L’utilité du CPF : l’administration d’Elisabeth Borne suscite les débats

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Selon le magazine Capital, Élisabeth Borne pousse la question du reste à charge dans le but officiel d’éviter les formations jugées “plaisir” et de réduire les dépenses. Cette approche ravive le soupçon ancestral d’oisiveté qui pèse depuis toujours sur les salariés, que ce soit au travail ou dans leur parcours de formation. Certains considèrent le Compte Personnel de Formation (CPF) comme une dépense excessive, permettant aux salariés de s’offrir du bon temps ou de choisir des formations qui n’apportent pas réellement une qualification professionnelle.

L’exemple du permis de conduire et des langues dans l’utilité du CPF

Le cas du permis de conduire a suscité de vives réactions au sein même du gouvernement et la Première Ministre Elisabeth Borne. Cependant, les recherches sur les “freins périphériques à l’emploi”, menées par les économistes, révèlent l’importance de ce précieux sésame, notamment pour les jeunes vivant en milieu rural. En effet, en 2021, 13 % des formations financées par le CPF avaient pour objectif l’obtention du permis de conduire, principalement demandé par des jeunes, des individus peu qualifiés, occupant des emplois d’ouvriers ou d’employés. Le motif principal étant son utilité dans la vie quotidienne.

Combler le retard linguistique grâce au CPF : au coeur de l’utilité et de l’employabilité

Le CPF donne accès à un épanouissement à travers l’apprentissage des langues étrangères

Le constat est similaire en ce qui concerne l’apprentissage des langues. Il est paradoxal de critiquer le retard des salariés français en matière de maîtrise des langues tout en reprochant leurs efforts pour y remédier. Ces deux exemples, loin d’être inutiles, répondent aux réels besoins de formation des jeunes. De plus, il convient de souligner que le CPF a accompagné de nombreux entrepreneurs et repreneurs d’entreprises, représentant environ 20 % des demandes, ce qui témoigne d’un véritable besoin.

Lutter contre les abus et valoriser les compétences

Il est indéniable que le CPF a été le terrain fertile de nombreuses offres farfelues voire malhonnêtes, cherchant à “aspirer l’argent du CPF”. Il est également vrai que le gouvernement a tardé à prendre des mesures pour remédier à cette situation. Toutefois, des actions ont été entreprises : nettoyage des offres, mise en place de certifications, renforcement de la surveillance des prestataires, lutte contre le démarchage téléphonique et les offres abusives, entre autres. Bien que ces abus aient été largement médiatisés, leur impact réel est limité. Alors pourquoi faire porter aux salariés le poids des excès résiduels de l’offre ?

La dimension professionnelle des formations CPF : l’utilité à son optimum

Contrairement à l’idée préconçue d’inutilité, une étude réalisée par la Dares, la direction des études du ministère du Travail, en collaboration avec France compétences et publiée le 17 février 2023, vient balayer cette perception. L’étude a examiné le déroulement et les résultats des formations se terminant en novembre 2021, en interrogeant les participants huit à neuf mois plus tard. Le résultat principal révèle que huit formations sur dix avaient au moins un objectif professionnel, avec en tête l’amélioration des perspectives de carrière pour un tiers des participants ayant utilisé leur CPF, suivi de la reconversion professionnelle pour un quart d’entre eux, et la création ou la reprise d’une entreprise pour un cinquième.

Seules 17 % des formations commandées n’avaient aucun objectif ou finalité professionnelle explicite. De plus, il s’agit principalement de formations linguistiques ou de bureautique, qui jouent un rôle déterminant dans l’insertion professionnelle. Il est grand temps de reconnaître que le CPF n’est pas un gadget destiné à infantiliser les salariés, mais un outil de développement des compétences.

Les bénéfices concrets sur l’utilité et la confiance dans le CPF

Huit mois après la fin de leur formation, de nombreux bénéficiaires du CPF affirment avoir atteint leur objectif : 72 % déclarent être plus efficaces dans leur travail, 50 % ont réussi leur reconversion, et 43 % ont pu conserver leur emploi. De plus, 64 % des participants affirment avoir déjà mis en pratique les connaissances acquises lors de leur formation et 19 % prévoient de les utiliser ultérieurement. Seuls 5 % pensent ne jamais les mettre en pratique.

Une recommandation unanime et un faible taux d’abandon

Seules 11 % des formations ont été abandonnées en cours de route, principalement en raison du manque de temps ou du caractère exclusivement à distance de la formation. Contrairement à la vision arrogante de formations inutiles ou de “voies de garage”, l’étude révèle que 86 % des bénéficiaires du CPF recommanderaient la formation qu’ils ont suivie à un proche. Le reste à charge illustre le manque de confiance dans la capacité des travailleurs à piloter leur parcours professionnel.

Pour conclure

Il est temps de changer de perspective et de valoriser la formation professionnelle comme un levier essentiel pour le développement des compétences et l’amélioration des perspectives de carrière. Les exemples du permis de conduire et de l’apprentissage des langues démontrent leur pertinence dans le monde du travail. Lutter contre les abus et garantir la qualité des formations sont des mesures nécessaires pour préserver l’intégrité du CPF. Enfin, les bénéfices concrets constatés par les participants et leur recommandation unanime témoignent de l’efficacité de cet outil. Il est temps de faire confiance aux travailleurs et de reconnaître le CPF comme un véritable instrument de construction des compétences.

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