Promulguée le 24 octobre 2025, la loi n° 2025-989 transforme en profondeur la manière dont les entreprises accompagnent les parcours professionnels.
Au-delà de son objectif principal : favoriser l’emploi des salariés expérimentés (souvent appelés “seniors”), elle place la formation au cœur de la politique de l’emploi et du dialogue social. Voici les principaux changements à connaître avant son entrée en vigueur, le 1er janvier 2026.
Un nouvel entretien pour les salariés expérimentés : le “parcours professionnel”
L’entretien professionnel devient désormais un entretien de parcours professionnel. Ce changement, plus qu’une simple évolution de vocabulaire, traduit une volonté de faire de cet entretien un outil de pilotage des compétences et des carrières.

Ce qu’il faut retenir :
- Il doit avoir lieu tous les 4 ans (au lieu de 6 auparavant).
- Il est désormais lié à la santé au travail : il doit se tenir dans les deux mois suivant la visite médicale de mi-carrière.
- Il sert à faire le point sur :
- les compétences et qualifications mobilisées,
- les besoins de formation du salarié,
- les perspectives d’évolution ou de reconversion,
- l’utilisation du Compte Personnel de Formation (CPF).
Un entretien spécifique est aussi prévu avant les 60 ans du salarié, pour anticiper la fin de carrière : temps partiel, retraite progressive, ou accompagnement à la transition.
🎯 Objectif : placer la formation et l’évolution professionnelle au centre du dialogue entre employeur et salarié.
Un nouveau droit à la reconversion professionnelle pour les salariés expérimentés
Autre nouveauté majeure : la création de la période de reconversion.
Ce dispositif, intégré au Code du travail, permet à tout salarié de changer de métier ou de secteur tout en sécurisant sa situation.

Deux possibilités :
- Reconversion interne : le salarié reste dans l’entreprise, conserve son contrat et sa rémunération, tout en suivant une formation.
- Reconversion externe : il part temporairement dans une autre entreprise, son contrat est suspendu mais il garde la possibilité de revenir à son poste si la nouvelle expérience n’est pas concluante.
Les caractéristiques clés :
- Formations de 150 à 450 heures (jusqu’à 2 100 heures sur 3 ans par accord collectif).
- Financement assuré par les OPCO et, si besoin, par le CPF du salarié.
- Un accord d’entreprise ou de branche définit les conditions précises de mise en œuvre.
🎯 Objectif : rendre la reconversion plus fluide, mieux financée et sécurisée, y compris pour les salariés expérimentés.
Lien renforcé entre formation, santé et maintien dans l’emploi
La loi crée un lien direct entre la médecine du travail et la formation.
Les recommandations du médecin du travail, notamment sur l’usure professionnelle, doivent désormais être abordées lors de l’entretien de parcours.
Ces échanges peuvent déboucher sur :
- des formations d’adaptation au poste,
- des actions de prévention des risques,
- ou des projets de mobilité pour préserver la santé et l’employabilité du salarié.
🎯 Objectif : prévenir plutôt que subir les ruptures de parcours liées à l’âge ou aux conditions de travail.
Une nouvelle gouvernance pour la formation
La loi crée un Conseil national de l’orientation et de la formation professionnelles chargé de coordonner les politiques publiques et d’évaluer leur impact.
Elle met aussi en place une instance paritaire nationale qui :
- pilote le financement des transitions et reconversions professionnelles,
- harmonise les pratiques entre régions,
- veille à la transparence de l’utilisation des fonds issus de France Compétences.
Cette nouvelle gouvernance entrera progressivement en vigueur entre 2026 et 2028.
En résumé
Cette loi marque un tournant :
✅ L’entretien professionnel devient un vrai levier d’évolution,
✅ Les reconversions sont mieux encadrées et financées,
✅ La santé au travail et la formation sont enfin reliées,
✅ La gouvernance du système est modernisée pour plus de cohérence.
En clair, la formation n’est plus seulement un droit : elle devient le fil conducteur du parcours professionnel, tout au long de la vie active.
