Les avancées dans le domaine des technologies de l’information ont considérablement transformé le monde de la formation professionnelle.
Les environnements immersifs, tels que les métavers, sont devenus des outils de formation courants, car ils permettent de faciliter l’apprentissage en proposant une expérience de formation plus réaliste et engageante. Dans une table ronde organisée à l’Université d’hiver de la formation professionnelle (UHFP) en janvier 2023 à Cannes, des experts ont partagé leurs expériences sur l’exploration des métavers dans les parcours de formation.
Dans cet article, nous allons explorer les commentaires des experts qui ont participé à cette table ronde.
Le point de vue de Marie Attard, Secrétaire générale de Kwark Education, sur le métavers
Kwark Education est une société spécialisée dans la formation professionnelle et la formation en environnement digital. En 2022, elle a développé le premier métavers éducatif baptisé MetaKwark.
L’entreprise travaille actuellement avec une trentaine de clients, dont des centres de formation.
Elle est en mesure de proposer des métavers personnalisés en fonction des besoins de ses clients, avec l’aide de son partenaire technologique Manzalab.
Marie Attard souligne l’importance d’avoir une phase initiale de réflexion d’au moins un an avant de déployer un métavers dans une organisation. Kwark Education avance essentiellement par voie d’expérimentation avec ses clients.
Les expériences entreprises concernent souvent la gestion des ressources humaines, comme l’onboarding, l’événementiel, le recrutement, la fidélisation et la formation. L’entreprise travaille beaucoup avec des universités d’entreprise dans ce sens.
Selon Marie Attard, la vibration humaine dans le métavers se situe dans les échanges.
Au regard des expérimentations entreprises, elle a observé que les apprenants les plus timides s’expriment plus facilement dans les environnements immersifs.
Nous sommes dans une transformation sociale avec la libération de la parole dans le travail et l’apprentissage en mode projet.
Cela sera important à prendre en compte dans la formation de nouveaux métiers dans le cadre du plan d’investissement France 2030.
Marie Attard a également souligné que le recours aux environnements immersifs constitue un changement pour les formateurs, qui craignent de voir leur fonction disparaître. En fait, il s’agit surtout de faire évoluer leurs pratiques en intégrant l’usage de nouveaux outils.
Le point de vue de Pascal Miché, Responsable Pôle Ingénierie et Innovation pédagogique du CCCA-BTP : l’immersivité du métavers
À travers l’offre de services CCCA-BTP, l’entreprise souhaite améliorer la qualité des apprentissages dans les organismes de formation des métiers du bâtiment. Cela passe par l’innovation, notamment les environnements immersifs.
Selon Pascal Miché, le métavers est à percevoir comme un complément dans le parcours d’enseignement, car il ne vient pas remplacer une modalité pédagogique.
Son usage devient pertinent pour les formateurs à partir du moment où l’on démontre l’intérêt pédagogique.
Lorsque le CCCA-BTP a élaboré ses premiers modules de formation en environnement immersif, l’entreprise a observé que les apprenants étaient plus engagés et plus motivés, notamment les plus jeunes.
Pascal Miché souligne également l’importance de bien définir les objectifs pédagogiques avant de déployer un métavers. Il faut s’assurer que l’utilisation de cette technologie est pertinente pour atteindre ces objectifs. Le CCCA-BTP a ainsi développé des formations en réalité virtuelle pour des gestes techniques, telles que la pose de carrelage ou la manipulation d’outils, qui permettent aux apprenants de s’entraîner à ces gestes avant de les réaliser en situation réelle.
Le responsable du pôle Ingénierie et Innovation pédagogique du CCCA-BTP met également en avant l’importance de l’accompagnement des apprenants et des formateurs dans l’utilisation des métavers. L’utilisation de ces environnements immersifs peut être déroutante pour certains, il est donc essentiel de prévoir une phase d’accompagnement pour que tous les acteurs puissent s’approprier ces outils de formation.
Le point de vue de Caroline Le Goff, Responsable de la pédagogie et de l’innovation chez Gobelins, l’école de l’image : le métavers au coeur de l’expérimentation et l’immersion
Gobelins est une école de référence dans le domaine de la formation aux métiers de l’image.
Caroline Le Goff explique que les environnements immersifs sont particulièrement adaptés à la formation dans ce domaine, car ils permettent aux apprenants de vivre une expérience proche de la réalité.
L’école utilise des métavers pour des formations en 3D, pour la modélisation, la sculpture numérique ou encore la réalisation de films en réalité virtuelle.
Caroline Le Goff met en avant l’importance de l’expérimentation et de l’innovation pour les écoles qui souhaitent utiliser les métavers dans leur parcours de formation.
Il est nécessaire d’explorer de nouveaux usages et de nouvelles approches pédagogiques pour tirer pleinement parti de ces outils.
Elle souligne également l’importance de la collaboration entre les écoles et les entreprises pour développer des environnements immersifs pertinents pour le monde professionnel.
En conlusion
Les experts présents à la table ronde de l’UHFP ont souligné l’importance de l’usage des environnements immersifs, tels que les métavers, dans le domaine de la formation professionnelle.
Ces outils permettent de proposer une expérience de formation plus réaliste et engageante, tout en favorisant l’expression et la participation de tous les apprenants.
Toutefois, il est important de bien définir les objectifs pédagogiques et de prévoir une phase d’accompagnement pour que tous les acteurs puissent s’approprier ces nouveaux outils de formation.
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