Pour un écosystème de qualification + performant et + juste

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L’ANDRH souhaite le développement d’un écosystème de qualification plus performant et plus juste  jugeant le système actuel “complexe, coûteux, inefficace et injuste”.

Créée en 1947, l’ANDRH est une association loi 1901 au service des professionnels des ressources humaines représentant les entreprises et organisations de tous secteurs d’activité et de toutes tailles, publiques et privées, nationales et internationales. Avec plus de 5 000 membres, organisée en 80 groupes locaux, elle se présente comme la plus grande communauté de professionnels des ressources humaines en France.

Dans un communiqué de presse en date du 29 janvier 2018, l’ANDRH déplore la “dramaturgie” des discussions actuelles entre les partenaires institutionnels, qui  offre le triste spectacle d’un marchandage. La concertation et la négociation sont nécessaires à la transformation systémique mais nécessite de mettre de côté les querelles de successions internes et les empoignades politiciennes. L’association constate que l’inquiétude et l’attentisme gagnent les acteurs de proximité. 

Un impératif : transformer le système de qualification

L’ANDRH rappelle la responsabilité collective des acteurs et l’impérieuse nécessité de transformer le système de qualification pour relever les défis considérables de la révolution numérique, de l’économie de la connaissance et de la mondialisation.

Selon un sondage mené auprès de ses groupes locaux, l’ANDRH juge le système actuel complexe, coûteux, inefficace et injuste, car il favorise les entreprises et les salariés qui “comprennent et maîtrisent le système”, et se fait selon des règles inégales entre les territoires, les secteurs et les tailles d’entreprise. Pour 54 % des répondants, tous professionnels RH, le système de financement actuel de la formation professionnelle n’est pas clair.

Les DRH attendent une véritable simplification du système qui passe par le repositionnement de chaque acteur sur un public prioritaire et des objectifs clairs comme l’a posé le projet de réforme. Le financement par les entreprises de la formation professionnelle doit leur permettre de faire évoluer les compétences à la vitesse des transformations actuelles et non d’alimenter un système auquel elles devraient s’adapter.

Par ailleurs, seuls 24 % des répondants considèrent qu’il faudrait conserver la Région comme pilote central en matière de formation professionnelle.

Vers une meilleure coordination des acteurs de la formation

La formation des demandeurs d’emploi, et la réduction de la fracture territoriale relèvent de la responsabilité de l’Etat et des collectivités territoriales auxquelles les entreprises contribuent.

Pour l’ANDRH, la coordination des acteurs est une nécessité. Mais elle n’implique pas de prendre le problème d’abord par l’angle de la répartition des fonds et des droits de veto sur l’ouverture des CFA, mais par le partage d’objectifs clairs et d’engagements pris sur l’atteinte de résultats dont on devrait rendre compte.

Cette évolution implique de finaliser la restructuration des branches. L’harmonisation des méthodes pour apprécier les débouchés des filières est également indispensable : les enquêtes nationales qui alimentent les Observatoires des régions et des branches doivent évoluer pour être moins centrées sur les diplômes et davantage sur l’emploi. Globalement le système doit être moins tiré par l’offre de formation que par l’anticipation des besoins des filières.

Cette priorité donnée à la branche doit s’accompagner d’un repositionnement et d’une amélioration du fonctionnement des OPCA. L’insatisfaction exprimée par les professionnels RH vis-à-vis des OPCA est constante :

  • la qualité de service est trop inégale ;
  • les dispositifs trop complexes et trop peu transparents en dépit des améliorations apportées par les dernières réformes.

Il faut toutefois noter que 46 % des personnes interrogées jugent qu’il faut conserver la mise en place de l’entretien professionnel sans pour autant juger d’effets satisfaisants.

Quel regard portent les DRH sur l’offre de formation ?

Pour plus de 70 % des répondants, l’offre actuelle de formation n’est que partiellement adaptée aux besoins des entreprises en termes de coût, de qualité, d’innovation, d’adaptation aux évolutions des métiers).

La question de la qualité, de l’innovation dans l’offre de formation est au cœur des préoccupations des professionnels RH tout comme la qualité de la formation initiale portée par l’Education nationale.

Les compétences en littératie, numératie et en résolution de problèmes sont indispensables au maintien et au développement de l’employabilité de tous les actifs à l’ère numérique.

LES DRH souhaitent un “CPF élargi et simplifié”

Le dispositif du CPF doit être élargi et simplifié, notamment par son ouverture à  des formations autres que certifiantes et qualifiantes.

Il devrait également s’articuler avec les plans de développement des compétences des entreprises pour 75 % des répondants.

Par ailleurs, 78 % des répondants sont favorables à la fusion du CIF et du CPF pour simplifier l’accessibilité des dispositifs de formation aux actifs. Mais cette fusion ne doit pas avoir pour effet de supprimer la possibilité de réaliser une véritable reconversion.

Le “tout CPF” n’est pas souhaitable pour 69 % des répondants : la contribution des entreprises à la formation doit conserver une dimension collective. Mais l’investissement des entreprises dans le développement des compétences doit être reconnu et pour cela bénéficier d’un avantage fiscal pour 88 % des répondants.

La sécurisation des parcours professionnels nécessite une amélioration significative de l’orientation et de l’accompagnement des jeunes, des actifs et des demandeurs d’emploi. Le CEP ne répond que partiellement à ce besoin. Les professionnels RH se mobilisent et sont prêts à se mobiliser encore davantage aux côtés des branches pour améliorer la qualité de l’information sur les métiers.

Et Jean-Paul Charlez, Président national de l’ANDRH de conclure :

“Les DRH restent mobilisés pour que le développement des compétences qui favorise la qualité de l’emploi reste la priorité de cette réforme”.

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