Sylvain Maillard Député LREM de Paris et Responsable du texte pour LREM pour la 2e lecture du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui a eu lieu à l’Assemblée nationale, hier : le 23 juillet 2018. Il y clarifie notamment la mission de l’agence France Compétences : réguler la qualité des formations et leurs coûts.
Discours de Sylvain Maillard concernant France compétences et sa missions : réguler la qualité des formations et leurs coûts.
Madame la Ministre du Travail,
Madame la Présidente de la commission des affaires sociales,
Mesdames, Monsieur les Rapporteurs,
Chers Collègues, Le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel est une priorité nationale. Il s’agit de préserver de notre pacte républicain, fondé sur les valeurs d’égalité et de solidarité pour nos concitoyens.
Notre devoir est en effet de protéger la personne en lui donnant les moyens d’évoluer plutôt que de protéger les emplois qui finiront par disparaître !
Il s’agit également d’un enjeu de société, de compétitivité de nos entreprises et de croissance.
L’un des défis majeurs que doit relever notre pays, le cur de notre bataille, est la lutte contre le chômage de masse, en particulier celui qui frappent les jeunes et les publics les plus éloignés de l’emploi.
La réforme sur l’apprentissage et la formation professionnelle, fruit d’une consultation nationale réunissant tous les acteurs du secteur, que nous examinons de nouveau aujourd’hui s’inscrit dans cette perspective, en poursuivant une double ambition :
Faire de la formation initiale et continue, un bouclier protecteur et un outil d’émancipation des individus et- en même temps un investissement de compétitivité des entreprises et d’employabilité des salariés.
Quelques chiffres sont en effet éloquents :
- La formation professionnelle profite deux fois plus aux cadres des grandes entreprises privées qu’aux ouvriers et employés des TPE/PME ;
- Seulement 400 000 apprentis en France, alors que 1,3 million de jeunes ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en étude (NEET), c’est deux fois moins qu’en Allemagne où le taux de chômage est bas.
Ainsi, malgré les 32 milliards de collecte par an, notre système de formation professionnelle et d’apprentissage n’est assez efficace, pas assez accessible et pas assez juste.
Manque d’accessibilité, manque d’orientation, manque d’accompagnement, chers collègues, NON ! Nous ne pouvons plus tolérer toutes ces injustices !
Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins.
Madame la Ministre du Travail, vous avez annoncé une révolution copernicienne, un « big bang » de la formation professionnelle et de l’apprentissage dont nous partageons pleinement la philosophie :
Avec notre projet de loi, demain, nos formations seront :
« Plus accessible et plus juste » : Le compte personnel de formation (CPF) ne sera plus libellé en heures mais en euros. Cela favorisera une véritable désintermédiation du système. Désormais, chaque candidat aura accès aux informations sur l’ensemble des formations, le taux d’employabilité ou encore les salaires prévisionnels.
Demain, les Opérateurs de compétences verront leurs missions dédiées au conseil et à l’accompagnement des entreprises dans l’élaboration de leurs plans de formation.
« Plus efficace et plus transparente » : Les usagers seront également mieux accompagnés avec la création d’une agence nationale France Compétences pour réguler la qualité des formations et leurs coûts.
L’orientation fait également parti de nos priorités. Désormais, les actifs pourront solliciter le conseil en évolution professionnelle (CEP) de leur région gratuitement afin de permettre de mieux répondre à leurs attentes.
L’urgence est également de revaloriser l’apprentissage : notre objectif est de changer son image et de le transformer en profondeur, de changer d’échelle et d’en faire la voie d’excellence qu’il est !
Est-ce que l’apprentissage en France fonctionne comme nous le souhaitons chers collègues ?
Malgré les quelques 8 milliards d’euros qui y sont consacrés chaque année, la réponse est malheureusement négative !!!
J’ai écouté attentivement les débats au Sénat et nos collègues de tous bords reconnaissent à l’unanimité le manque d’efficience du système de l’apprentissage en France.
Notre solution est simple et pragmatique, chers collègues, cette réforme doit remettre les entreprises au cœur de notre système. Les entreprises doivent devenir « pilotes » des référentiels de l’apprentissage comme cela fonctionne dans tous les pays européens où le taux de chômage est faible et où l’apprentissage est largement plus développé.
Nos régions seront également associées au dispositif en prenant la responsabilité pleine et entière de l’orientation des jeunes.
L’instauration d’un « coût contrat » permettra le développement des Centres de Formation d’Apprentis sur l’ensemble de notre territoire.
Chers Collègues, nous avons tous sur ces bancs en tant que législateurs, une obligation de résultat ! Percutés par les mutations économiques et sociales, par l’intelligence artificielle, le cur de notre bataille reste la lutte contre le chômage de masse ! Ne l’oublions pas !!!
Alors, oui ! La bataille que l’on doit mener ensemble, c’est bien celle de la montée en compétence des citoyens, grâce à l’éducation et la formation, celle qui permettra de sécuriser les parcours de formation tout au long de notre vie !
Chers collègues, soyons à la hauteur des enjeux de notre temps et des attentes de nos concitoyens en leurs permettant d’avoir ENFIN la liberté de choisir leur avenir professionnel !
Je vous remercie pour votre écoute
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