Réalisé par Centre Inffo et Harris Interactive en décembre 2019 auprès de 1600 actifs français, ce sondage publié aujourd’hui a pour objectif de donner un regard général sur la formation (sa perception, le niveau de connaissance des dispositifs, les voies d’informations et sur le sentiment d’évolution dans son métier des Français, dont vous trouverez les principaux enseignements ci-dessous.
Regard général sur la formation professionnelle et sentiment d’évolution de son métier
La formation professionnelle continue est très majoritairement vue comme une chance d’évoluer dans son parcours professionnel mais aussi comme une nécessité afin de rester employable. Toutefois, nombreux sont les actifs à la juger contraignante car difficilement compatible avec les agendas professionnels, et environ 1 actif sur 3 estime même qu’elle se révèle souvent inutile.
1 actif sur 3 estime que son métier évolue très vite, 1 sur 2 qu’il évolue mais lentement, quand 1 sur 5 considère qu’il n’évolue pas. Plus on est un actif diplômé, plus on considère que son métier évolue. Dans 5 ans, 2/3 des actifs pensent qu’ils exerceront le même métier, mais le plus souvent de manière différente. Un peu plus d’1 sur 5 projettent qu’ils auront changé de métier.
Acteurs de la formation professionnelle et attitude personnelle
De nombreux acteurs sont identifiés comme ayant un rôle important à jouer dans les parcours de formation professionnelle, aux premiers rangs desquels les organismes de formation, les employeurs et les branches professionnelles, avant les acteurs publics (collectivités, gouvernement, OPCO). Mais le premier acteur identifié est le salarié lui-même.
Près des 2/3 des actifs estiment que c’est avant tout à chacun d’être responsable de son parcours de formation. S’ils estiment être les principaux responsables de leur parcours de formation professionnelle continue, les actifs sont partagés sur le fait de savoir s’ils en sont aujourd’hui suffisamment acteurs.
Les actifs font en effet part de leur volonté d’être acteurs, en émettant des souhaits de formation, en faisant eux-mêmes des recherches, en contactant des organismes… 6 sur 10 se disent même prêts à financer eux-mêmes une formation ou à reprendre leurs études. Mais peu ont déjà franchi ces caps (au maximum 3 répondants sur 10).
Connaissance et utilisation des dispositifs d’aide à la formation professionnelle
Si une majorité de répondants indique avoir entendu parler de l’apprentissage, du bilan de compétences ou de la VAE ou du contrat de professionnalisation, moins d’1 actif sur 2 mentionne avoir entendu parler du CEP, du CPF Transition professionnelle ou de Pro-A. Parmi ceux qui déclarent en avoir entendu parler, ils en ont généralement une connaissance floue.
Contrairement à ce qu’annonçait une étude BVA datant de la semaine dernière : 85% des actifs indiquent avoir déjà entendu parler du CPF et même 57% déclarent voir bien ce dont il s’agit. Le plus souvent, les actifs ont entendu parler du CPF via leur employeur, et ce d’autant plus que l’entreprise est grande. Un peu plus d’un quart en ont entendu parler via le bouche-à-oreille ou à travers les médias. S’ils ont majoritairement entendu parler du CPF et de l’application dédiée, les actifs sont peu nombreux (seulement 1 sur 4) à déclarer connaître le montant de leurs droits de formation.
Près de 6 actifs sur 10 déclarent avoir entendu parler de l’application « Mon compte formation », mais seule une minorité l’a déjà téléchargée. Les personnes qui ont téléchargé l’application ou ont l’intention de le faire souhaitent connaître leurs droits et s’informer / trouver une formation. Ceux qui ne vont pas la télécharger se justifient surtout en déclarant qu’ils n’utilisent pas d’application en général ou qu’ils n’en voient pas l’utilité dans leur situation.
Niveau d’information et moyens utilisés pour s’informer sur la formation professionnelle
La majorité des actifs se sent mal informée sur la formation professionnelle continue, ce sentiment étant plus prégnant parmi les seniors, les chômeurs et les salariés des petites entreprises. Les actifs se sentent majoritairement mal informés, que ce soit sur leurs droits ou les ressources pour se former mais aussi sur les secteurs ou métiers porteurs en termes d’emploi.
Les actifs déclarent surtout se renseigner via leur employeur ou via les moteurs de recherche, plus que par les sources d’information spécialisées. Le portail « Orientation pour tous » est connu par ¼ des répondants et a déjà été utilisé par 1 actif sur 10.
Attentes et perspectives à l’égard de son évolution professionnelle
1 actif sur 2 a pour projet de suivre une formation professionnelle au cours des 12 prochains mois, mais seulement 16% avec certitude. Les raisons qui justifient qu’on ne pense pas suivre de formation professionnelle sont avant tout le manque de temps mais aussi la difficulté à trouver une formation qui corresponde à ses besoins et attentes, et le manque de proposition émanant de son entreprise ou le manque de budget.
Parmi ceux ayant le projet de suivre une formation, 59% ont une idée arrêtée quand 49% n’ont pas d’idée précise sur la formation qu’ils aimeraient suivre. Notons d’ailleurs qu’invités à indiquer la formation qu’ils aimeraient le plus suivre, 41% des répondants ne parviennent pas à formuler un souhait. Les désirs de formation s’orientent avant tout vers l’informatique.
Quid des Soft skills ?
Seul ¼ des actifs a déjà entendu parler des soft skills, cette proportion montant toutefois à 40% parmi les cadres et 45% parmi les moins de 35 ans. Une fois qu’on leur en a donné une définition, plus de 7 actifs sur 10 estiment que les soft skills sont des compétences importantes pour évoluer professionnellement et même près de 3 sur 10 les jugent indispensables. 62% des actifs sont convaincus que les soft skills peuvent s’apprendre quand 38% considèrent qu’on ne peut pas se former sur ses compétences comportementales.
Les répondants estiment qu’il est nécessaire de se former pour être manager, chef de projet ou en relation avec la clientèle. Une large majorité considère également qu’il est nécessaire de se former en matière de communication ou négociation dans le milieu professionnel. Les avis sont plus partagés sur les « savoir-être » ou sur la créativité.
1/3 des actifs indiquent avoir déjà suivi une formation professionnelle visant à développer des soft skills et même plus de 40% parmi les cadres et les fonctions dirigeantes. Les répondants aimeraient surtout se former à la résolution de problèmes, à l’argumentation et au management, juste devant la gestion des émotions. Selon les répondants, les meilleures manières de se former aux soft skills sont les mises en situation et le partage de bonne pratique, ainsi que le coaching individuel. Ils sont plus dubitatifs sur les serious games.
A propos de Centre Inffo, éditeur de ce Baromètre de la formation et de l’emploi
Centre Inffo, opérateur de l’Etat sous tutelle du ministère du Travail, propose aux acteurs de la formation professionnelle et de l’apprentissage, une expertise juridique, une offre de formation et une information sur-mesure et spécialisée. Il est doté d’une mission de service public dans le champ de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles. Centre Inffo est l’organisateur, depuis 1989, de l’Université d’hiver de la formation professionnelle, événement biennal majeur des acteurs de la formation, dont la 17ème édition se tenait semaine dernière à Biarritz.
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