). Les formations éligibles doivent également être dispensées par des organismes certifiés Qualiopi ou reconnus par l’administration.
  • Plan de formation de l’administration : chaque administration publique dispose d’un plan de formation (souvent appelé plan de développement des compétences, comme dans le privé). Les agents peuvent bénéficier de formations professionnelles continues organisées par leur employeur public pour maintenir ou améliorer leurs compétences. Par exemple, un ministère, une collectivité ou un hôpital peut proposer des stages de perfectionnement, des préparations à concours, des formations réglementaires, etc. Ces actions, lorsqu’elles sont inscrites au plan, sont financées sur fonds publics (pas de frais pour l’agent). L’agent doit généralement formuler une demande auprès de sa hiérarchie ou du service formation. Si la formation est d’intérêt pour le service, l’administration prend en charge les coûts pédagogiques. Le temps de formation est soit sur le temps de travail (avec maintien du salaire), soit hors temps de travail selon les cas. Pour les formations obligatoires liées à l’adaptation au poste, l’administration a même le devoir de former ses agents. En résumé, n’hésitez pas à consulter le plan de formation interne ou à demander quelles formations pourraient être prises en charge par votre employeur public.
  • Congé de Formation Professionnelle (CFP) : c’est l’équivalent du PTP pour les fonctionnaires. Un agent ayant au moins 3 ans de service peut demander un congé de formation professionnelle pour réaliser un projet personnel (préparer un concours, changer de métier, obtenir un diplôme…). La durée maximale du CFP est de 3 ans sur l’ensemble de la carrière. Ce congé est une autorisation d’absence accordée par l’administration, durant laquelle l’agent n’est pas en poste. En principe, l’agent en CFP perçoit une indemnité mensuelle équivalant à 85 % de son traitement brut durant les 12 premiers moisservice-public.fr (dans la limite des crédits disponibles), puis généralement plus rien au-delà d’un an. Autrement dit, la première année de formation peut être partiellement rémunérée, les deux années suivantes (si le congé est prolongé) sont souvent sans solde. Démarches : la demande de CFP doit être adressée à l’autorité administrative au moins 3 mois avant le début de la formation, en précisant l’objet, la durée et les dates de la formation envisagéeservice-public.frservice-public.fr. L’administration peut refuser ou reporter la demande en fonction des nécessités de service, mais l’agent pourra éventuellement représenter sa demande plus tard. À noter que les contractuels publics peuvent aussi accéder à un CFP sous conditions (durée de services requise), parfois avec des règles spécifiques. En somme, le CFP offre aux agents publics un moyen de financer une reconversion ou une montée en compétences sur un temps long, en bénéficiant d’un soutien financier partiel de leur employeur public.

(À savoir : Les trois fonctions publiques – État, territoriale, hospitalière – ont des règles similaires en matière de formation, avec quelques variantes. Les agents publics peuvent se renseigner auprès de leur service RH ou consulter le portail « Mon compte formation – Public » pour connaître leurs droits. Par ailleurs, ils peuvent solliciter un Conseiller en Évolution Professionnelle dédié aux agents publics via le dispositif spécifique mis en place par la fonction publique.)

Demandeurs d’emploi

Si vous êtes en recherche d’emploi (inscrit à France Travail, ex-Pôle emploi), vous pouvez bénéficier d’un éventail d’aides pour financer une formation dans le cadre de votre projet de retour à l’emploi :

  • Compte Personnel de Formation (CPF) : Être au chômage ne vous empêche pas d’utiliser vos droits CPF accumulés lors de vos emplois précédents. Au contraire, c’est souvent le premier levier à activer pour financer une formation pendant une période de chômage. Vous pouvez consulter votre compte sur Mon Compte Formation et l’utiliser pour payer une formation éligible. Bonne nouvelle : les demandeurs d’emploi sont exonérés du reste à charge de 100 € sur le CPFservice-public.fr – cela signifie que si votre CPF couvre la totalité du coût de la formation, vous n’aurez rien à payer du tout. Si votre CPF ne couvre qu’en partie le coût, France Travail/Pôle emploi peut abonder automatiquement via l’AIF (voir point suivant) ou vous proposer d’autres financements complémentairesservice-public.fr. Démarche simplifiée : depuis 2023, le portail Mon Compte Formation permet aux demandeurs d’emploi de faire une demande de financement complémentaire en ligne directement lors de l’inscription à une formation. Votre conseiller Pôle emploi sera notifié et pourra valider un cofinancement AIF sans que vous ayez à monter un dossier papier distinct. En résumé, mobilisez d’abord vos droits CPF, et si le solde est insuffisant, faites-en part à France Travail pour un abondement.
  • Aide Individuelle à la Formation (AIF) : C’est le dispositif central de Pôle emploi/France Travail pour financer les formations des chômeurs. L’AIF prend en charge tout ou partie des frais pédagogiques de la formation que vous avez choisie, à condition qu’elle soit cohérente avec votre projet professionnel (inscrit dans votre PPAE). Vous pouvez solliciter l’AIF si la formation n’est pas déjà financée par un autre organisme ou si vos autres droits (CPF, région, OPCO…) ne couvrent pas la totalité du coûtlegalstart.frlegalstart.fr. En pratique, l’AIF intervient souvent en complément : par exemple, vous avez 1 500 € sur votre CPF pour une formation à 2 000 € ; vous pouvez demander à Pôle emploi de financer les 500 € restants via l’AIF. Mais l’AIF peut aussi financer intégralement une formation si vous n’avez aucun droit mobilisable. Plafonds : en 2025, le montant maximum de l’AIF accordé par Pôle emploi est généralement 8 000 € (pour un parcours normal), et 5 000 € si vous êtes bénéficiaire d’un CSP (contrat de sécurisation professionnelle)legalstart.fr. Cela signifie que Pôle emploi ne financera pas au-delà de ces montants, sauf exception régionale. Démarches : parlez de votre projet de formation à votre conseiller France Travail. Il vous demandera souvent de fournir un devis de l’organisme de formation (voire deux devis comparatifs) et une description de la formation. Un formulaire de demande AIF sera rempli (par vous et l’organisme). Si la demande est acceptée, Pôle emploi verse directement les frais à l’organisme de formation. Veillez à anticiper : la procédure peut prendre quelques semaines et doit impérativement être validée avant l’entrée en formation. Une fois en formation, vous devrez suivre assidûment et informer votre conseiller de votre progression.
  • Aides de formation préalables à l’embauche (AFPR / POEI) : Si vous avez déjà identifié un employeur prêt à vous recruter mais qu’il vous manque quelques compétences, ces dispositifs peuvent financer une formation sur mesure avant l’embauche. L’AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) s’applique lorsqu’un employeur s’engage à vous embaucher en CDD (6 à 12 mois) ou en intérim à l’issue de la formation. La POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle) s’applique pour une embauche en CDI ou CDD d’au moins 12 mois. Dans les deux cas, France Travail peut financer jusqu’à plusieurs centaines d’heures de formation (généralement maximum 400h) afin de vous préparer au poste. Démarches : le futur employeur et votre conseiller montent le dossier ensemble. La formation peut être réalisée par l’entreprise ou un organisme externe (souvent avec l’appui de l’OPCO de la branche). Pour vous, c’est gratuit et c’est un excellent moyen d’acquérir les compétences manquantes pour obtenir un job. Bon à savoir : il existe aussi des POE collectives (POEC) où un OPCO organise, avec Pôle emploi, une formation pour plusieurs candidats sur un métier en tension, avant de les positionner en entreprise.
  • Formations financées par les Régions : Les Conseils régionaux financent de nombreuses formations professionnelles pour les demandeurs d’emploi, dans le cadre du Programme Régional de Formation (PRF). Ces formations dites « conventionnées Région » sont gratuites pour les stagiaires, les frais étant pris en charge par la Région (et parfois l’État ou l’UE). Elles concernent souvent des secteurs prioritaires selon la région (par exemple, numérique, bâtiment, sanitaire et social, etc.) et aboutissent à des certifications reconnues (titres professionnels, CAP, etc.). Comment en bénéficier ? Informez-vous auprès de votre conseiller Pôle emploi ou Mission Locale, qui ont la liste des formations disponibles localement. Vous pouvez aussi consulter le site de votre Conseil régional ou des plateformes comme La Bonne Formation. Si une formation région vous intéresse, vous devrez généralement passer des tests de sélection ou un entretien avec le centre de formation. Une fois retenu, la Région finance vos cours. Rémunération : si vous êtes demandeur d’emploi non indemnisé, vous pourrez percevoir une rémunération de formation de la part de l’État ou de la Région (dispositif RFPE) afin de vous soutenir financièrement pendant la durée de la formation. Si vous êtes indemnisé par Pôle emploi (ARE), vos allocations chômage peuvent continuer pendant la formation (on parle d’AREF). Ces aides au revenu complètent le financement de la formation elle-même.
  • Contrat de professionnalisation ou d’apprentissage : Même au chômage, il est possible de se former en alternance en signant un contrat de professionnalisation (ou un apprentissage si vous avez moins de 30 ans ou êtes éligible au-delà). Le contrat de professionnalisation est un CDD (ou CDI) incluant des périodes de formation, ouvert aux demandeurs d’emploi de tout âge (sans limite d’âge supérieure dans ce cas)alternance-professionnelle.fr. Vous devenez salarié de l’entreprise pendant la durée du contrat, vous percevez un salaire (variable selon âge et niveau, souvent entre 55 % et 100 % du SMIC), et votre formation est intégralement financée par l’OPCO de l’entreprise. C’est donc une solution idéale pour se former gratuitement tout en acquérant de l’expérience professionnelle. L’apprentissage est plutôt réservé aux moins de 30 ans (avec des exceptions : travailleurs handicapés, création/reprise d’entreprise, sport de haut niveau – ces publics peuvent entrer en apprentissage au-delà de 30 ans). Le principe est le même : vous êtes apprenti en entreprise et formé dans un CFA (Centre de Formation d’Apprentis), avec un salaire et une prise en charge totale des frais de formation. Démarche : trouver une entreprise d’accueil reste l’étape la plus cruciale. Pôle emploi, les missions locales et les CFA peuvent vous y aider. Une fois le contrat signé, vous n’avez rien à payer pour la formation, et vous obtenez au terme un diplôme ou titre professionnel.

(En plus de ces dispositifs principaux, mentionnons que France Travail peut proposer d’autres mesures comme la Préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC), des EMT (stages en entreprise), ou orienter vers des Écoles de la 2ᵉ chance et autres programmes spécifiques pour se former. N’hésitez pas à solliciter votre conseiller pour explorer toutes les options en fonction de votre situation.)

Travailleurs indépendants

Les travailleurs non salariés (artisans, commerçants, professions libérales, micro-entrepreneurs, agriculteurs…) ont eux aussi accès à la formation professionnelle et à des financements dédiés, bien qu’ils n’aient pas d’employeur pour les prendre en charge. En France, tout indépendant cotise une Contribution à la formation professionnelle (CFP) via l’Urssaf, ce qui lui ouvre des droits à la formation. Les principaux dispositifs sont :

  • Compte Personnel de Formation (CPF) : depuis 2018, les indépendants alimentent leur CPF au même titre que les salariés. Si vous êtes travailleur indépendant (y compris micro-entrepreneur) et à jour de votre CFP, vous recevez 500 € par an sur votre CPF (plafonné à 5 000 €), comme un salariéservice-public.fr. Ces droits CPF sont crédités annuellement (généralement au cours du 2ᵉ trimestre pour l’année précédente) et restent acquis même si vous changez d’activité. Vous pouvez donc utiliser votre CPF pour financer une formation liée à votre activité actuelle ou une reconversion. Exemple : un micro-entrepreneur en graphisme peut mobiliser son CPF pour se former à un nouveau logiciel. La démarche passe toujours par MonCompteFormation.gouv.fr. Si le coût dépasse vos droits, vous devrez autofinancer le reste ou solliciter d’autres aides (voir ci-dessous). L’avantage du CPF est sa simplicité et sa souplesse d’utilisation, sans avoir besoin de l’accord d’un tiers.
  • Fonds d’Assurance Formation (FAF) : en plus du CPF, chaque catégorie de travailleurs indépendants dispose d’un fonds spécifique qui peut rembourser les frais de formation. Ces fonds sont alimentés par votre cotisation formation et gérés par secteur d’activité. Les principaux sont :
    • l’Agefice (Association de gestion du financement de la formation) pour les commerçants, industriels et prestataires de services (y compris auto-entrepreneurs relevant de la SSI ex-RSI pour ces activités) ;
    • le FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professions Libérales) pour les professions libérales (psychologues, consultants, médecins, avocats non salariés, etc.) ;
    • le FAFCEA pour les artisans et métiers de l’artisanat ;
    • l’VIVEA pour les agriculteurs et exploitants agricoles ;
    • l’AFDAS pour les artistes-auteurs et métiers de la culture et médias (il couvre aussi les intermittents du spectacle, etc.).
    Pour bénéficier d’une prise en charge, il faut être à jour de la CFP et faire une demande avant le début de la formation. Chaque fonds a ses propres critères et plafonds de financement (par exemple, le FIF-PL finance souvent jusqu’à ~600 € par an et par professionnelfifpl.fr, l’Agefice peut prendre en charge plusieurs centaines d’euros par an selon les plans, etc.). Démarches : identifiez le fonds dont vous relevez (cela figure sur l’attestation CFP que vous pouvez télécharger sur votre compte Urssafentreprendre.service-public.frentreprendre.service-public.fr). Rendez-vous sur le site web de ce fonds (par ex. fifpl.fr, agefice.fr…) et consultez les modalités de demande de prise en charge. En général, vous devrez fournir un formulaire de demande, un devis de la formation, et parfois un programme détaillé. Après accord, le fonds vous remboursera tout ou partie des frais de formation (dans la limite de son barème annuel). Attention : ces fonds fonctionnent par année civile et budget limités : il est conseillé de déposer les demandes en début d’année car les enveloppes peuvent s’épuiser.
  • Aides régionales ou sectorielles : certaines Régions proposent des aides spécifiques pour les travailleurs indépendants en difficulté ou en reconversion (par exemple, un « chèque formation » pour les micro-entrepreneurs ayant un faible chiffre d’affaires souhaitant changer de métier). Renseignez-vous auprès de votre Conseil régional ou de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) / Chambre de Métiers dont vous dépendez. De plus, certaines fédérations professionnelles ou organismes paritaires de votre secteur peuvent offrir des formations gratuites ou subventionnées à leurs adhérents. Par exemple, l’UPA/CPME pour les petites entreprises, ou des syndicats professionnels, organisent parfois des sessions de formation continue (mise à jour réglementaire, nouvelles techniques…) sans reste à charge pour le participant.

En résumé, un travailleur indépendant doit activer lui-même ses droits : utilisez votre CPF en priorité pour sa facilité, et complétez en sollicitant votre fonds d’assurance formation. Même si les plafonds de remboursement sont parfois modestes, cela peut couvrir une bonne partie de vos frais de formation. Gardez aussi à l’esprit que les dépenses de formation professionnelle sont déductibles fiscalement de votre résultat d’entreprise, ce qui constitue un autre levier indirect (un crédit d’impôt formation des dirigeants existe également pour les chefs d’entreprise individuelle, d’un montant forfaitaire par heure de formation).

Jeunes de moins de 26 ans

Les jeunes (16-25 ans) en début de vie active ont des solutions dédiées pour se former et financer une qualification professionnelle, même s’ils n’ont pas encore cotisé ou travaillé. Voici les principaux dispositifs pour les moins de 26 ans :

  • Mission Locale et Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) : Si vous avez moins de 26 ans et que vous n’êtes ni en emploi ni en formation, la Mission Locale de votre territoire est votre interlocuteur principal. Les Missions Locales proposent un accompagnement global (orientation, formation, emploi, social) des jeunes. Depuis 2022, le Contrat d’Engagement Jeune a remplacé la Garantie Jeunes : c’est un parcours intensif d’accompagnement pouvant durer de 6 à 12 mois, incluant des périodes de formation, des stages, et un appui renforcé. Le CEJ donne droit à une allocation mensuelle (environ 300 à 500 € selon les ressources, jusqu’à 520 € environ maximum) pour aider le jeune à se consacrer à son projeteducentric.fr. Financement formation : dans le cadre du CEJ ou de l’accompagnement Mission Locale, de nombreuses formations courtes peuvent être financées directement par la Mission Locale ou via des programmes publics. Par exemple, la Mission Locale peut vous inscrire sur une formation financée par le Conseil régional (voir plus haut) ou solliciter des fonds de l’État pour des formations spécifiques (certains dispositifs nationaux ciblent les jeunes sans qualification). Démarches : contactez votre Mission Locale, signez un CEJ si éligible, et construisez votre projet avec votre conseiller. Il pourra vous orienter vers les bons plans de formation gratuits (ateliers de remise à niveau, permis de conduire financé sous conditions, préapprentissages, etc.). Les jeunes diplômés chômeurs peuvent aussi, via Pôle emploi, accéder aux aides de droit commun (CPF, AIF), mais la Mission Locale est mieux outillée pour les profils sans expérience.
  • Formations en alternance (apprentissage, professionnalisation) : L’alternance est souvent la voie royale pour les jeunes qui veulent se former tout en entrant sur le marché du travail. L’apprentissage concerne les 16-29 ans révolus (limite pouvant être portée à 34 ans dans certains cas particuliers). Le contrat de professionnalisation s’adresse aux 16-25 ans, et aux demandeurs d’emploi de 26 ans et plus sans limite d’âgealternance-professionnelle.fr. Dans les deux cas, le principe est le suivant : aucun frais de formation ne vous incombe, car la partie “école” est financée par l’OPCO et l’État, et vous percevez en plus un salaire pendant la durée du contrat. L’apprentissage permet de préparer des diplômes d’État (du CAP au Master, voire ingénieur) au sein d’un CFA, tandis que le contrat de pro vise plutôt des certificats professionnels ou titres de branche. Conditions : il faut trouver une entreprise d’accueil et un organisme de formation (CFA ou centre habilité) qui proposent la formation visée. L’entreprise signe un contrat avec vous et prend en charge votre cursus. Avantages : en alternance, vous obtenez une expérience professionnelle réelle + un diplôme, sans avoir à payer de scolarité. Le coût est intégralement supporté par des fonds publics/mutualisés – notamment, depuis la réforme de 2018, les CFA sont financés au “coût contrat” par France Compétences via les OPCO, ce qui garantit la gratuité pour l’apprenti. De plus, l’alternant a droit à divers avantages financiers (réduction transports, allocation logement type APL, aide Mobili-Jeune pour le logement, etc.). Nouveautés 2024-2025 : l’État a prolongé les aides à l’embauche d’apprentis jusqu’à fin 2023, et une réforme du financement de l’apprentissage est prévue à partir du 1ᵉʳ juillet 2025travail-emploi.gouv.fr, sans impact sur la gratuité pour le jeune mais avec un ajustement des dotations aux CFA. En clair, en 2025, l’apprentissage reste plus que jamais une option à privilégier pour les jeunes voulant se former sans frais.
  • Programmes spécifiques jeunes : En parallèle, divers programmes nationaux ciblent les moins de 26 ans pour les aider à se qualifier. Par exemple : les Écoles de la Deuxième Chance (E2C) accueillent des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme et offrent un parcours de remise à niveau et d’insertion avec des stages en entreprise (gratuit et avec une petite rémunération). Le dispositif PACES (Parcours d’Acquisition de Compétences en Entreprise) peut financer une formation pour un jeune suivi par une Mission Locale, en entreprise. Le Service Civique (16-25 ans, 30 ans si handicap) n’est pas une formation à proprement parler, mais peut constituer une expérience valorisable avec une indemnité, et inclut une formation citoyenne ainsi que la possibilité de passer des certifications (ex : PSC1, etc.). Enfin, la plateforme gouvernementale 1jeune1solution.gouv.fr recense opportunités, aides et offres d’alternance pour les jeunes ; c’est une ressource utile pour trouver son chemin de formation.

En somme, si vous êtes jeune et que vous souhaitez vous former, ne restez pas isolé : poussez la porte d’une Mission Locale ou de Pôle emploi selon votre situation, et explorez l’alternance. De nombreux dispositifs publics visent à vous éviter de payer vous-même une formation, car l’enjeu est de vous conduire vers un emploi durable. Profitez-en !

Personnes en situation de handicap

Les personnes en situation de handicap disposent des mêmes dispositifs que les autres citoyens en fonction de leur statut (salarié, demandeur d’emploi, etc.), mais bénéficient en plus de certaines aides complémentaires pour lever les obstacles liés au handicap et faciliter leur accès à la formation :

  • Droits CPF majorés : Si vous avez une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et que vous êtes en emploi (salarié ou indépendant), sachez que votre CPF est alimenté à un niveau supérieur. En effet, un travailleur handicapé acquiert 800 € par an sur son CPF (plafond 8 000 €), au lieu de 500 € (plafond 5 000 €)service-public.fr. Cela vous donne davantage de ressources pour financer vos formations tout au long de la vie. Ce supplément s’applique automatiquement dès lors que votre statut de handicapé est déclaré, sans démarche particulière, et il est cumulable avec les autres abondements.
  • Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées) : L’Agefiph est un organisme national qui propose des aides financières et des services pour favoriser l’emploi des personnes handicapées dans le secteur privé. En matière de formation, l’Agefiph a longtemps proposé une aide directe à la formation pour les demandeurs d’emploi handicapés ou pour les salariés dont la formation dépassait les financements classiques. Évolution 2025 : l’Agefiph a recentré ses interventions – elle ne finance plus systématiquement les coûts pédagogiques de la formation, sauf dans le cadre du maintien dans l’emploi ou de reconversion spécifique. En revanche, elle continue de financer des aménagements liés au handicap : par exemple, le coût d’un interprète en langue des signes pendant la formation, du matériel adapté, un tutorat renforcé, des transports spécifiques, etc.ecf-proconduite.comagefiph.fr. De plus, l’Agefiph propose des aides aux employeurs qui forment et embauchent des personnes handicapées (y compris des primes pour recruter en alternance). Concrètement : si vous êtes demandeur d’emploi handicapé, votre conseiller Cap Emploi (organisme spécialisé partenaire de France Travail) montera avec vous un plan de financement incluant Pôle emploi, la Région, etc., et pourra solliciter l’Agefiph en complément pour les frais restant ou les besoins d’adaptation. Si vous êtes salarié et que votre handicap nécessite une formation pour conserver votre poste ou évoluer, l’Agefiph peut aussi aider votre employeur à la financer (on parle d’aide au maintien dans l’emploi via la formation). Démarche : prenez contact avec un conseiller Cap Emploi (spécialisé handicap) en parallèle de Pôle emploi ou de votre service RH, afin de mobiliser les aides Agefiph au besoin. L’intervention de l’Agefiph est toujours faite sur mesure, après évaluation de votre situation.
  • FIPHFP : Pour les agents publics handicapés, l’équivalent de l’Agefiph existe – c’est le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique. Il fonctionne de manière similaire pour financer des aménagements, des formations ou des aides techniques facilitant la formation et le maintien dans l’emploi dans le secteur public. Les démarches passent par le correspondant handicap de votre administration.
  • Alternance sans limite d’âge : Un avantage souvent méconnu est que la limite d’âge de 30 ans pour l’apprentissage ne s’applique pas aux personnes handicapées. Vous pouvez devenir apprenti à tout âge si vous êtes titulaire d’une RQTH. Cela ouvre la voie à la préparation de diplômes en alternance même en étant plus âgé, avec les mêmes droits (formation gratuite, rémunération) – un levier très intéressant pour une reconversion. De même, en contrat de professionnalisation, les personnes handicapées de plus de 25 ans sont éligibles de plein droit. Aides spécifiques : l’Agefiph propose une aide financière aux employeurs qui embauchent un alternant handicapé (par exemple, une prime de 5 000 € pour un apprenti handicapé, 6 000 € si < 30 ansopcoep.fr). Cela incite les entreprises à vous former, et vous, vous bénéficiez du dispositif d’alternance sans aucun coût de formation.
  • Prise en charge des frais supplémentaires : Outre l’Agefiph, notez que la plupart des dispositifs standards intègrent des aménagements pour le handicap. Par exemple, si vous êtes en formation via Pôle emploi, vous pouvez obtenir le remboursement de frais de déplacement exceptionnels si vous ne pouvez pas utiliser les transports en commun à cause de votre handicap. Les organismes de formation Qualiopi ont l’obligation d’assurer l’accessibilité de leurs formations aux personnes handicapées (accès PMR, adaptation pédagogique…). N’hésitez pas à signaler vos besoins en amont.

En résumé, une personne en situation de handicap doit activer les mêmes droits que tout le monde (CPF, AIF, plan de formation…) mais ne pas hésiter à solliciter les dispositifs complémentaires spécifiques handicap. L’Agefiph ou le FIPHFP peuvent faire la différence en finançant ce qui n’est pas couvert ailleurs et en donnant un coup de pouce financier aux employeurs ou organismes investissant dans votre formation. Conseil : appuyez-vous sur les conseillers spécialisés (Cap Emploi pour le privé, référent handicap dans le public ou organisme de formation) pour construire votre projet de formation inclusive.

Personnes en reconversion professionnelle

Que vous soyez salarié en quête d’un nouveau départ, ou demandeur d’emploi envisageant de changer de métier, la reconversion professionnelle nécessite souvent de se former. Elle implique de combiner judicieusement plusieurs dispositifs précédemment cités. Voici les outils phares pour financer votre reconversion :

  • CPF de transition – Projet de Transition Professionnelle (PTP) : Pour les salariés en poste qui veulent changer de carrière, le PTP (détaillé plus haut dans la section Salariés du privé) est la clé. Il permet de suivre une formation longue en étant financé par un organisme paritaire (Transitions Pro) plutôt que par votre employeur. C’est idéal si votre projet de formation n’entre pas dans le plan de votre entreprise actuelle. Exemple : vous êtes comptable et vous souhaitez devenir développeur web : un PTP peut financer une formation intensive de 6 mois à 1 an en programmation tout en payant votre salaire. Pendant ce temps, vous êtes en congé auprès de votre employeur. Le PTP couvre généralement les salaires jusqu’à 2 SMIC à 100 %, et au-delà une partie (90 % par exemple), ainsi que le coût de la formation. À noter : les salariés en CDD ou intérim peuvent aussi en bénéficier sous certaines conditions, en engageant le projet après la fin de leur contrat. Le CPF de transition est alimenté par le CPF du salarié (qui cède ses droits CPF au projet) et par des fonds mutualisés, vous n’avez pas à payer sauf éventuellement des frais de dossier minimes. Si votre reconversion nécessite un diplôme ou titre reconnu, c’est souvent le dispositif le plus protecteur.
  • Démission pour reconversion : Depuis 2019, il existe un droit nouveau pour les salariés en CDI qui souhaitent démissionner afin de réaliser une reconversion (formation ou création d’entreprise) tout en ayant une sécurité financière. Ce dispositif permet, sous conditions, de percevoir les allocations chômage (ARE) après une démission volontaire. Conditions principales : avoir au moins 5 ans d’activité continue (salariée) et faire valider son projet de reconversion avant de démissionner. Démarches : il faut contacter un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) (obligatoire) qui vous aidera à formaliser votre projet. Vous présentez ensuite votre dossier à une commission paritaire (gérée par Transitions Pro) de votre région. Si la commission valide que votre projet de formation ou d’entreprise est sérieux et réaliste, elle vous délivre une attestation. Vous avez alors 6 mois pour démissionner et vous inscrire à France Travail. Une fois inscrit, vous serez éligible aux allocations chômage comme si vous aviez été licencié. Cela vous donne une ressource mensuelle pendant votre formation (AREF si en formation). Financement de la formation : être indemnisé ne paye pas la formation elle-même, mais vous pourrez alors mobiliser votre CPF, une AIF de Pôle emploi, etc., pour la prise en charge pédagogique. L’intérêt majeur est que vous n’êtes plus salarié de votre ancienne branche, vous pouvez vous consacrer à plein temps à la formation tout en ayant un revenu. Ce dispositif est particulièrement adapté aux reconversions nécessitant une formation coûteuse ou longue que l’employeur actuel ne financerait pas. Veillez à bien anticiper (compter 3 à 6 mois pour l’instruction du dossier CEP + commission).
  • Transitions Collectives : Si vous êtes salarié et que votre métier est menacé (par exemple, votre entreprise traverse une mutation qui met en péril votre poste à moyen terme), renseignez-vous sur Transco (Transitions Collectives). C’est un programme lancé récemment (2021) permettant à des salariés volontaires de se former à un nouveau métier sans quitter leur entreprise, avec l’accord de l’employeur. Concrètement, votre entreprise identifie des “emplois fragilisés” en son sein et signe une convention. Vous pouvez alors bénéficier d’une formation longue (jusqu’à 24 mois) vers un métier “porteur” identifié dans votre région, entièrement financée par l’État (via les associations Transitions Pro) – l’entreprise continue de vous verser votre salaire pendant la formation (prise en charge par l’État à 100 % pour les entreprises <300 salariés, et partielle pour les plus grandes). À l’issue, vous pouvez soit revenir en poste (si poste maintenu, ce qui est rare si on a fait Transco), soit plus généralement partir vers le nouveau métier formé. Transitions Collectives évite la case chômage en anticipant la reconversion. Pour le salarié c’est une aubaine : formation payée, emploi et salaire maintenus pendant la transition. Démarche : parlez-en à votre employeur ou aux représentants du personnel si vous pensez être dans un métier menacé, ou contactez Transitions Pro de votre région pour plus d’informations sur les projets Transco en cours.
  • Combiner plusieurs financements : Une reconversion ne se finance pas toujours avec un seul dispositif. Il est fréquent de mixer les aides. Par exemple, un salarié qui quitte son job pour se reconvertir pourra utiliser : ses économies personnelles pour vivre quelques mois, son CPF pour payer une première formation courte, puis s’inscrire au chômage et obtenir une AIF pour une seconde formation plus longue, tout en touchant l’ARE. Ou bien, un salarié en PTP qui voit que la formation convoitée coûte plus cher que les plafonds de Transitions Pro pourra mobiliser en plus son CPF (en amont) ou demander un complément à la Région. Le rôle du CEP est ici primordial : quel que soit votre statut, faire appel gratuitement à un Conseiller en Évolution Professionnelle vous aidera à bâtir un plan de financement sur mesure. Le CEP connaît l’écosystème des aides, il peut vous faire rencontrer les bons opérateurs (Trans Pro, Pôle emploi, Agefiph, etc.) et vous accompagner dans les démarches administratives. Vous pouvez prendre rendez-vous via le site mon-cep.org ou en passant par des opérateurs CEP locaux (APEC pour les cadres en reconversion, CAP Emploi si handicap, Missions Locales pour les jeunes, etc.).

En conclusion, une personne en reconversion doit “activer tous les leviers”. Identifiez vos droits acquis (CPF, DIF s’il en reste, etc.), renseignez-vous sur les dispositifs spéciaux comme le PTP ou la démission-reconversion, et ne négligez pas le conseil professionnel. Les réformes récentes encouragent la mobilité professionnelle : profitez-en, car de nombreuses dépenses de formation qui auraient été à votre charge il y a quelques années peuvent aujourd’hui être prises en charge par ces mécanismes.

Comparatif des dispositifs par statut

Pour récapituler, voici un tableau synthétique des principaux dispositifs de financement selon les statuts :

StatutPrincipaux dispositifs de financement de formation
Salarié du privéCPF (500 €/an, reste à charge 100 €) 
Plan de développement des compétences (prise en charge employeur/OPCO) 
Projet de Transition Pro (PTP, ex-CIF) 
Pro-A (formation en alternance en interne) 
Alternance externe (apprentissage/contrat pro possible dans certains cas)
Agent publicCPF (crédit d’heures) 
Plan de formation de l’administration 
Congé de Formation Professionnelle (CFP, 3 ans max, 85 % du salaire sur 12 mois) 
Possibilité d’apprentissage dans la fonction publique (notamment territoriale/hospitalière)
Demandeur d’emploiCPF (mobilisable sans reste à charge) 
Aide Individuelle à la Formation (AIF, Pôle emploi, jusqu’à 8 000 €) 
Formations financées par la Région (gratuite pour le stagiaire) 
Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE, individuelle ou collective) 
Contrat de professionnalisation ou apprentissage (formation financée + salaire)
Travailleur indépendantCPF (500 €/an si cotisation à jour) 
Fonds d’Assurance Formation (FAF) de la branche professionnelle (Agefice, FIF-PL, FAFCEA, VIVEA…) – prise en charge partielle selon barèmes (ex : ~600 €/an) 
Aides éventuelles des Régions ou organisations pro (selon secteur et projets)
Jeune (-26 ans)Mission Locale – Contrat d’Engagement Jeune (accompagnement + allocation) 
Formations du Programme Régional (selon profil) 
Apprentissage (formation gratuite + salaire, jusqu’à 29 ans, au-delà si handicap) 
Contrat de professionnalisation (formation gratuite + salaire) 
Programmes spéciaux (Écoles de la 2ᵉ chance, service civique avec formations, etc.)
Personne handicapéeDispositifs selon statut (salarié, demandeur d’emploi, etc. : CPF majoré 800 €/an, AIF, plan de formation…) 
+ Aides Agefiph (financement complémentaire, adaptation handicap) 
+ Alternance sans limite d’âge (contrat apprentissage/pro accessible, primes à l’embauche pour l’employeur) 
+ Accompagnement spécialisé (Cap Emploi, référent handicap)
En reconversion(Salarié) Projet de Transition Pro (congé formation rémunéré) 
(Salarié) Démission reconversion (accès chômage + financement formation via Pôle emploi) 
(Tous) CPF (y compris CPF de transition) 
(Demandeur emploi) AIF, Région… selon projet 
+ Conseil en Évolution Pro (CEP) pour combiner les dispositifs et réussir le projet

(Ce tableau n’est pas exhaustif, mais présente les leviers les plus courants. Chaque situation individuelle peut ouvrir à des aides supplémentaires ou spécifiques.)

Ressources utiles

  • Mon Compte Formation (Plateforme officielle) – moncompteformation.gouv.fr : Pour consulter vos droits CPF, rechercher une formation éligible et effectuer vos demandes de financement en ligne. Ce site est incontournable pour mobiliser votre CPF et connaître les abondements possibles.
  • France Travail (anciennement Pôle emploi) – francetravail.fr : Le portail public de l’emploi et de la formation pour les demandeurs d’emploi. Vous y trouverez des offres de formation, des conseils sur les aides (AIF, alternance…), et vous pouvez accéder à votre espace personnel pour échanger avec votre conseiller et suivre vos démarches.
  • Service-Public.fr – Formation professionnelle (Informations officielles) – service-public.fr : Le site de l’administration française détaille vos droits à la formation selon votre statut. Vous y trouverez des fiches pratiques sur le CPF, la formation des salariés, des fonctionnaires, le CPF de transition, le congé de formation, etc., ainsi que les actualités des réformes (ex : reste à charge CPF). C’est une référence fiable pour approfondir chaque dispositif et connaître les textes de loi en vigueur.

Bonne chance dans vos projets de formation ! N’oubliez pas que se former est un investissement sur soi, largement soutenu par des mécanismes publics en France : en 2025, quasiment tout le monde peut accéder à une formation sans payer la totalité du coût, en activant les bons dispositifs. Il ne vous reste plus qu’à franchir le pas et à bénéficier de ces opportunités pour évoluer professionnellement.

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