Le gouvernement va forcer les titulaires à payer pour utiliser leurs CPF

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Nous aurions bien attendu quelques semaines avant de remettre en forme notre média mais l’information n’attend pas et même le week-end l’actualité est dense ainsi nous avons accéléré notre plan de transformation pour modifier notre site et vous proposer cet article au plus vite car le CPF, tel que vous le connaissez, n’existera plus dans quelques mois.

Le compte personnel de formation (CPF) en accès libre et gratuit pour son titulaires, va bientôt disparaître. Lors de l’examen en deuxième lecture de la partie dépenses du projet de budget 2023 à l’Assemblée nationale, le gouvernement a précisé le mécanisme de “régulation” qu’il compte mettre en place (visuel ci-dessous).

Il introduit clairement le principe d’un ticket modérateur. Depuis sa libéralisation en 2019, le CPF a donné lieu à 5 millions d’inscriptions en formation (d’une valeur moyenne de 1.400 euros) pour un coût pédagogique total de 6,7 milliards d’euros, selon l’exposé des motifs. Ce succès a entraîné une augmentation des dépenses qui ont creusé le déficit de France compétences même si en réalité c’est l’apprentissage est la principale source du déficit.

Amendement n°698 du samedi 10 décembre 2022

«un petit reste à charge»

Ce dimanche 11 décembre, Olivier Véran était l’invité du Grand Jury sur RTL, le Figaro et LCI. min 43:30 Le porte parole a été interrogé sur l’amendement déposé sur le projet de budget de l’État 2023. Le texte prévoit une répartition des charges avec les salariés lorsqu’ils utilisent leur compte personnel de formation. Ce partage des charges doit permettre de réduire le déficit du système. Mais aussi, selon l’ex-ministre de la Santé, « d’éviter aux français de tomber dans des arnaques, ou à l’État de payer des formations qui n’en sont pas ».

Le journaliste pose la bonne question :
– Est-ce pour dissuader les salariés de mobiliser leur CPF que vous proposez cela ?


Le politique ne répondra pas à cette question mais commence par parler du financement et accumule toutes les dépenses depuis là création du CPF ou presque. Puis il parle des campagnes d’informations insupportables que nous avons tous ressues avant de dire que payer une partie de sa formation permettrait selon Oliver Verant de protéger les français et empêcher à l’état de payer des formations qui n’en sont pas…

Il nous semble compliqué d’être en accord avec cette prise de parole et visiblement nous ne sommes pas les seuls.

Les fondateurs du CPF sont contre

“C’est une erreur du gouvernement”, estimait il y a quelques heures (dimanche 11 décembre) sur france Info Antoine Foucher, qui fut directeur de cabinet de l’ex-ministre du Travail Muriel Pénicaud entre 2017 et 2020. 

La participation financière des salariés à leur CPF est contraire à l’ambition macronienne de 2017

Antoine Foucher, ex-directeur de cabinet de Muriel Pénicaud

Selon lui, il n’y a pas de surinvestissement. Il faut même qu’on dépense plus en matière de formation puisqu’on est en train de rattraper notre retard. C’est un choix politique. Faire des économies sur la formation alors que les compétences permettent aux individus de changer de société, aux entreprises d’être plus performantes, à une nation de gagner la bataille de la mondialisation c’est un contre-sens total.

Les français ne veulent pas d’un “petit reste à charge”

Une enquête menée par IPSOS / Wall Street English évèle que les personnes interrogées s’opposent à un éventuel reste à charge pour le compte personnel de formation (CPF). Les résultats de cette enquête montrent que le CPF est peut-être en train de vivre ses derniers moments de gloire, après les problèmes liés aux fraudes sur ce dispositif.

L’avenir du CPF est incertain, en raison de la prochaine régulation du dispositif, qui a été annoncée en raison du manque de budget pour répondre à la demande des adultes souhaitant se former via le CPF. Les Français sont donc sceptiques quant à l’avenir du CPF.

Même l’intelligence artificielle pense que c’est risqué…

Même la fameuse IA dont tout le monde parle depuis 2 jours trouve que c’est risqué de faire payer les Français pour mobiliser leurs droits. Nous lui avons posé hier la question suivante : Selon toi quels sont les risques de demander à une personne de payer pour mobiliser son CPF ?

Voici sa réponse :

Il n’est pas recommandé de faire payer une partie des frais liés au Compte personnel de formation (CPF) aux salariés, car cela pourrait avoir des conséquences néfastes pour leur formation et leur employabilité. Le CPF a été mis en place pour permettre aux salariés de bénéficier d’une formation tout au long de leur vie professionnelle, afin qu’ils puissent acquérir de nouvelles compétences et améliorer leur employabilité.

Si les salariés devaient payer une partie des frais liés au CPF, cela pourrait les inciter à ne pas utiliser ce dispositif et à ne pas suivre de formation, ce qui aurait des répercussions négatives sur leur carrière professionnelle. De plus, demander aux salariés de payer une partie des frais liés au CPF pourrait également être perçu comme une forme de discrimination, en particulier si certains salariés ne sont pas en mesure de payer ces frais. Il est donc important que les frais liés au CPF soient pris en charge par l’État et les entreprises, afin que tous les salariés puissent bénéficier pleinement de ce dispositif.

Jetons le bébé avec l’eau du bain

Si le gouvernement souhaite baisser les dépenses sans toucher à l’alternance il y a plein de moyens d’y parvenir mais demander aux Français de payer pour accéder à leurs droits nous semble l’un des pires…

Payer pour bénéficier de ses droits… Quels sont les droits qui deviendront payants demain ? Ceux de la retraite ?

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