Formation des demandeurs d’emploi et immersion en entreprise

La DARES vient de publier un rapport sur la formation des demandeurs d’emploi portant sur la problématique suivante : “Quel apport des périodes en entreprise durant les formations des personnes en recherche d’emploi ?”. Zoom sur les principaux enseignements.

La Dares est la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, du plein emploi et de l’insertion. Elle contribue à la conception, au suivi et à l’évaluation des politiques publiques, et plus largement à éclairer le débat économique et social.

Demandeurs d’emploi et immersion professionnelle en entreprise

En étant inscrit à Pôle Emploi, il est possible de participer à des temps en entreprise pour :

• découvrir un métier ou un secteur d’activité,
• confirmer un projet professionnel grâce à des situations réelles de travail,
• initier un parcours d’embauche pour accéder à un emploi ou dans le cadre d’une reconversion.

Pour participer à ces périodes en entreprise, il faut que l’organisme (conseiller Pôle Emploi, Mission locale, Cap emploi, structure d’insertion, etc.) qui accompagne le demandeur d’emploi fasse les démarches pour établir une convention.

Cette convention est signée par le demandeur d’emploi avec l’organisme prescripteur et la structure d’accueil qui précise les conditions de l’activité dans sa structure (durée, fonctions exercées, horaires…).

Pendant la période d’immersion professionnelle, le bénéficiaire conserve le statut qu’il avait à son entrée en immersion :

• Demandeur d’emploi : l’indemnisation se poursuit.
• Salarié en insertion dans une autre structure : l’accord de son employeur est requis. Le contrat peut être suspendu. À l’issue de la période, le salarié réintègre son poste. La structure d’accueil n’a pas de rémunération à lui verser.

Bon à savoir : la quasi-totalité des stagiaires (90 %) considère la formation en entreprise comme utile et les trois quarts se sont sentis intégrés à l’équipe.

Quel temps en entreprise pour les demandeurs d’emploi ?

L’enquête Post-formation menée auprès des sortants de formation en 2021 offre un retour d’expérience des stagiaires éclaire sur le recours à ces stages en entreprise. En 2021, 44 % des sortants de formation professionnelle (près de 350 000 stagiaires, hors mobilisation du CPF) déclarent avoir effectué une période en entreprise durant leur formation.

• Par rapport à l’ensemble des sortants de formation, les stagiaires effectuant toute leur formation en entreprise comptent davantage de peu diplômés (55 % n’ont pas le baccalauréat, contre 51 %). C’est particulièrement le cas dans les spécialités liées à la manutention, la construction ou la production mécanique.
  
• Les femmes sont surreprésentées parmi les sortants dont une partie seulement de la formation se déroulait en entreprise (54 % contre 51 %). Elles suivent plus fréquemment des formations dans les services à la personne, qui ont rarement lieu intégralement en milieu professionnel.
  
• Les formations de déroulant partiellement en entreprise sont pour la moitié d’entre elles certifiantes. Elles sont longues (837 h en moyenne) et, dans 82 % des cas, la durée en entreprise n’excède pas la moitié du temps de formation.
  
• À l’inverse, les stages ayant intégralement lieu en entreprise sont plus courts (373 h en moyenne) et concernent davantage l’adaptation au poste de travail du demandeur d’emploi (dans 50 % des cas), en vue d’une qualification préalable au recrutement.

Quel impact de ces temps en entreprise sur la reprise d’une activité professionnelle ?

Les formations entièrement en entreprise, dont l’objectif est principalement l’adaptation à un poste de travail précis, aboutissent de facto souvent à une embauche : la moitié des bénéficiaires reste dans l’entreprise. Ils sont 46 % en emploi 6 à 9 mois après la fin de leur formation, dont 59 % en CDI. Ce taux d’insertion est plus élevé que pour l’ensemble des sortants de formation (36 %) mais il ne permet pas de conclure que les formations en entreprise améliorent, en tant que telles, l’insertion en emploi durable : les personnes sélectionnées avaient déjà été identifiées comme de possibles recrues.

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