Alors que le Compte Personnel de Formation (CPF) est devenu un pilier incontournable de la formation professionnelle en France, un volet reste encore peu mobilisé par les entreprises : les dotations employeurs.
Pourtant, selon l’étude publiée par la Caisse des Dépôts en mai 2025, ce dispositif présente un potentiel stratégique fort pour accompagner les projets des salariés et répondre aux enjeux de fidélisation, de montée en compétences ou de mobilité professionnelle.
Vous pouvez consulter l’étude complète publiée par la Caisse des Dépôts en mai 2025 pour découvrir en détail ces opportunités et les chiffres clés de ce dispositif.
🔢 Un volume de dotations encore marginal
Entre 2020 et 2023, environ 10 000 entreprises ont versé 250 millions d’euros en dotations sur les CPF de leurs salariés.
Un chiffre qui peut sembler conséquent… mais qui reste très faible rapporté aux 8 milliards d’euros mobilisés via le CPF sur la même période.
➡️ Autrement dit, les dotations employeurs représentent à peine 3 % de l’ensemble des flux financiers liés au CPF. Et ce sont principalement les grandes entreprises qui y ont recours.
⚖️ Obligatoires vs volontaires : deux réalités très contrastées
L’étude distingue deux grands types de dotations :
- Les dotations obligatoires (droits correctifs, dotations en cas de licenciement) représentent 188 M€, mais sont très peu mobilisées : seulement 4 % consommées fin 2023.
- Les dotations volontaires, issues d’accords internes ou d’initiatives RH, atteignent 62 M€, avec un taux d’utilisation de 69 %.
💡 Cette différence reflète un fait essentiel : une dotation accompagnée d’un projet partagé est bien plus engageante qu’un simple versement correctif.
👥 Une pratique encore rarissime
En 2023, seulement 3,3 salariés sur 10 000 ont bénéficié d’une dotation volontaire ou conventionnelle. Ce chiffre grimpe à 4/10 000 dans les grandes entreprises… mais reste quasi nul dans les TPE.
Par ailleurs, les bénéficiaires sont à 95 % en CDI, et appartiennent très majoritairement aux catégories des cadres ou professions intermédiaires. Les secteurs les plus actifs ? Finance, informatique, automobile.
👉 La question de l’équité d’accès à ce dispositif se pose donc clairement.
⚡ Un accélérateur de formation… quand il est utilisé
Parmi les dotations utilisées, 66 % sont mobilisées dans les 15 jours suivant leur versement.
Ce chiffre montre que les dotations employeurs peuvent agir comme un déclencheur immédiat dès lors qu’elles sont intégrées à une stratégie RH claire et comprise.
🔄 Des impacts concrets sur les carrières
Les effets des dotations employeurs dépassent le cadre strict de la formation :
- 21 % des bénéficiaires ont changé d’entreprise dans l’année suivant leur formation.
- 17 % ont changé de groupe socio-professionnel, avec une mobilité ascendante pour les cadres et professions intermédiaires.
- Les formations les plus “transformatrices” sont souvent celles en lien avec le management, le marketing ou les fonctions support stratégiques.
🚀 Un levier RH à activer davantage
Malgré des résultats prometteurs, les dotations employeurs restent très peu répandues. Et pourtant, elles cochent toutes les cases :
- Outil de cofinancement efficace
- Moyen de fidélisation des talents
- Mécanisme de reconnaissance et de valorisation
- Levier de montée en compétences ciblée
➡️ À l’heure où les entreprises cherchent à conjuguer performance, engagement et employabilité, les dotations CPF mériteraient une place plus centrale dans les politiques de formation.
Conclusion
Les dotations employeurs sur le CPF ne sont pas encore à la hauteur de leur potentiel. Mais les structures qui les activent en retirent déjà des bénéfices très concrets. Il ne reste qu’à élargir leur usage, les démocratiser et les intégrer pleinement à la stratégie RH de demain.
Merci beaucoup Taline pour cet article ! La semaine prochaine, on vous réserve de nouveaux contenus passionnants sur ce sujet.